Covid-19 : début des vacances confinées, l'espoir de freiner la troisième vague se dessine

Des officiers de la gendarmerie française en plein contrôle. (AFP)
Des officiers de la gendarmerie française en plein contrôle. (AFP)
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Publié le Samedi 10 avril 2021

Covid-19 : début des vacances confinées, l'espoir de freiner la troisième vague se dessine

  • Le 10 avril 2020, après plus de trois semaines de confinement strict, la France sortait tout juste du pic de 7 000 malades accueillis en réanimation
  • Un an plus tard, de nombreux secteurs sont fermés depuis cinq mois et la situation est redevenue très tendue à l'hôpital, conséquence d'une épidémie hors de contrôle en mars, poussée par le variant anglais plus contagieux

PARIS : La France a entamé samedi deux semaines de vacances scolaires confinées, sans déplacements entre régions mais avec couvre-feu à 19H00 pour tout le monde, dans l'espoir de freiner l'épidémie de Covid-19 pendant que la vaccination, toujours chaotique, accélère.

Pas de départs à la mer ou à la campagne, ou alors seulement au prétexte de déposer un enfant chez des proches : pour la seconde année consécutive, les vacances de printemps ont un goût de confinement, même si celui de 2021 permet de s'aérer plus d'une heure et laisse ouverts les parcs, jardins et plages. 

Au péage de Virsac, porte d'entrée vers Bordeaux et la côte girondine, les gendarmes ont multiplié les contrôles vendredi soir, mais "globalement les gens qui sont dehors ont des motifs valables", constatait le capitaine Lionel Billette, commandant en second de l'escadron de sécurité routière de la Gironde, à la veille d'un week-end classé vert par Bison Futé.

Moins disciplinées, plus de 110 personnes rassemblées dans un restaurant clandestin ont été verbalisées dans le XIXe arrondissement de Paris dans la nuit de vendredi à samedi, et le gérant et l'organisateur ont été placés en garde à vue, ont indiqué samedi la préfecture de police et le parquet. Dans un tweet, la préfecture de police a aussi confirmé une opération dans un restaurant clandestin à Saint-Ouen, qui a mené à 62 verbalisations et à l'interpellation du gérant, comme l'a révélé BFMTV.

Le 10 avril 2020, après plus de trois semaines de confinement strict, la France sortait tout juste du pic de 7 000 malades accueillis en réanimation.

Un an plus tard, de nombreux secteurs (restauration, culture) sont fermés depuis cinq mois et la situation est redevenue très tendue à l'hôpital, conséquence d'une épidémie hors de contrôle en mars, poussée par le variant anglais plus contagieux du coronavirus.

Bientôt 100 000 morts 

Vendredi soir, le ministère de la Santé a battu le rappel des troupes, en appelant "tous les professionnels de santé", étudiants, réserve sanitaire, retraités, médecins libéraux, à renforcer les hôpitaux, en s'inscrivant d'abord sur une plateforme du ministère, Renfort RH Crise.

Depuis plusieurs semaines, pour augmenter les capacités d'accueil, les réas grignotent les espaces d'autres services et les hôpitaux sont contraints de déprogrammer des activités moins urgentes pour accueillir les malades de la Covid-19.

Vendredi, plus de 5 750 patients atteints par le virus étaient soignés dans ces services, sur une capacité actuelle portée à 8.000 lits de réa toutes pathologies confondues. Le bilan des décès continue de grossir, avec 301 morts comptabilisés dans les hôpitaux vendredi, et un total (98 395) qui rapproche la France de la barre des 100 000 morts, déjà dépassée en Italie ou au Royaume-Uni. En 2021, environ 340 malades de la Covid-19 sont décédés chaque jour en moyenne.

Rare signe encourageant, avant même la fermeture des écoles, la circulation du virus a continué de progresser la semaine dernière, mais de manière moins rapide que les précédentes, "ce qui peut témoigner d’un ralentissement", a relevé Santé publique France. 

Mais s'il devait se confirmer, le freinage de l'épidémie n'aura d'effets à l'hôpital qu'une à deux semaines plus tard.

