Les maisons d'enchères se mettent au «NFT» , le mot magique du marché de l'art

Après la vente d'une oeuvre numérique à 69 millions de dollars chez Christie's il y a un mois, Sotheby's et Phillips lancent lundi des enchères "NFT", signe que les maisons de vente traditionnelles veulent se positionner sur cette technologie qui bouscule le marché de l'art. (AFP).
Après la vente d'une oeuvre numérique à 69 millions de dollars chez Christie's il y a un mois, Sotheby's et Phillips lancent lundi des enchères "NFT", signe que les maisons de vente traditionnelles veulent se positionner sur cette technologie qui bouscule le marché de l'art. (AFP).
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Publié le Mardi 13 avril 2021

Les maisons d'enchères se mettent au «NFT» , le mot magique du marché de l'art

  • Il y a trois mois, ils n'étaient qu'une poignée à avoir entendu parler de ces "NFT" ou jetons non fongibles ("non-fungible tokens"), terme barbare qui désigne un certificat d'authenticité associé à un objet virtuel
  • Symboles du marché de l'art traditionnel, les maisons d'enchères ne voulaient pas rater le coche

NEW YORK : Après la vente d'une oeuvre numérique à 69 millions de dollars chez Christie's il y a un mois, Sotheby's et Phillips lancent lundi des enchères "NFT", signe que les maisons de vente traditionnelles veulent se positionner sur cette technologie qui bouscule le marché de l'art.


Il y a trois mois, ils n'étaient qu'une poignée à avoir entendu parler de ces "NFT" ou jetons non fongibles ("non-fungible tokens"), terme barbare qui désigne un certificat d'authenticité associé à un objet virtuel (image, photo, vidéo, morceau de musique).


Depuis, l'artiste américain Beeple a vendu un collage numérique estampillé "NFT" pour 69,3 millions de dollars et, selon les données du site spécialisé DappRadar, plus de dix millions de dollars changent de main quotidiennement pour acheter ces objets de collection totalement dématérialisés.


Le "NFT" offre des garanties de traçabilité et de sécurité à l'art numérique qui en manquait, au point d'en faire un nouvel eldorado.


Directement lié à l'univers des cryptomonnaies, comme le bitcoin, ce marché a ses propres plateformes d'échange, telles Nifty Gateway ou OpenSea, créées en marge du monde de l'art.


Symboles du marché de l'art traditionnel, les maisons d'enchères ne voulaient pas rater le coche.


Elles apportent du "contexte" sur un marché aux repères encore flous, fait valoir Rebekah Bowling, experte en art contemporain chez Phillips, troisième maison d'enchères mondiale derrière Christie's et Sotheby's.


"Nous situons ces artistes au sein de l'ensemble des grands" créateurs, explique-t-elle, y compris ceux qui utilisent les supports physiques habituels, peintres, sculpteurs ou plasticiens.


A travers la vente d'oeuvres "NFT" de l'artiste numérique Pak, qui se tient de lundi à mercredi, Sotheby's entend aussi donner un gage de crédibilité aux collectionneurs étrangers à cet univers, objet de "scepticisme quant à sa légitimité", explique Max Moore, expert en art contemporain au sein de la maison d'enchères.


"Je m'attends à ce que des collectionneurs qui n'ont jamais acheté de NFT fassent leur première acquisition parce que c'est une vente Sotheby's", avance l'expert.


Sotheby's s'offre aussi une expérience grandeur nature, avec cette vente très éloignée des canons habituels des enchères.


Pak met ainsi en vente des "cubes", oeuvres numériques représentant cette forme géométrique, à 500 dollars l'unité, en quantité illimitée.


Durant 15 minutes chaque jour, de lundi à mercredi, seront vendus autant de "cubes" que voudront en acheter les collectionneurs, toujours au même prix unitaire.


"A travers cette collection, Pak interroge notre sens de la valeur", résume Sotheby's. "Que signifie la valeur?"


En un quart d'heure seulement, lundi, Sotheby's a vendu pour près de 10 millions de dollars de "cubes", via la plateforme Nifty Gateway, partenaire de l'opération.

- Attirer de nouveaux collectionneurs -
Phillips joue aussi la carte de l'innovation, valeur cardinale de la galaxie "NFT", en proposant, elle, une oeuvre unique du Canadien Mad Dog Jones, mais qui en génèrera automatiquement d'autres pour son acquéreur.


"REPLICATOR", aux enchères de lundi jusqu'au 23 avril, est une oeuvre évolutive qui va créer, sur une période d'environ un an, entre 75 et 300 autres objets numériques, qui seront tous propriété de l'acheteur initial.


Cette ouverture vers le "NFT" arrive à point nommé pour les maisons d'enchères après un an de pandémie qui les a vues accélérer avec frénésie leur transition numérique, faute de pouvoir tenir leurs ventes habituelles en salles.


Ce label devrait attirer de nouveaux collectionneurs, "qui n'auraient probablement jamais été en relation avec nous avant", souligne Max Moore. Une aubaine pour Sotheby's, qui se rapproche ainsi d'un "public beaucoup plus jeune", hors d'atteinte jusqu'ici.


La démonstration avait déjà été faite lors de la vente du désormais fameux "Everydays" de Beeple, qui a attiré 91% de collectionneurs qui n'avaient jamais enchéri chez Christie's. Quelque 58% d'entre eux avaient entre 25 et 40 ans.


Si l'objectif est aussi de faire entrer les collectionneurs plus traditionnels dans le "NFT", la priorité est bien de capter ces nouvelles fortunes, "geeks" devenus millionaires grâce à l'ascension vertigineuse des cryptomonnaies.


"Mon but premier en ce moment, c'est d'établir (...) des relations, comprendre leur façon de collectionner, ce qui les intéresse", explique Max Moore, "et ensuite, nous pourrons les solliciter".


Avec l'idée, plus tard, de les intéresser aux oeuvres physiques traditionnelles. "Je ne vois pas pourquoi on s'arrêterait au numérique."


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.