Covid: pour les moins de 55 ans, un vaccin différent après l'AstraZeneca

Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, portant un masque de protection, quitte le palais présidentiel de l'Elysée après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet, le 8 avril 2021. (Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de la Santé, Olivier Veran, portant un masque de protection, quitte le palais présidentiel de l'Elysée après avoir participé à la réunion hebdomadaire du cabinet, le 8 avril 2021. (Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 09 avril 2021

Covid: pour les moins de 55 ans, un vaccin différent après l'AstraZeneca

  • Le 2 février, juste après son autorisation, il est d'abord réservé aux moins de 65 ans en France, faute de données sur son efficacité chez les plus âgés
  • La pression sur les services de réanimation reste très forte, avec plus de 5.700 malades du Covid-19 accueillis jeudi, au-dessus des capacités normales du pays

PARIS : Les moins de 55 ans ayant déjà été vaccinés avec une première dose d'AstraZeneca se verront proposer un vaccin différent pour la 2e dose, ont annoncé vendredi les autorités de santé, au moment où l'exécutif espère freiner la troisième vague de l'épidémie de Covid-19.

La Haute autorité de santé (HAS) a officialisé vendredi matin cette nouvelle règle, jugée "totalement logique" par le ministre de la Santé Olivier Véran pour les plus de 500.000 personnes concernées, dont il fait lui-même partie, puisqu'il avait reçu sa première injection début février en tant que professionnel de santé.

Concrètement, une personne de moins de 55 ans vaccinée avec l'AstraZeneca aura un rappel avec un vaccin à ARN messager, soit celui de Pfizer/BioNTech, soit celui de Moderna, a indiqué la HAS.

Pour les autorités sanitaires, il s'agit de résoudre un nouveau casse-tête provoqué par le vaccin du laboratoire anglo-suédois, dont le parcours chaotique est lié notamment au risque de thromboses (caillots sanguins) atypiques qu'il provoque de manière exceptionnelle.

Le 2 février, juste après son autorisation, il est d'abord réservé aux moins de 65 ans en France, faute de données sur son efficacité chez les plus âgés. Un mois plus tard, son utilisation est élargie aux seniors.

Record de piqûres

Mais à la mi-mars, le vaccin est suspendu quelques jours après des signalements en Europe de thromboses. Entretemps, la France avait décidé le 19 mars de l'injecter uniquement aux plus de 55 ans, car ces thromboses rarissimes ont surtout été observées chez des sujets plus jeunes. Restait donc à trouver une solution pour 533.000 personnes de moins de 55 ans, en majorité des soignants, ayant reçu une première dose d'AstraZeneca.

D'autres pays ont également fixé des limites d'âge, mais sans forcément choisir la même. AstraZeneca est par exemple réservé aux plus de 30 ans au Royaume-Uni, où il a massivement été utilisé et où la campagne vaccinale est beaucoup plus avancée, aux plus de 60 ans en Allemagne, ou de 65 ans en Suède.

Plus de trois mois après le début de la campagne vaccinale, le ministre de la Santé s'est félicité d'un record battu jeudi, avec 437.000 piqûres sur une seule journée, qui a aussi vu la France dépasser les 10 millions de premières doses injectées.

Alors qu'environ 12 millions de doses doivent être livrées à la France en avril, Olivier Véran a rappelé les prochains caps fixés par le gouvernement: 20 millions de premières doses injectées à la mi-mai, 30 millions à la mi-juin, en ouvrant la vaccination aux 60-69 ans à la mi-avril.

Pas encore le pic à l'hôpital 

La cadence de la campagne est un enjeu crucial, au moment où la France affronte une violente troisième vague épidémique, marquée par un très fort afflux de malades à l'hôpital et dans les services de réanimation, et par un nombre de décès reparti à la hausse la semaine dernière (2.032 contre 1.842 la semaine précédente), selon le dernier bulletin épidémiologique hebdomadaire de Santé publique France.

Emmanuel Macron devait se rendre vendredi dans l'usine du groupe Delpharm, qui a commencé cette semaine, pour la première fois en France, à embouteiller les vaccins de Pfizer/BioNtech.

Après quatre jours d'école à la maison et à la veille de deux semaines de vacances scolaires unifiées et confinées, l'exécutif guette les premiers signes de freinage de la circulation du virus. Dans son bulletin hebdomadaire, Santé publique France a noté que l'augmentation du nombre de nouveaux cas, qui dure depuis "quatre semaines", était "moins marquée" la semaine dernière, avec un taux de positivité en baisse (de 8,2% à 7,5%) également.

"Les efforts des Français seront payants", a assuré le ministre de la Santé, qui préfère parler prudemment de "tendance à la stabilisation" plutôt que de "reflux".

Mais le "pic sanitaire" à l'hôpital, "nous ne l'avons pas atteint, c'est tout à fait normal puisqu'hélas le pic sanitaire succède au pic épidémique".

La pression sur les services de réanimation reste très forte, avec plus de 5.700 malades du Covid-19 accueillis jeudi, au-dessus des capacités normales du pays, une situation qui oblige les hôpitaux à déprogrammer des opérations moins urgentes pour parer au plus pressé. A l'heure actuelle, près de 8.000 lits de réanimation sont disponibles en France.

"Pas de données adéquates" sur l'interchangeabilité des vaccins

L'OMS a réitéré vendredi qu'elle ne pouvait, faute de "données adéquates", faire de recommandation sur un changement de vaccin anti-Covid entre deux doses, comme la France compte le faire pour les moins de 55 ans qui ont reçu une première dose d'AstraZeneca.

"Il n'y a pas de données adéquates pour dire si c'est quelque chose qui peut être fait" et donc les experts de l'organisation ont conclu "que l'interchangeabilité des vaccins n'est pas quelque chose qu'ils pouvaient recommander à ce stade", a déclaré Margaret Harris, porte-parole de l'OMS, lors du briefing régulier de l'ONU à Genève.

Elle a rappelé que c'était la position adoptée par le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) sur la vaccination en février au moment de la publication de ses recommandations sur le vaccin anti-Covid d'AstraZeneca et avant des informations sur un lien possible entre ce sérum et des effets secondaires très rares.

Elle a aussi souligné que ces scientifiques avaient alors appelé à faire des recherches spécifiques sur l'interchangeabilité des vaccins anti-Covid.


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Short Url
  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
Short Url
  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".