500 000 doses vendredi 

La seule porte de sortie reste donc la vaccination. La cadence accélère, avec plus de 500 000 injections vendredi, après plus de 400 000 jeudi. Mais même à ce rythme, une protection totale de la population adulte est encore loin: si le taux de couverture vaccinale avec deux doses approche les 75% chez les résidents des Ehpad, il atteint seulement 35% chez les 75-79 ans en ville, 9% chez les 70-74 ans, 4% chez les 65-69 ans.

Samedi matin, le Premier ministre Jean Castex, en déplacement dans un centre de vaccination à Lyon, a confirmé que la campagne vaccinale commencerait "à partir de la semaine prochaine" pour les enseignants de plus de 50 ans au contact d'enfants handicapés.

"Ces priorités, fixées par l’Etat, doivent être les mêmes partout sur le territoire national. Il ne peut donc y avoir de politique vaccinale à géométrie variable selon les communes", a précisé Matignon.

A l'instar d'autres pays européens, la campagne de vaccinations reste chaotique en France, soumise notamment aux déconvenues en chaîne du produit d'AstraZeneca, entre baisse de livraisons et craintes sur les effets secondaires, même s'ils restent rarissimes. 

Vendredi, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé une 2e dose de vaccin différent (Pfizer/BioNTech ou Moderna) pour les moins de 55 ans qui avaient reçu une première dose d'AstraZeneca avant qu'il ne soit suspendu en mars pour ces catégories d'âge à cause de cas de thromboses atypiques.

La HAS a aussi recommandé de ne pas utiliser le vaccin AstraZeneca en Moselle, Guyane, Mayotte et à La Réunion, car il est trop peu efficace contre le variant sud-africain du coronavirus, plus présent sur ces territoires.


Mobilisations propalestiniennes: 86 personnes placées en garde à vue

Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Un manifestant brandit un drapeau palestinien lors d'un rassemblement convoqué par plusieurs organisations françaises en soutien au peuple palestinien, place de la République à Paris, le 7 mai 2024 (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
Des étudiants et militants pro-palestiniens réagissent à côté d'une banderole indiquant en français : "A Gaza, cette université aurait été bombardée" (Photo, AFP).
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  • Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens
  • Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires

PARIS: L'évacuation de militants propalestiniens de l'université de la Sorbonne à Paris mardi soir a donné lieu au placement en garde à vue de 86 personnes, a indiqué le parquet de Paris mercredi.

Le ministère public doit faire mercredi un nouveau bilan sur ces mesures en cours qui concernent toutes des personnes majeures.

Ces gardes à vue peuvent durer 24 heures avant une première décision sur une prolongation de 24 heures supplémentaires.

"Les infractions principalement visées sont les suivantes : dégradations volontaires, participation à un groupement en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destruction/dégradation de biens, rébellion, violence sur personne dépositaire de l’autorité publique ou intrusion dans l'enceinte d'un établissement d'enseignement scolaire en réunion dans le but de troubler la tranquillité ou le bon ordre de l'établissement", a ajouté le parquet.

Intervention des forces de l’ordre 

Les forces de l'ordre sont de nouveau intervenues mardi dans l'université de la Sorbonne et devant Sciences Po Paris pour mettre fin à des rassemblements et des actions de blocage de militants propalestiniens, en écho aux messages répétés de fermeté du gouvernement.

Moins de 24 heures après que le Premier ministre Gabriel Attal a rappelé lundi soir qu'il n'y aurait "jamais de droit au blocage" dans les universités françaises, les forces de l'ordre ont pénétré mardi soir dans la Sorbonne pour évacuer des manifestants propalestiniens qui occupaient depuis environ deux heures un amphithéâtre, en "solidarité" avec Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

Les militants, qui étaient une centaine environ à l'intérieur, selon des sources concordantes, ont été sortis au compte-gouttes dans une rue latérale de l'université, parfois portés à bout de bras par des agents.

La préfecture de police avait fait état de 88 interpellations lors de cette intervention achevée peu avant minuit, selon le rectorat et une source policière.

Plusieurs organisations politiques et syndicales, dont la France insoumise, Urgence Palestine, Solidaires ou l'Union étudiante, ont appelé à un rassemblement à 13H00 mercredi devant l'Hôtel de ville de Paris pour demander la remise en liberté des militants interpellés.

