Discours de haine: Un groupe de défense des droits des musulmans poursuit Facebook en justice

Une action en justice, déposée jeudi par des avocats musulmans à Washington, devant la Cour supérieure, affirme que le PDG de Facebook Mark Zuckerberg a fait des déclarations «fausses et trompeuses» devant le Congrès. (Photo, AP)
Une action en justice, déposée jeudi par des avocats musulmans à Washington, devant la Cour supérieure, affirme que le PDG de Facebook Mark Zuckerberg a fait des déclarations «fausses et trompeuses» devant le Congrès. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

Discours de haine: Un groupe de défense des droits des musulmans poursuit Facebook en justice

  • Facebook est accusé d'avoir été alerté à plusieurs reprises sur des incidents sur sa plateforme et il n'a presque rien fait pour empêcher de tels agissements
  • Les plaignants demandent un procès devant un jury, en plus de dommages-intérêts de $1 500 par violation

WASHINGTON - Un groupe de défense des droits civiques poursuit Facebook et ses cadres exécutifs, affirmant que le PDG Mark Zuckerberg a fait des déclarations «fausses et trompeuses» devant le Congrès.

Zuckerberg a déclaré au Congrès que le géant des media sociaux supprime tous les discours de haine et autres types de contenu qui enfreignent ses règles.

L’action en justice, déposée jeudi par des avocats musulmans à Washington, devant la Cour supérieure, affirme que Zuckerberg et d'autres hauts responsables «se sont engagés dans une campagne coordonnée pour convaincre le public, les élus, les fonctionnaires fédéraux et les chefs des organismes à but non lucratif de la capitale nationale que Facebook est un produit sécuritaire».

Selon la poursuite, Facebook a été alerté à plusieurs reprises sur des incidents de haine en ligne et des appels à la violence sur sa plateforme et il n'a presque rien fait pour empêcher de tels agissements.

Faire des fausses et trompeuses déclarations sur la suppression de contenu haineux et préjudiciable viole la loi sur la protection des consommateurs du District de Columbia et sa loi qui interdit la fraude, indiquent les plaignants.

«Chaque jour, des gens ordinaires sont submergés de contenu dommageable qui viole les politiques établies par Facebook même sur les discours de haine, l'intimidation, le harcèlement et les organisations dangereuses, ainsi que la violence. Les attaques haineuses et antimusulmanes sont répandues d’une façon particulière sur Facebook», poursuivent-ils.

Dans un communiqué, Facebook insiste ne jamais tolérer de discours de haine sur sa plate-forme. Il dit collaborer régulièrement avec «des experts, des organisations à but non lucratif et les diverses parties prenantes pour s'assurer que Facebook soit un endroit sûr pour tout le monde, tout en reconnaissant que la rhétorique antimusulmane peut prendre différentes formes.

L’entreprise basée à Menlo Park, en Californie, affirme avoir investi dans des technologies d'intelligence artificielle dans le but d’éliminer les discours de haine, et à détecter de manière proactive 97% du contenu qu'elle supprime.

Facebook a refusé de commenter au-delà de la déclaration qui a fait auparavant. Il n’a toutefois pas répondu aux allégations des demandeurs selon lesquelles il n'aurait pas supprimé les discours de haine et les réseaux antimusulmans de sa plate-forme même après avoir été informé de leur existence.

Les plaignants demandent un procès devant un jury, en plus de dommages-intérêts de 1 500 $ par violation.

La poursuite cite, à titre d’exemple des études menées par Megan Squire de l'Université d'Elon. La professeure a publié des recherches sur les groupes antimusulmans sur Facebook, et a alerté l'entreprise.

Selon les demandeurs, Facebook n'a pas supprimé les groupes. Le géant virtuel a préféré plutôt changer la façon dont les universitaires peuvent accéder à sa plate-forme, de sorte que le type de recherche lancé par Squire ne devienne «impossible, à moins d’être effectué par les employés de Facebook».

La politique de Facebook en matière de haine en ligne interdit de cibler une personne ou un groupe avec «un discours ou des images déshumanisants», des appels à la violence, des références à l’inhumanité et à l'infériorité ainsi que des généralisations qui présentent toute forme d’infériorité.

La politique s'applique également aux attaques fondées sur la race, la religion, l'origine nationale, le handicap, l'appartenance religieuse, la classe sociale, l'orientation sexuelle, le sexe, l'identité du genre, et même une maladie grave.

Toutefois, dans un exemple du 25 avril 2018, Squire aurait signalé à Facebook le groupe «Purge Worldwide» (liquidation mondiale). La description le décrit comme «un groupe anti-islamique, un endroit pour partager des informations sur ce qui se passe dans votre partie du monde».

Facebook a répondu qu'il ne peut supprimer ni le groupe ni le contenu. La poursuite cite d'autres exemples de groupes portant des noms tels que «Mort aux meurtriers de culte musulman» et «La saleté de l'islam» que Facebook n'a pas supprimée malgré sa notification, même si la politique de Facebook interdit «la référence ou la comparaison à la saleté» sur la base de la religion. Dans ce dernier cas, Facebook a supprimé certains messages du groupe, mais pas le groupe lui-même.

Les plaignants citent par contre une exception faite par Facebook à sa politique pour l'ancien président Donald Trump. Il avait posté, en tant que candidat à la présidentielle de 2016, son intention d’interdire aux musulmans d'entrer aux États-Unis.

Zuckerberg et d'autres responsables des médias sociaux ont témoigné à plusieurs reprises devant le Congrès sur la manière dont ils affrontent l'extrémisme, la haine et la désinformation sur leurs plateformes. Le PDG a déclaré au comité de l'énergie et du commerce de la Chambre que la question est «nuancée».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».