Le patron du Fonds d’investissement public saoudien défend les investissements ESG

Al-Rumayyan, qui préside également l'Institut INF, a déclaré que l'investissement ESG devrait se développer parallèlement aux objectifs de développement durable. (Photo, AFP)
Al-Rumayyan, qui préside également l'Institut INF, a déclaré que l'investissement ESG devrait se développer parallèlement aux objectifs de développement durable. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 16 avril 2021

Le patron du Fonds d’investissement public saoudien défend les investissements ESG

  • Les grands penseurs de l'investissement durable se sont réunis virtuellement à Riyad jeudi pour explorer l'un des sujets les plus pressants du monde de la finance
  • Le PIF a déjà intégré les principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans ses 400 milliards de dollars d'investissements mondiaux

RIYAD: Le gouverneur du Fonds d’investissement public (PIF) de l’Arabie saoudite, Yasir Al-Rumayyan, a déclaré que les programmes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ont désormais une importance grandissante dans le milieu des affaires dans le Royaume et dans le monde.

«Une telle action contribue non seulement à protéger le climat, mais aussi l’économie», a-t-il déclaré lors de l’événement virtuel ESG de L’institut de l’initiative d’investissement futur (INF) jeudi.

Le PIF a déjà intégré les principes ESG dans ses 400 milliards de dollars d'investissements mondiaux au moment où le secteur gagne en importance dans toute la région.

Al-Rumayyan, qui préside également l'Institut IIF, précise que l'investissement ESG devrait se développer parallèlement aux objectifs de développement durable (ODD) qui ont été adoptés par les États membres de l'ONU en 2015 comme un appel universel à l'action pour mettre fin à la pauvreté et protéger la planète.

«Nous devons travailler ensemble pour mobiliser l'ESG pour un avenir durable», dit-il.

Le développement du secteur des énergies renouvelables était essentiel pour réduire les émissions, a-t-il affirmé, soulignant le travail du Fonds avec ACWA Power, un acteur mondial de premier plan dans le secteur des énergies renouvelables.

En novembre, le PIF a augmenté sa participation dans l'entreprise à 50%, dans le cadre d'une initiative visant à soutenir le secteur plus large des énergies renouvelables dans le Royaume.

ACWA Power prévoit une offre publique initiale et dirige un consortium qui construira et exploitera des services publics d’énergie renouvelable dans le cadre du projet touristique phare du Royaume sur la mer Rouge.

Al-Rumayyan a en outre évoqué l’Initiative verte saoudienne et l’Initiative verte du Moyen-Orient dans le but de réduire le carbone et contribuer à la protection de la planète comme un exemple des progrès du Royaume, qui ont été annoncés par le prince héritier Mohammed ben Salmane fin mars.

Les deux initiatives vertes visent à réduire les émissions de carbone de 60% dans la région et à réaliser le plus grand projet de boisement au monde. Le projet de plantation d'arbres sera le double de la taille du barrage vert dans la région du Sahel, le deuxième plus grand projet forestier régional. L'initiative s'efforcera également d'augmenter le pourcentage de terres protégées à plus de 30%, dépassant l'objectif mondial de 17% par pays.

Le projet vise aussi à réduire les émissions de carbone de plus de 4% des émissions mondiales grâce à des projets d’énergie renouvelable qui fourniront 50% de la production d’électricité du Royaume d’ici à 2030.

L'initiative devrait éliminer plus de 130 millions de tonnes d'émissions de carbone en utilisant des technologies d'hydrocarbures propres.

Le gouverneur du PIF soutient que de telles initiatives représentent une feuille de route claire et ambitieuse et contribueront sans aucun doute à atteindre les objectifs mondiaux de lutte contre le changement climatique. Il a dévoilé que le Royaume compte augmenter la superficie de la couverture végétale, réduire les émissions de carbone et préserver la vie marine dans le cadre de ses efforts de bâtir un avenir plus durable.

Les grands penseurs de l'investissement durable se sont réunis virtuellement à Riyad jeudi pour explorer l'un des sujets les plus pressants du monde de la finance, à savoir le passage à des références environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) par les grands investisseurs mondiaux.

L'événement qui se tiendra sous les auspices de l’Institut de l’initiative de l’investissement futur (IIF), met l'accent sur l'investissement durable dans la reprise post-pandémique et le rôle des marchés émergents comme l'Arabie saoudite dans la nouvelle philosophie d'investissement.

L'investissement ESG a récemment pris son envol, attirant des centaines de milliards de dollars dans des fonds qui s'engagent à prendre en compte des considérations plus profondes au moment de décider où placer leur argent, plutôt que de simples retours en argent.

Richard Attias, directeur général de l'Institut IIF, révèle que, bien que «l'ESG ait fait ses preuves, il reste encore beaucoup à faire pour que nous l'utilisions à son plein potentiel. Le faible niveau d'inclusion et de participation des marchés émergents à l'élaboration des système ESG est certainement contre-productif pour la durabilité mondiale.

