Guyane: difficile combat contre le variant brésilien, devenu majoritaire

La ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, portant un masque facial, s'adresse à la presse à son arrivée à l'aéroport Felix Eboue de Matoury, près de Cayenne, dans le département français d'outre-mer de la Guyane, le 23 juin 2020, pour une visite concernant le coronavirus (COVID -19) crise.  (Jody Amiet/AFP)
La ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, portant un masque facial, s'adresse à la presse à son arrivée à l'aéroport Felix Eboue de Matoury, près de Cayenne, dans le département français d'outre-mer de la Guyane, le 23 juin 2020, pour une visite concernant le coronavirus (COVID -19) crise. (Jody Amiet/AFP)
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Publié le Vendredi 16 avril 2021

Guyane: difficile combat contre le variant brésilien, devenu majoritaire

  • En Guyane, département qui partage une frontière fluviale et terrestre de 730 kilomètres avec le Brésil, "Le variant P1, dit brésilien, représente aujourd'hui plus de 84% des prélèvements positifs"
  • Selon les autorités sanitaires, "la couverture vaccinale de 5,32% en Guyane reste trop limitée pour protéger le territoire"

CAYENNE : Le variant brésilien ? "Aucune idée de ce que c'est, il n'y a que les scientifiques qui le savent", sourit Gui, Guyanais de 84 ans. Contrairement à la population, les autorités locales s'inquiètent, ont renforcé les restrictions et étendu la vaccination aux plus de 30 ans.

En Guyane, département qui partage une frontière fluviale et terrestre de 730 kilomètres avec le Brésil, "Le variant P1, dit brésilien, représente aujourd'hui plus de 84% des prélèvements positifs", a indiqué cette semaine le préfet Thierry Queffelec.

Selon les autorités sanitaires, "la couverture vaccinale de 5,32% en Guyane reste trop limitée pour protéger le territoire", elles ont donc annoncé élargir la cible vaccinale aux personnes de plus de 30 ans, dans cette région où une personne sur deux a moins de 25 ans.

Pourtant, au centre de vaccination de l'Encre, le seul de Guyane, les patients venus recevoir leur injection ne semblent pas tous s'en inquiéter.

Outre Gui, l'octogénaire, qui se dit, en souriant, pas du tout effrayé par le variant brésilien, Thomas, 32 ans, se montre tout aussi décontracté. Il espère même pouvoir voyager au Brésil bientôt grâce au vaccin.

Le personnel de santé enchaîne les vaccins sans temps mort, "entre 60 et 100 piqûres par jour", précise l'un d'eux. Cependant, pas de bousculade, ni de file d'attente, les patients arrivent 15 minutes avant l'heure du rendez-vous, se font enregistrer et passent dans une des sept lignes de vaccination.

Hervé, 73 ans, est venu avant tout pour prémunir sa famille. En revanche, le variant l'inquiète un peu plus que les autres. "Nous sommes voisins du Brésil, où la contamination est énorme, il était nécessaire de me protéger à ce niveau-là", car il n'est pas serein: "nous n'avons pas de frontière", déplore-t-il, "on ne sait pas qui rentre et qui sort".

Contenir le variant

La suspension des liaisons aériennes entre la France et le Brésil a braqué les projecteurs sur la Guyane voisine. Mercredi, le ministère de l'Intérieur annonçait la mise en place de tests antigéniques à l'arrivée des vols en provenance de Cayenne, en plus du test PCR négatif et du motif impérieux obligatoire pour voyager.

Le lendemain, la préfecture dévoilait un nouveau train de mesures : un couvre-feu du samedi 19H00 au lundi 05H00 dans huit communes, dont Cayenne et Kourou, un auto-test à réaliser à l'aéroport pour les voyageurs vers Paris, et un renforcement des contrôles à la frontière avec le Brésil.

A l'hôpital de Cayenne, le plan blanc a été déclenché mercredi, 18 des 23 lits de réanimation étant occupés, en majorité par des malades du Covid-19. La Guyane a connu une remontée fulgurante du taux d'incidence ces dernières semaines. Il culmine à 173 cas pour 100.000 habitants et atteint 200 à Cayenne et les communes limitrophes.

La prégnance du variant brésilien incite maintenant des personnes à se faire vacciner.

Fatoumata Traoré, infirmière au Centre Hospitalier de Cayenne, remarque que beaucoup d'institutrices viennent au centre de vaccinations. "Elles craignent d'être contaminées à la reprise des cours par des élèves qui seraient allés au Brésil pendant les vacances", explique-t-elle à l'AFP, "ces personnes n'étaient pas très motivées mais sont venues".

Le récent arrêt des liaisons aériennes entre la France et le Brésil ne concerne pas le département, car il n'y a plus de liaisons aériennes entre la Guyane et le Brésil depuis longtemps, l'unique compagnie assurant ces vols a quitté le territoire dès le premier confinement.

Mais si la frontière terrestre est fermée depuis plus d'un an, elle reste poreuse, des piroguiers parviennent à déjouer la surveillance sur le fleuve Oyapock. Le trafic des pirogues a diminué mais n'a pas cessé. En revanche, le prix de la traversée a augmenté.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.