L'Unef, qui a appelé aussi à ce rassemblement, a réclamé dans un communiqué "l'arrêt immédiat de la répression des étudiant.e.s qui se mobilisent pour la paix". "La répression sur les lieux d’études est sans précédent" et les étudiants mobilisés "sont désormais considérés comme des +fauteurs de trouble+ voire des criminels", fustige le syndicat étudiant.


JO-2024: début de la parade maritime pour l'arrivée de la flamme olympique à Marseille

Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Le trois-mâts français Belem du XIXe siècle navigue dans la baie de Marseille, en mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
Des spectateurs tenant une mascotte « Phryge » des Jeux olympiques de Paris 2024 dans les bateaux défilent alors que le bateau navigue près des côtes de Marseille, dans la mer Méditerranée, le 8 mai 2024, avant d'atterrir avec la flamme olympique, en prévision des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Jeux (Photo, AFP).
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  • Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer
  • Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité

MARSEILLE: La grande parade maritime accompagnant l'arrivée de la flamme olympique en France a débuté mercredi à 11h00, avec un millier de bateaux escortant le trois-mâts Belem en rade de Marseille, sous un soleil éclatant, ont constaté des journalistes de l'AFP en mer.

Les embarcations ont fait sonner cornemuses, sirènes et klaxons pour célébrer l'arrivée de ce symbole olympique après 12 jours en mer depuis la Grèce, à moins de trois mois des JO de Paris (26 juillet-11 août).

Sur La Belle Poule, deux-mâts historique de la Marine nationale qui suit directement le Belem, le son de la cornemuse a retenti sous les grandes voiles blanches, marquant le début de la parade qui durera jusqu'à 17h00, le long de la côte de la deuxième ville de France.

Accueil chaleureux 

Tout autour, en mer, de petits bateaux de plaisance, des canots, mais aussi de grands voiliers naviguent sur la Méditerranée, selon un journaliste de l'AFP.

A bord du Belem, où a pu monter un photographe de l'AFP, les jeunes équipiers saluent depuis le pont, sourire aux lèvres, l'armada de plaisanciers et la foule dense présente sur une plage au loin, sous le viaduc de Corbières, dans le quartier populaire de l'Estaque qui a inspiré de grands peintres comme Cézanne ou Braque.

Le Belem est comme dans une bulle, protégé par des bateaux du dispositif de sécurité. Une quarantaine de bateaux des autorités françaises sont mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette grande parade.


La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à la vigilance sur la discrimination des musulmans

Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
Recteur de la Grande Mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz (Photo, AFP).
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  • Gabriel Attal avait promis une «fermeté exemplaire» face à l'antisémitisme et estimé que «l'islamisme est un péril grave pour notre République»
  • Pour la Grande mosquée, l'«appel à la vigilance» et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés «doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés»

PARIS: La Grande mosquée de Paris appelle le gouvernement à condamner "sans équivoque" les discriminations visant les musulmans, estimant que la fermeté martelée lundi par Gabriel Attal au dîner du Crif devait "s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

"La Grande mosquée de Paris accueille favorablement" la déclaration du Premier ministre sur "les tensions intercommunautaires et la nécessité de ne pas laisser le cynisme politique diviser notre société", affirme dans un communiqué reçu mercredi le recteur de la mosquée Chems-eddine Hafiz.

"Nous partageons sa préoccupation quant à toute tentative d'instrumentalisation des identités religieuses à des fins partisanes", ajoute-t-il.

Pour la Grande mosquée, l'"appel à la vigilance" et la "condamnation" que le Premier ministre a exprimés "doivent s'appliquer de manière équitable à toutes les communautés".

Stigmatisés

Lundi soir au dîner du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France), Gabriel Attal avait promis une "fermeté exemplaire" face à l'antisémitisme et estimé que "l'islamisme est un péril grave pour notre République et un des visages les plus dangereux, les plus destructeurs de l'antisémitisme".

Le recteur de la Grande mosquée, qui rappelle avoir participé lundi matin au lancement des "assises de lutte contre l'antisémitisme" initiées par le gouvernement, s'inquiète aussi de "l’extension dans l'espace public du faux et +antinomique+ concept d'antisémitisme musulman, qui stigmatise injustement les musulmans français".

"Nous appelons le Premier ministre et son gouvernement à montrer l'exemple en condamnant explicitement et sans équivoque toute forme de discrimination et de stigmatisation à l'encontre des musulmans français", ajoute-t-il.