Célébrant Gagarine, Poutine veut une Russie qui maintient son rang spatial

Une image du cosmonaute Iouri Gagarine, à Moscou le 12 avril 2021 (Photo, AFP)
Une image du cosmonaute Iouri Gagarine, à Moscou le 12 avril 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 avril 2021

Célébrant Gagarine, Poutine veut une Russie qui maintient son rang spatial

  • Le président russe a souligné que l'ambition de la Russie était de «maintenir son statut de puissance nucléaire et spatiale car le secteur spatial est directement lié à la défense»
  • Les cosmonautes de la Station spatiale internationale (ISS) se sont également joints aux félicitations, Oleg Novitski saluant «108 minutes légendaires, devenues un exemple d'héroïsme»

MOSCOU: Vladimir Poutine a estimé lundi que la Russie devait rester une grande puissance « nucléaire et spatiale », le jour du 60e anniversaire du vol dans l'espace de Iouri Gagarine, célébré à travers le pays. 

Source de fierté en Russie, ce vol est commémoré à un moment où l'industrie spatiale russe enchaîne les difficultés. Si le pays reste une grande puissance dans le domaine, il peine à se réinventer depuis la disparition de l'URSS. 

S'exprimant en vidéoconférence après avoir visité un mémorial édifié sur le site d'atterrissage du cosmonaute, 700 kilomètres au sud-est de Moscou, le président russe a souligné que l'ambition de la Russie était de « maintenir son statut de puissance nucléaire et spatiale car le secteur spatial est directement lié à la défense ». 

Il a demandé l'établissement d'une stratégie de développement sur « au moins 10 ans », citant en premier lieu la défense, mais aussi les télécommunications, les transports ou la recherche fondamentale.  

L'agence spatiale Roscosmos annonce régulièrement des projets ambitieux mais beaucoup n'aboutissent pas, faute de ligne directrice claire. Loin donc de l'exploit des scientifiques soviétiques qui envoyèrent Gagarine en orbite. 

Le 12 avril 1961, c'est par une phrase enjouée restée dans les mémoires que le premier cosmonaute avait commencé sa mission. « C'est parti! », lançait-il avant de décoller depuis le cosmodrome alors ultra-secret de Baïkonour, dans la république soviétique du Kazakhstan. 

Son vol durera 108 minutes, le temps de réaliser un tour de la Terre. 

La minuscule capsule Vostok dans laquelle le cosmonaute fut bringuebalé sera montrée au musée de la Conquête spatiale de Moscou, pour une exposition intitulée « Premier » qui ouvrira mardi. 

Le musée montrera aussi de nombreux effets de Gagarine, de l'imposante clef utilisée pour allumer les moteurs au siège éjectable avec lequel il quitta la capsule, sept kilomètres au-dessus du sol. 

Symbole unificateur 

« Que le premier vol d'un homme dans l'espace soit l'oeuvre de l'Union soviétique était très significatif », assure Tatiana Brajnikova, une institutrice de 49 ans devant le musée: « Je ressens une immense fierté pour ces réalisations ». 

« C'est peut-être le seul nom que tous connaissent en Russie. L'exploit de Gagarine, c'est en quelque sorte ce qui unifie la Russie », explique lui Viatcheslav Klimentov, directeur-adjoint de la recherche au musée. 

M. Poutine a lui insisté sur la « grande fierté que ce fut notre pays qui ouvrit la route vers l'univers ». 

Les cosmonautes de la Station spatiale internationale (ISS) se sont également joints aux félicitations, Oleg Novitski saluant « 108 minutes légendaires, devenues un exemple d'héroïsme ».  

Félicitant les employés de Roskosmos, son patron Dmitri Rogozine a assuré lundi que la Russie était aussi « concentrée sur l'avenir », promettant des « changements très importants ».  

Il a également déposé des fleurs sous les murs du Kremlin, où sont enterrés Iouri Gagarine et le père du programme spatial soviétique, Sergueï Korolev. 

Malgré les déconvenues, M. Rogozine n'a eu de cesse de vanter de futurs grands projets, de la construction d'une station lunaire avec la Chine à un nouveau vaisseau ultra-moderne. Dimanche, il a encore rappelé que Moscou voulait envoyer des cosmonautes sur la Lune d'ici 2030, tout en reconnaissant avoir « dix fois moins de budget que la Nasa » américaine. 

Secteur spatial en crise 

Le voyage de Iouri Gagarine est resté en Russie comme le symbole de la domination de l'URSS sur les Etats-Unis dans le domaine spatial. 

Soixante ans plus tard, la Russie continue d'envoyer régulièrement des femmes et des hommes dans l'espace. Une fusée Soyouz, décorée pour l'occasion du profil de Gagarine, a décollé vendredi de Baïkonour vers l'ISS avec à son bord deux Russes et un Américain. 

Mais l'étoile spatiale de Moscou a bien pâli. Si les Soyouz restent fiables et la Russie un acteur incontournable, le pays peine à innover et a subi une série de déconvenues ces dernières années. 

En cause, des problèmes de financement chroniques mais aussi de corruption, notamment sur le cosmodrome de Vostotchny en Extrême-Orient, appelé à terme à remplacer Baïkonour. 

L'année dernière, la Russie a aussi perdu le monopole qu'elle avait depuis dix ans sur les vols vers l'ISS, désormais concurrencée par la société privée américaine SpaceX.


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.