Pandémie: les grands argentiers du G20 s'engagent à intensifier l'aide aux pays pauvres

Une femme passe devant un bâtiment du siège du Fonds monétaire international (FMI) à Washington, DC. (Photo, AFP)
Une femme passe devant un bâtiment du siège du Fonds monétaire international (FMI) à Washington, DC. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 avril 2021

Pandémie: les grands argentiers du G20 s'engagent à intensifier l'aide aux pays pauvres

  • « Nous avons décidé de prolonger l'initiative de suspension du service de la dette des pays les plus vulnérables jusqu'à fin 2021 »
  • Le G20 a soutenu en outre l'initiative du Fonds monétaire international d'augmenter l'aide aux pays les plus affaiblis par la crise

MILAN : Les grands argentiers des pays du G20 ont annoncé mercredi une nouvelle extension de six mois, jusqu'à la fin de l'année, du moratoire sur la dette des pays les plus pauvres durement frappés par la pandémie de coronavirus, lors d'une réunion virtuelle présidée par l'Italie.

« Nous avons décidé de prolonger l'initiative de suspension du service de la dette des pays les plus vulnérables jusqu'à fin 2021 », a déclaré le ministre italien de l'Economie Daniele Franco, ajoutant qu'il s'agissait de la « dernière » extension.

Le G20 a soutenu en outre l'initiative du Fonds monétaire international (FMI) d'augmenter l'aide aux pays les plus vulnérables, sous la forme d'une nouvelle émission de droits de tirage spéciaux (DTS) d'un montant de 650 milliards de dollars.

Cette émission, la première depuis la crise financière en 2009, permettra d'augmenter les capacités de prêts du FMI.

« Nous allons encore intensifier notre soutien aux pays vulnérables pour les aider à relever les défis liés à la pandémie de Covid-19 », ont promis les ministres des Finances et banquiers centraux du G20.

Le moratoire sur le paiement des intérêts de la dette des pays les plus pauvres avait été décidé par le G20 en avril dernier et prolongé en octobre jusqu'au 30 juin 2021.

Le président de la Banque mondiale, David Malpass, a salué la nouvelle prolongation, tout en appelant les pays du G20 à faire preuve d'une « plus grande transparence ».

« J'exhorte tous les pays du G20 à publier les termes de leurs contrats de financement, y compris les rééchelonnements », a-t-il dit.

L'impact de cette initiative a été assez limité, dans la mesure où les créanciers privés n'y ont pas participé. 

A ce jour, seuls 46 pays, sur les 73 éligibles, ont demandé et obtenu un report du paiement des intérêts, pour un montant de 5,7 milliards de dollars.

En novembre, une nouvelle étape a été franchie avec l'adoption par les ministres des Finances du G20 d'un « cadre commun » pour alléger le fardeau de la dette, initiative qu'ils se sont engagés mercredi à mettre en œuvre de manière « ouverte et transparente ».

L'ONG Oxfam a jugé que l'extension du moratoire est insuffisante et « ne fait que reporter le problème »: « si l'annulation de la dette ne fait pas partie de la solution, les pays les plus pauvres du monde continueront à se débattre avec les effets dévastateurs de la pandémie ».

« Percée » sur un impôt minimal cet été ?

Sur la proposition américaine de relancer le chantier d'un impôt minimal mondial sur les sociétés, les pays du G20 ne se sont pas trop avancés. Ils se sont contentés de déclarer qu'ils restaient « engagés à trouver une solution globale et consensuelle d'ici à la mi-2021 ».

« Il est urgent de parvenir à un accord. L'été est le moment où cela doit se produire, ce serait une percée également pour l'Europe et l'Allemagne », a insisté le ministre allemand des Finances Olaf Scholz.

Son homologue irlandais Paschal Donohoe, dont le pays attire des multinationales avec une fiscalité avantageuse, a cependant exprimé des « réserves » face à l'idée d'un impôt minimal mondial.

Alors que les négociations sur cette réforme, menées sous l'égide de l'OCDE, avaient échoué à l'automne à cause du blocage américain, le changement d'attitude de la nouvelle administration nourrit néanmoins l'espoir d'un accord à l'été.

Les seuils évoqués pour un tel taux minimal vont de 12,5% à 21%.