«Peut-être la tâche la plus difficile, et celle que nous aborderons lors de cet événement, est de savoir comment nous nous efforçons de penser au-delà de l'ESG en tant qu'outil de gestion des risques et de le déployer de manière à créer un avenir vraiment durable», a-t-il ajouté.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Automobile: les équipementiers français pressent Bruxelles d'imposer un contenu local

 Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi. (AFP)
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  • Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe
  • Mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie"

PARIS: Trois des plus gros équipementiers automobiles français ont demandé à Bruxelles d'imposer l'obligation d'un contenu local dans les véhicules, lors des annonces attendues mardi sur la révision de l'interdiction de vendre des voitures neuves autres que tout électriques, selon une lettre consultée lundi.

Dans cette missive adressée à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et datée du 12 décembre, les dirigeants des équipementiers Valeo, Forvia et OPmobility demandent à la Commission "des mesures claires sur le contenu local lors des annonces du 16 décembre".

Les équipementiers européens "contribuent pour 75% à la valeur d'un véhicule et représentent 1,7 million d'emplois" en Europe, mais "les surcapacités mondiales, les importations subventionnées (par le pays exportateur, NDLR) et un déséquilibre commercial accru érodent les fondations de notre industrie", écrivent Christophe Périllat (Valeo), Martin Fisher (Forvia) et Félicie Burelle (OPmobility).

"Les perspectives actuelles indiquent que 350.000 emplois et 23% de la valeur ajoutée des automobiles dans l'UE sont en danger d'ici 2030 si des mesures fortes ne sont pas prises de manière urgente", ajoutent-ils.

Ces équipementiers soutiennent "la position des ministres français en faveur de +flexibilités ciblées+ dans la réglementation sur (les émissions de) CO2 si elle est assortie de conditions de critères de contenu local, dans l'intérêt des emplois, du savoir-faire dans l'automobile" et de "l'empreinte carbone" en Europe.

Les constructeurs automobiles européens et l'Allemagne notamment réclament depuis des semaines de nets assouplissements dans l'interdiction de vendre des voitures neuves thermiques ou hybrides prévue à partir de 2035.

Les annonces de la Commission sont attendues mardi après-midi.

La semaine dernière, plusieurs ministres français avaient envoyé une lettre aux commissaires européens pour dire qu'ils acceptaient des "flexibilités ciblées", à condition qu'elles s'accompagnent d'une règlementation incitative à la production en Europe.

"On est prêt à faire preuve de flexibilité", avait ensuite expliqué Roland Lescure, ministre français de l'Economie. "Si vous voulez vendre encore un peu de moteurs thermiques en 2035 très bien, mais il faut qu’ils soient faits en Europe", avec "au moins 75% de la valeur ajoutée faite en Europe", avait-il ajouté.


Espagne: amende de 64 millions d'euros contre Airbnb pour avoir publié des annonces de logements interdits

Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays. (AFP)
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  • L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation
  • "Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux"

MADRID: Le gouvernement espagnol a annoncé lundi avoir infligé une amende de 64 millions d'euros à la plateforme Airbnb pour avoir notamment publié des annonces de logements interdits, une infraction qualifiée de "grave", en pleine crise du logement dans le pays.

En Espagne, les plateformes de location de courte durée suscitent un vif débat, surtout dans les grandes villes touristiques, où de nombreux habitants leur reprochent de contribuer à la flambée des loyers.

L'amende qui vise Airbnb et atteint précisément 64.055.311 euros est "définitive", a précisé dans un communiqué le ministère de la Consommation, ajoutant que la plateforme basée aux Etats-Unis devait désormais "corriger les manquements constatés en supprimant les contenus illégaux".

"Des milliers de familles vivent dans la précarité à cause de la crise du logement, tandis que quelques-uns s'enrichissent grâce à des modèles économiques qui expulsent les gens de chez eux", a critiqué le ministre de la Consommation, Pablo Bustinduy, cité dans le communiqué.

"Aucune entreprise en Espagne, aussi grande ou puissante soit-elle, n'est au-dessus des lois", a-t-il poursuivi.

L'Espagne a accueilli en 2024 un nombre record de 94 millions de visiteurs, ce qui en fait la deuxième destination touristique dans le monde derrière la France. Ce chiffre pourrait être battu cette année.

Mais si le tourisme est un moteur de l'économie, de nombreux Espagnols dénoncent la congestion des infrastructures, la disparition des commerces traditionnels, remplacés par des boutiques touristiques, et surtout la flambée des loyers, les propriétaires de logements se tournant vers la location touristique, y compris sur Airbnb, nettement plus rentable.

Face à cette poussée de colère, plusieurs régions et municipalités ont annoncé des mesures ces derniers mois, à l'image de la mairie de Barcelone (nord-est), qui a promis de ne pas renouveler les licences de quelque 10.000 appartements touristiques, qui expireront en novembre 2028.

