Un «Paradis vert» tente d'introduire l'agriculture hydroponique en Libye

L'hydroponie est un système de culture sur substrat neutre et inerte (Photo, AFP).
L'hydroponie est un système de culture sur substrat neutre et inerte (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 11 avril 2021

Un «Paradis vert» tente d'introduire l'agriculture hydroponique en Libye

  • L'hydroponie est un système de culture sur substrat neutre et inerte (de type sable, pouzzolane ou encore billes d'argile)
  • C’est une innovation en Libye où l'agriculture conventionnelle peine à répondre à la demande

TRIPOLI: Sous une structure métallique couverte d'une bâche jaune, Siraj Bechiya et son associé inspectent chaque matin leurs laitues cultivées hors-sol selon la technique de l'hydroponie, une innovation en Libye où l'agriculture conventionnelle peine à répondre à la demande.

Des couteaux de cuisine, des gobelets en plastique perforés faisant office de pots et des tubes en PVC achetés dans des magasins de bricolage : le matériel est quelque peu rudimentaire au « Paradis vert », nom donné au projet lancé il y a quelques mois par les deux entrepreneurs libyens. Mais cela n'empêche en rien les laitues de pousser, leurs longues racines blanches se nourrissant d'une eau gorgée de nutriments et d'oxygène.

L'hydroponie est un système de culture sur substrat neutre et inerte (de type sable, pouzzolane ou encore billes d'argile). Ce substrat est régulièrement irrigué par une solution qui apporte des sels minéraux et des nutriments essentiels aux plantes.

C'est dans la petite localité d'al-Qouwea, à 40 km à l'est de la capitale Tripoli, que les jeunes associés bichonnent leur projet : une serre de 90 mètres carrés en forme de tunnel, entourée d'un mur en parpaing, et installée sur un lopin de terre non cultivé.

Leur ambition ? Généraliser l'hydroponie qui « garantit un bon rendement sur de petites superficies », avec des cultures sans pesticides et une faible consommation d'eau, explique Siraj Bechiya, la vingtaine.

De plus en plus répandue, la culture hors-sol n'est qu'à ses balbutiements en Libye. Mais pour un pays « au climat désertique et aride » sur plus de 90% de sa superficie, l'idée pourrait rapprocher de l'autosuffisance alimentaire, veut croire l'ingénieur agronome.

Manque d'eau

L'agriculture reste marginale en Libye où l'économie est dominée par le poids des hydrocarbures, le pays disposant des plus abondantes réserves de pétrole d'Afrique.

Les terres cultivables représentent à peine 3% de la superficie du pays. Et ce taux pourrait encore baisser : l'étroite bande de terres agricoles fertiles située au Nord, sur le littoral méditerranéen, subit de plein fouet les conséquences d'une urbanisation galopante.

Autre problème, le manque d'eau là où l'agriculture, qui dépend de l'irrigation, en a le plus besoin. La Grande rivière artificielle, projet pharaonique pensé et réalisé par Mouammar Kadhafi il y a plus de 30 ans, achemine l'eau potable pompée dans nappes phréatiques au sud pour alimenter les villes côtières du nord où vit la majorité des Libyens. 

Mais cette source d'eau douce n'est pas inépuisable et le réseau de la Grande rivière a été fortement endommagé par les combats qui ont fait rage ces dix dernières années en Libye.

C'est dans ce contexte que Siraj et son associé Mounir ont suivi il y a deux ans une formation en hydroponie en Tunisie. 

« A notre retour, il était impératif de passer à la pratique. Nous avons commencé avec quelques légumes à la maison et nous avons été surpris par l'engouement des gens », raconte Siraj. Le « Paradis vert » a commencé à vendre ses laitues dans certains magasins à proximité mais la production est encore très restreinte.

« Patience »

En théorie, la culture hydroponique peut garantir un rendement et des profits plus importants que l'agriculture conventionnelle, sujette aux aléas climatiques, aux pénuries d'eau et à la pollution résultant de l'utilisation non réglementée des pesticides. 