Cette réforme porte sur deux aspects : l'instauration d'un taux minimal mondial, et un système visant à moduler l'impôt sur les sociétés en fonction des bénéfices réalisés dans chaque pays, indépendamment de leur établissement fiscal. 

Ce dernier volet concerne surtout les géants de l'internet qui sont nombreux à pratiquer l'optimisation fiscale, en établissant leur siège là où le taux d'imposition est le plus faible. 


Russie: la Banque centrale maintient son taux directeur à 16% sur fond d'inflation élevée

Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
Une femme passe devant le siège de la Banque centrale russe, dans le centre-ville de Moscou, le 6 septembre 2023. (Photo, AFP)
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  • Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%
  • Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux

MOSCOU: La Banque centrale russe (BCR) a annoncé vendredi maintenir une nouvelle fois son taux directeur à 16% pour tenter de limiter l'inflation, tirée notamment par l'explosion du budget fédéral, le président Vladimir Poutine ayant appelé la veille à rester "prudent".

Le taux directeur de la BCR avait été relevé à plusieurs reprises entre l'été et la fin d'année 2023, pour finalement atteindre 16%, dans le but d'enrayer l'inflation qui plombe le pouvoir d'achat des Russes.

La Banque centrale russe a donc estimé qu'il était encore prématuré de l'abaisser, la hausse des prix ayant officiellement atteint 7,8% au 22 avril, bien au-delà de la cible des 4% des autorités.

"Les pressions inflationnistes actuelles s'atténuent progressivement, mais restent élevées", a dit noter la BCR dans un communiqué.

"En raison de la demande intérieure toujours élevée, qui dépasse (...) l'offre, l'inflation reviendra vers l'objectif un peu plus lentement que ce qu'avait prévu la BCR en février", a-t-elle souligné.

La baisse de l'inflation étant "trop lente" aux yeux de la cheffe de l'institution monétaire Elvira Nabioullina, "nous n'excluons pas de maintenir le taux directeur actuel jusqu'à la fin de l'année", a-t-elle prévenu en conférence de presse.

Or, de nombreux entrepreneurs se sont plaints ces dernières semaines du coût important des investissements en conséquence des taux élevés.

Face au patronat russe, Vladimir Poutine avait lui appelé jeudi à "être prudent" et ne pas se précipiter pour abaisser les taux.

"La menace de l'inflation (...) pèse toujours sur nous", avait-il mis en garde, au moment où l'explosion des dépenses fédérales, tirées par les commandes militaires pour le front, a accéléré la spirale inflationniste.

Face aux représentants des entreprises, le président russe a notamment cité l'exemple de la Turquie qui, malgré un taux directeur actuellement à 50%, n'arrive pas à endiguer l'envolée des prix.

"Si nous allons dans l'autre sens (en baissant le taux directeur, NDLR), nous risquons de nous retrouver dans une situation semblable à celle de certains pays voisins, où l'inflation est à deux chiffres (...) Ceux-ci ont franchi une sorte de seuil et ne peuvent plus y faire face", a mis en garde M. Poutine.

Les perspectives pour l'économie russe sont toutefois meilleures depuis désormais plusieurs mois, ce que le FMI a confirmé mi-avril, l'institution tablant désormais sur une croissance dans le pays de 3,2% en 2024.

La flambée des prix reste l'une des principales préoccupations de la population russe, dont le pouvoir d'achat est plombé par l'effet des nombreuses sanctions occidentales et en raison de l'affaiblissement du rouble par rapport au dollar et à l'euro.

 

 


Partenariat mondial entre Aramco et la Fifa

Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie. (Photo fournie)
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  • L’accord s’appuie sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement
  • Il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire

RIYAD: Aramco a signé, jeudi, un partenariat mondial de quatre ans avec la Fifa, l'instance dirigeante du football, devenant ainsi un partenaire mondial majeur dans le secteur de l’énergie.

Aramco, l’une des principales sociétés intégrées d’énergie et de produits chimiques au monde, recevra des droits de parrainage pour plusieurs événements, notamment la Coupe du monde de la Fifa 2026 et la Coupe du monde féminine de la Fifa 2027, selon l’accord, qui restera en vigueur jusqu’à fin 2027.