 


La RATP se cherche un ou une présidente

Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
Cette photographie montre le logo de la société française de transports publics RATP, sur un bâtiment à Paris, le 3 mars 2025. (AFP)
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  • Après le départ de Jean Castex à la SNCF, l’Élysée s’apprête à nommer rapidement le nouveau président ou la nouvelle présidente de la RATP
  • Plusieurs profils circulent, tandis que la régie fait face à d’importants défis

PARIS: Après le départ de Jean Castex à la SNCF, la RATP se cherche un ou une présidente, dont la nomination pourrait intervenir "rapidement", selon des sources concordantes.

L'annonce se fera par communiqué de l'Elysée en vertu de l'article 13 de la Constitution qui prévoit que le président de la République nomme aux emplois civils et militaires de l'Etat.

Suivront, deux semaines plus tard, deux auditions de l'impétrant devant les sénateurs, puis devant les députés. Les parlementaires ont la possibilité de s'opposer au candidat d'Emmanuel Macron s'ils réunissent trois cinquième de leurs votes cumulés contre le nom choisi par l'Elysée.

En revanche, si le candidat est adoubé par le Parlement, son nom est proposé en conseil d'administration comme nouvel administrateur, puis confirmé dans la foulée par un décret suivant le conseil des ministres.

Depuis l'arrivée de l'ancien Premier ministre Jean Castex à la tête de la SNCF début novembre, les rumeurs se multiplient sur le nom de celui ou celle qui sera chargé de lui succéder aux commandes de la Régie autonome des transports parisiens, vieille dame créée le 21 mars 1948 et désormais plongée dans le grand bain de l'ouverture à la concurrence.

Les articles de presse pèsent les différents "profils" pressentis, politiques ou techniques qui pourraient "faire le job".

Les noms qui reviennent le plus souvent sont ceux de Xavier Piechaczyk, président du directoire du distributeur d'électricité RTE et ex-conseiller énergie-transport de Jean-Marc Ayrault et François Hollande, Alain Krakovitch, actuel directeur des TGV et Intercités à SNCF Voyageurs, Jean-François Monteils, président du directoire de la Société des grands projets (SGP) et selon la Tribune, Valérie Vesque-Jeancard, présidente de Vinci Airways et directrice déléguée de Vinci Airports.

"Si le nom sort de l'Elysée avant la fin de l'année, cela permettrait au PDG de prendre ses fonctions fin janvier-début février" souligne un fin connaisseur des milieux ferroviaires qui requiert l'anonymat.

- "Aller vite" -

"Une entreprise industrielle comme la RATP ne peut pas rester sans pilote très longtemps" souligne une autre source, proche du dossier, qui requiert aussi l'anonymat, avant d'ajouter "il faut aller vite, car c'est aussi une boite politique, la RATP".

Une entreprise aux enjeux d'autant plus complexes, que malgré son ancrage initial parisien, la RATP dépend du financement de la région Ile-de-France pour ses matériels, s'étend de plus en plus loin dans la banlieue, voire en métropole, et gère des réseaux de transports dans 16 pays sur les cinq continents.

En France, elle est notamment pressentie pour gérer les transports ferroviaires régionaux autour de Caen en Normandie à partir de 2027 après avoir répondu - via sa filiale RATP Dev - à des appels d'offre d'ouverture à la concurrence.

A Paris, la RATP est en train d'introduire progressivement de nouveaux matériels sur son réseau. Le nouveau métro MF19 construit par Alstom, ira d'abord sur la ligne 10 puis sept autres lignes (7 bis, 3 bis, 13 d'ici 2027, puis 12, 8, 3 et 7 d'ici 2034).

L'ensemble du processus prendra une dizaine d'années environ de travaux de modernisation sur les lignes concernées: beaucoup d'ingénierie fine à organiser pour réaliser les travaux pendant la nuit sans interrompre le trafic diurne et de désagréments pour les voyageurs.

A échéance plus lointaine, le ou la future patronne devra déterminer la stratégie du groupe dans les nouvelles ouvertures à la concurrence qui se dessinent: les tramway en 2030 puis le métro en 2040.

Sur le réseau de bus francilien, où la RATP a d'ores et déjà perdu son monopole, elle est parvenue à conserver l'exploitation de 70% des lignes d'autobus qu'elle gérait à l'issue des dernières vagues d'appels d'offre de mise en concurrence qui se sont achevées cet automne.

En particulier, elle continue d'exploiter via RATP Dev tous les bus de Paris intra-muros et a engagé un processus de verdissement de sa flotte de bus, financé par Ile-de-France Mobilités (IDFM), l'autorité organisatrice des transports.

Ses concurrents Keolis (filiale de la SNCF), Transdev et l'italien ATM ont pris les rênes le 1er novembre des lignes remportées.