« Nous allons continuer à la développer (l'hydroponie) et à améliorer la qualité des produits », assure Siraj Bechiya, en mesurant soigneusement avec une languette l'acidité de l'eau qui alimente les jeunes laitues.

« Les consommateurs libyens ne veulent plus de produits saturés de pesticides, mais des produits bio », assure-t-il, bien que dans les faits, les produits issus de l'hydroponie, sans saveur selon ses détracteurs, ne portent généralement pas le label bio.

L'hydroponie « ouvre la voie à l'introduction de nouvelles techniques agricoles en Libye » pour pallier la baisse des ressources hydriques, souligne l'expert agronome Abdelkafi al-Amrouni. 

Les obstacles restent cependant nombreux : « c'est compliqué et très coûteux » de se faire livrer le matériel et produits nécessaires pour l'hydroponie en Libye, pays qui tente de tourner la page d'une décennie de chaos. Et ces dépenses vont nécessairement se répercuter sur les prix des produits qui sont déjà le double de ceux produits en pleine terre.

Mais « il faut de la patience et croire en son idée », assure Siraj, optimiste.


Un sénateur américain réclame une action militaire contre le Hamas et le Hezbollah s'ils ne désarment pas

Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Le sénateur Lindsey Graham entre dans la salle du Sénat à Washington, DC, le 11 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le sénateur américain Lindsey Graham appelle au désarmement du Hamas et du Hezbollah, menaçant d’une action militaire s’ils refusent, et conditionne toute paix durable à cette étape
  • Malgré des cessez-le-feu fragiles à Gaza (octobre) et avec le Hezbollah (novembre 2024), les tensions persistent, Israël poursuivant des frappes et les médiateurs poussant vers une phase 2 du plan de paix

Jérusalem: L'influent sénateur américain Lindsey Graham a réclamé dimanche une action militaire contre le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais si ces deux mouvements ne démantelaient pas leur arsenal.

Après deux années d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est observé depuis octobre dans le territoire palestinien, bien que les deux parties s'accusent mutuellement de le violer.

Une trêve avec le Hezbollah est également entrée en vigueur en novembre 2024, après deux mois d'une guerre ouverte. Mais Israël continue de mener des frappes en territoire libanais, disant cibler le mouvement islamiste.

Concernant ses deux ennemis, alliés de l'Iran, Israël fait du démantèlement de leur arsenal militaire l'une des principales conditions à toute paix durable.

"Il est impératif d'élaborer rapidement un plan, d'impartir un délai au Hamas pour atteindre l'objectif du désarmement", a affirmé le sénateur républicain lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv.

Dans le cas contraire, "j'encouragerais le président (Donald) Trump à laisser Israël achever le Hamas", a-t-il dit.

"C'est une guerre longue et brutale, mais il n'y aura pas de succès où que ce soit dans la région, tant que le Hamas n'aura pas été écarté du futur de Gaza et tant qu'il n'aura pas été désarmé", a estimé M. Graham.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre à Gaza, les médiateurs appellent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase d'un plan de paix américain.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"La phase deux ne pourra pas réussir tant que le Hamas n'aura pas été désarmé", a martelé M. Graham.

- "Grand ami d'Israël" -

Tout en se disant "optimiste" sur la situation au Liban où le gouvernement s'est engagé à désarmer le Hezbollah, M. Graham a brandi la menace d'une "campagne militaire" contre le mouvement.

"Si le Hezbollah refuse d'abandonner son artillerie lourde, à terme nous devrions engager des opérations militaires", a-t-il estimé, allant jusqu'à évoquer, en coopération avec le Liban, une participation des Etats-Unis aux côtés d'Israël.

Plus tôt dimanche, le sénateur a été reçu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a salué en lui "un grand ami d'Israël, un grand ami personnel".

Samedi, les Etats-Unis et les garants du cessez-le-feu --Egypte, Qatar et Turquie-- ont appelé Israël et le Hamas à "respecter leurs obligations" et à "faire preuve de retenue" à Gaza.

Le Hamas appelle de son côté à stopper les "violations" israéliennes du cessez-le-feu.

