Ces Français toujours séduits par le télétravail

Ce ne sont pas que les dirigeants ou les commerciaux qui trouvent leur compte dans le télétravail (Photo, AFP).
Ce ne sont pas que les dirigeants ou les commerciaux qui trouvent leur compte dans le télétravail (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 13 avril 2021

Ces Français toujours séduits par le télétravail

  • Moins de bouchons, plus de liberté : pour certaines catégories de travailleurs français le basculement forcé en télétravail durant la crise sanitaire a été une révélation
  • «Gain de temps», «moins de frais», «moins de poids à transporter», c'est ce que le passage en télétravail depuis le confinement de mars 2020 a apporté à Béatrice de Sousa

PARIS: Moins de bouchons, plus de liberté : pour certaines catégories de travailleurs français le basculement forcé en télétravail durant la crise sanitaire a été une révélation, un phénomène sur lequel pourraient s’appuyer les entreprises qui tentent de généraliser un modèle de travail « hybride » pour l'après pandémie.

« Gain de temps », « moins de frais », « moins de poids à transporter », c'est ce que le passage en télétravail depuis le confinement de mars 2020 a apporté à Béatrice de Sousa.

C’est avec un simple smartphone posé sur son trépied - et beaucoup d'énergie-, que cette vendeuse de robots de cuisine à domicile, qui sillonnait auparavant la région parisienne en voiture à la rencontre de ses clients, réalise désormais la majorité de ses ateliers de vente depuis sa cuisine.

Un gain de productivité net, qu'a aussi vécu Eric Briones, 48 ans, un ancien consultant devenu conférencier et co-dirigeant de l’école des métiers du luxe Paris School of Luxury.

Il raconte que le télétravail, abordé avec « discipline », permet d'être « maître de son agenda »... A l'inverse de « l’open-space » qui crée un « besoin chronique de réunions », entrave de la créativité selon lui.

Depuis décembre, Briones gère son école parisienne et un média consacré au luxe depuis un appartement au pied des Alpes acheté il y a plusieurs années. 

Son organisation –« lever 6 heures », réunions en visio réservées aux après-midis - et la disparition de ses deux heures de trajet quotidien lui ont permis, en plus de ses fonctions, « d’écrire un livre », d’organiser « une cinquantaine de webinaires » et de prendre soin quotidiennement de sa mère âgée.

Mais ce ne sont pas que les dirigeants ou les commerciaux qui trouvent leur compte dans le télétravail.

A la MAIF, qui propose depuis l'été dernier 2 à 3 jours de télétravail par semaine à l’ensemble de ses salariés, la pandémie a « bousculé certaines idées reçues », qui associaient jusqu’ici l'épanouissement en télétravail aux métiers d’encadrement, explique Evelyne Llauro-Barrès, DRH de l’assureur.

Moins de transports, plus « de temps de silence » et de concentration, fluidité entre « vie pro et vie perso » -le fait par exemple de recevoir un artisan entre deux réunions professionnelles depuis son salon-, sont les « trois leviers de mieux-être » identifiés au sein des équipes du groupe, explique Llauro-Barrès.

Elle cite en exemple les « gestionnaires de paie », aux « tâches répétitives », ou les conseillers de vente, pourtant habitués aux entretiens « face-à-face », chez qui la conversion en travail à distance a été un succès.

Les centres d'appel aussi

C’est parmi les métiers de bureau les « plus taylorisés » et aux « horaires fixes » que les bénéfices du télétravail sont les plus élevés, estime Olivier Brun, co-directeur du cabinet de conseil en innovation managériale Greenworking.

« Dans les centres de relation-client, le taux de turnover (rotation du personnel, ndlr) a chuté de 30% à 15% cette année avec le télétravail », confie-t-il.

Mais ce bonheur n’est pas unanime. 

Selon le dernier sondage Harris interactive pour le ministère du Travail, près d’un salarié sur deux se sent isolé, et 3 sur 10 vivent mal le télétravail, souvent peu compatible avec un logement exigu ou la garde d’enfants.

Pour les fonctions exigeant innovation ou créativité, dit Jean Pralong, psychologue et auteur d’une étude sur plus de 300 télétravailleurs, il y a deux types de profils : « l’élite », les dirigeants, qui, avec une maison de campagne, ont toute la liberté d’être « créatifs et autonomes puisque c’est le cœur de leur fonction » et « les télétravailleurs humbles », basculés en distanciel sans formation, et subissant un contrôle accru du management, « parce qu’on les voit moins ».

Le télétravail supprime aussi « ces interstices où se crée la vie d'un collectif et où la parole réconfortante se libère » que sont la machine à café ou les discussions de couloir, ajoute ce professeur de gestion en ressources humaines à l’EM Normandie.

Ainsi, pour l’après pandémie, c’est un modèle « hybride », mêlant journées de travail à distance et sur site, qui est envisagé par 8 DRH sur 10 en France, selon l’Association nationale des DRH.

Désormais, « plus vous proposez un cadre souple, plus vous allez capter les meilleurs talents dans le monde », parie Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines et de la transformation chez Stellantis.

Le constructeur automobile a décidé de faire basculer progressivement ses salariés vers une nouvelle formule : « 70% de travail à distance et 30% en présentiel, en tenant compte des spécificités individuelles ».


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.