L’accord s’appuie également sur un engagement commun en faveur de l’innovation et du développement et il combinera la portée mondiale du football avec l’Histoire d’Aramco en matière de défense de l’innovation et d’engagement communautaire.

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, a déclaré que l’entité était «ravie» d’accueillir Aramco dans sa famille de partenaires mondiaux.

«Ce partenariat aidera la Fifa à organiser ses tournois phares au cours des quatre prochaines années et, comme c’est le cas pour tous nos accords commerciaux, il nous permettra d’apporter un soutien accru à nos deux cent onze associations membres de la Fifa à travers le monde», poursuit-il.

Aramco a une longue expérience en matière de soutien à des événements d’envergure mondiale, mais également de développement d’initiatives sportives communautaires, selon M. Infantino, qui ajoute que la Fifa se réjouit de collaborer avec Aramco sur divers projets au cours des années à venir.

«Grâce à ce partenariat avec la Fifa, nous souhaitons contribuer au développement du football et exploiter le pouvoir du sport pour avoir un impact dans le monde entier», déclare Amin Nasser, PDG d’Aramco.

Ce partenariat reflète l’ambition d’Aramco de favoriser l'épanouissement de communautés dynamiques et il élargit le soutien de l’entreprise au sport en tant que plate-forme de croissance, poursuit-il.

Grâce à ce partenariat, Aramco et la Fifa exploiteront le pouvoir du football pour créer des initiatives sociales décisives à travers le monde.

Aramco travaillera également avec la Fifa pour stimuler l’innovation, en identifiant les possibilités de déployer son expertise et ses technologies dans l’organisation de tournois de football à l’échelle mondiale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Microsoft fait mieux que prévu au premier trimestre, y compris sur le cloud

Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché. (AFP)
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  • La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%
  • «La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft», en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates

NEW YORK: Le groupe informatique américain Microsoft a signé sur les trois premiers mois de l'année des résultats supérieurs aux prévisions du marché, y compris sur l'activité clef de l'informatique à distance (cloud), dont l'importance a été renforcée par l'émergence de l'intelligence artificielle.

Le bénéfice net ressort en hausse de 20%, à 21,9 milliards de dollars, et à 2,94 dollars rapporté par action, indicateur de référence à Wall Street, soit au-dessus des 2,82 dollars qu'attendaient en moyenne les analystes.

La société de Redmond (Etat du Washington) a profité du dynamisme du cloud, scruté par les investisseurs qui s'inquiètent d'un possible ralentissement, alors que Meta a publié, mercredi, une prévision jugée décevante pour le trimestre en cours.

La division Intelligent Cloud, qui réunit les activités de centres de données, serveurs et logiciels utilisables à distance, a vu son chiffre d'affaires bondir de 26%, le rythme le plus rapide depuis deux ans.

Cette branche pèse désormais quelque 43% des revenus de Microsoft, qui s'éloigne chaque jour un peu plus de son modèle historique, qui reposait uniquement sur le système d'exploitation Windows et sa suite logicielle.

"La voie vers la monétisation de l'IA est la plus claire pour Microsoft", en comparaison avec ses grands rivaux Alphabet, Meta ou Amazon, a réagi Sophie Lund-Yates, d'Hargreaves Lansdown, dans une note,

"Le groupe retire déjà les dividendes de ses milliards d'investissement dans des technologies telles que ChatGPT et Dall-E qui offrent une capacité de création et une utilisation hyper-personnalisée" aux usagers des produits Microsoft, a ajouté Jeremy Goldman, du cabinet eMarketer.

Ce dernier a ainsi capitalisé sur son investissement dans OpenAI, dont l'interface d'IA générative ChatGPT a bousculé le monde de l'informatique, fin 2022, et qu'il a intégré dans beaucoup de ses produits et services.

Microsoft a aussi généré de la croissance dans ses deux autres divisions majeures, les services aux professionnels (+12%) et l'informatique personnelle (+17%), qui comprend Windows, les appareils et la console XBox.

Les ventes de contenus et services liés à cette dernière se sont envolés (+62%), grâce à l'intégration de l'éditeur de jeux vidéos Activision Blizzard.

Au total, le chiffre d'affaires se monte à 61,9 milliards de dollars, en progression de 17% sur un an.

Dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture de la Bourse, l'action Microsoft gagnait près de 5%.