Vendredi, six personnes, dont deux enfants, ont péri dans un bombardement israélien sur une école servant d'abri à des déplacés, d'après la Défense civile à Gaza, un organisme de secours dépendant du Hamas.


Israël approuve la création de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie

Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Cette photo montre des moutons dans un champ à Kafr al-Labad, avec la colonie israélienne d'Avnei Hefetz en arrière-plan, près de la ville de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 18 décembre 2025. (FICHIER/AFP)
Short Url
  • Israël a approuvé l’installation de 19 nouvelles colonies en Cisjordanie, portant à 69 le nombre de colonies validées en trois ans, dans une démarche visant selon le gouvernement à empêcher la création d’un État palestinien
  • Cette décision, critiquée par l’ONU et de nombreux pays, intervient dans un contexte d’intensification de la colonisation et de fortes violences depuis le 7 octobre 2023

JÉRUSALEM: Les autorités israéliennes ont annoncé dimanche avoir approuvé l'installation de 19 colonies en Cisjordanie, une mesure visant selon elles à "bloquer l'établissement d'un Etat palestinien terroriste", dans un contexte d'intensification de la colonisation depuis le 7-octobre.

Cette annonce porte à 69 le nombre total de colonies ayant obtenu un feu vert ces trois dernières années, d'après un communiqué publié par les services du ministre des Finances d'extrême droite Bezalel Smotrich, lui-même colon et partisan d'une annexion de ce territoire occupé par Israël depuis 1967.

Elle intervient quelques jours après un rapport du secrétaire général des Nations unies faisant état d'une croissance record des colonies israéliennes depuis le début du suivi en 2017.

"La proposition du ministre des Finances Bezalel Smotrich et du ministre de la Défense Israël Katz de déclarer et formaliser 19 nouvelles colonies en Judée et Samarie (la Cisjordanie, NDLR) a été approuvée par le cabinet" de sécurité du gouvernement, ont annoncé les services de M. Smotrich.

Selon lui, cette initiative doit permettre d'empêcher l'émergence d'un Etat palestinien.

"Sur le terrain, nous bloquons l'établissement d'un Etat palestinien terroriste. Nous continuerons à développer, construire et à nous implanter sur la terre de notre patrimoine ancestral", est-il écrit dans le communiqué.

Hormis Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

Sur les colonies dévoilées dimanche, cinq sont des avant-postes qui existent déjà depuis plusieurs années, c'est-à-dire des colonies déjà implantées en territoire palestinien, sans avoir obtenu les autorisations nécessaires des autorités israéliennes.

Ces 19 colonies se trouvent dans des zones "hautement stratégiques", ont précisé les services du ministre. Deux d'entre elles, Ganim et Kadim, dans le nord de la Cisjordanie, seront réinstallées après avoir été démantelées il y a deux décennies.

- "Expansion implacable" -

La colonisation s'est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite depuis 1967, et s'est nettement intensifiée sous l'exécutif actuel, en particulier depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Dans le rapport de l'ONU consulté mi-décembre par l'AFP, son secrétaire général Antonio Guterres avait "condamné l'expansion implacable de la colonisation israélienne en Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem Est, qui continue à alimenter les tensions, empêcher l'accès des Palestiniens à leur terre et menace la viabilité d'un Etat palestinien totalement indépendant, démocratique, continu et souverain".

"Ces développements enracinent encore l'occupation israélienne illégale et viole le droit international et le droit des Palestiniens à l'autodétermination", a-t-il ajouté.

L'avancée de la colonisation s'accompagne en outre d'une augmentation "alarmante" des violences des colons, dénonce-t-il dans le document, évoquant des attaques parfois "en présence ou avec le soutien des forces de sécurité israéliennes".

Depuis le 7-octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels des combattants, mais aussi beaucoup de civils, ont été tués en Cisjordanie par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 44 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les nouveaux projets de colonies dévoilés par Israël provoquent régulièrement un tollé international, Paris y voyant une "menace existentielle" pour un Etat palestinien.

Fin septembre, le président américain Donald Trump, pourtant un soutien indéfectible d'Israël, avait averti qu'il "ne lui permettrait pas d'annexer la Cisjordanie".


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
Short Url
  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com