Haaretz détaille le traitement israélien cruel subi par les juives mariées à des Arabes

Une photo qui date du 1er mars 1940 montre des nouveaux immigrants en train de laver leur linge au camp d'immigrants près du kibboutz Na'an. (Photo, AFP / Archives)
Une photo qui date du 1er mars 1940 montre des nouveaux immigrants en train de laver leur linge au camp d'immigrants près du kibboutz Na'an. (Photo, AFP / Archives)
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Publié le Lundi 19 avril 2021

Haaretz détaille le traitement israélien cruel subi par les juives mariées à des Arabes

  • Le journal israélien Haaretz détaille le traitement cruel auquel elles ont été confrontées de la part de leur propre communauté
  • Un chercheur: «L’ostracisme, la dénonciation et la honte ont cédé la place à la violence»

LONDRES: Lors de la création d’Israël à la fin des années 40, des centaines de femmes juives ont été qualifiées d’ennemis pour avoir épousé des hommes arabes; ce qui a entraîné l’exclusion, l’isolement et, dans certains cas, le meurtre, selon des récits enfouis dans les archives du pays.

L'histoire des femmes juives «égarées», celles qui se sont mariées et assimilées à la culture arabe, a été dévoilée par le journal israélien Haaretz, qui détaille le traitement cruel auquel elles ont été confrontées de la part de leur propre communauté, en particulier «une forte opposition de leurs familles, l'ostracisme, le classement, et l'opprobre ainsi que l'aliénation sociale».

Hanania Dery, grand rabbin de Jaffa à l'époque, s'est rendue dans des camps de réfugiés dans les territoires palestiniens nouvellement occupés à la recherche de femmes juives qui avaient épousé des hommes arabes et se sont converties à l'islam.

Il aurait découvert environ 600 femmes juives vivant à Hébron, Naplouse, Gaza, Khan Yunis et Jérusalem-Est, et les a encouragées à retourner à leurs racines juives.

Le sujet du mariage interconfessionnel est depuis toujours un sujet tabou en Israël.

Idith Erez, étudiante diplômée du département d'études israéliennes de l'Université de Haïfa, a détaillé le sort des femmes «égarées» et leur traitement aux mains des autorités et des groupes paramilitaires clandestins.

Elle a confié que deux membres de sa famille avaient épousé des Arabes et que «les réactions de la famille allaient de l'acceptation et des réserves au rejet total».

Erez a été avertie par des collègues du manque de documentation sur ce sujet.

Elle a découvert des références juives aux relations entre les femmes juives et les hommes arabes de 1917 à 1948, mais elle a constaté que «les écrivains cherchaient à minimiser ces «histoires interdites».

Erez a révélé : «On peut supposer que ce qui était perçu comme une stigmatisation familiale ou personnelle, ou comme une honte nationale, a été exclu de la mémoire collective, relégué dans le coin des secrets les plus sombres et y est resté caché».

Toutefois, elle a trouvé des histoires cachées dans les journaux, ainsi que des registres détaillés des opérations de surveillance visant les femmes «égarées».

Les archives d'organisations sionistes clandestines telles que la Haganah, Lehi et l'Irgoun, ont divulgué que ces femmes étaient considérées comme une menace pour la communauté juive et étaient même prises pour cibles comme des espionnes potentielles.

Un cas notable est détaillé dans un rapport envoyé par un membre de la Haganah à la branche du renseignement de l’organisation en 1942. Il présente un plan visant à déployer une femme juive pour espionner de hauts responsables arabes.

«Cette semaine, pour obtenir des informations, je pense à entrer en contact avec une fille séfarade de Tibériade qui a des relations intimes avec Kamal Al-Hussein, qui aime gaspiller beaucoup d'argent pour elle», a écrit le membre.

Les histoires découvertes par Erez partagent une caractéristique commune : l'attitude hostile de la société juive envers les relations entre femmes juives et hommes arabes.

«Le phénomène a été perçu comme une menace pour le collectif juif renaissant en Israël, comme bravant une frontière nationale et religieuse et en tant qu’une violation d'un tabou social», a-t-elle affirmé.

«Ces relations étaient considérées comme la menace ultime, sérieuse et significative. Elles étaient perçues comme ayant le potentiel de transformer le Yishouv (communauté juive) en une société levantine et de provoquer la conversion religieuse ainsi que l'assimilation dans la société arabe.

De nombreux juifs considéraient les relations interconfessionnelles comme un écart par rapport à la norme, et les femmes impliquées comme des «prostituées», des «traîtres», des «ennemis d'Israël» et une «honte nationale», a soutenu Erez.

Au fur et à mesure que les tensions entre les communautés arabes et juives de Palestine se sont accrues, les réactions aux relations interconfessionnelles sont devenues plus extrêmes.

«L'ostracisme, la dénonciation et la honte ont cédé la place à la violence dans la famille et à la violence perpétrée par les organisations de sécurité», a témoigné Erez, ajoutant que certaines femmes avaient même été assassinées.

Esther K. et Mahmoud Al-Kurdi se sont rencontrés pour la première fois dans un café de Jérusalem que ce dernier possédait, et sont rapidement tombés amoureux et se sont mariés, bien qu'ils n'aient pas reçu l'accord des parents.

Leur affaire a été portée devant le tribunal, lorsqu’Esther a reçu l'ordre de regagner sa famille juive. Elle a prévenu Al-Kurdi: «Ne t'en fais pas, quelques mois vont passer, j'aurai 18 ans et je vais te rejoindre, mon cher». Il s’est apparu qu'elle était tombée enceinte et elle avait été contrainte de se faire avorter.

Al-Kurdi a déclaré à la suite de l’affaire : «Je l'aimais tellement. Je ferais n'importe quoi pour elle. Les gens sont cruels. Pourquoi essaient-ils de me priver de mon sang? »

Chaya Zeidenberg, 22 ans, dont l'amant arabe était Daoud Yasmina, a été assassinée au début de 1948 par Léhi.

Dans un communiqué, le groupe paramilitaire l'a accusée de «trahison contre la patrie et le peuple juif et de collaboration avec des gangs arabes».

Des membres de Lehi ont fait une descente dans l’appartement de Zeidenberg et l’ont conduite dans un lieu inconnu, où elle a été interrogée et abattue.

Zeidenberg a été enterrée sans qu’on affiche son nom sur la pierre tombale. La société funéraire juive locale l'a enregistrée comme «espionne».

D’après ses recherches, Erez a découvert que: «Les femmes impliquées étaient des féministes opiniâtres et fortes, insoumises, en avance sur leur temps et défiant l’ordre social et les systèmes de réglementation ainsi que l’équilibre des forces de l’ordre établi».

«Elles ont ignoré l’opinion publique et l’éthique sioniste, qui s’attendait à ce que la femme hébraïque enterre ses aspirations personnelles et serve de« sacrifice», si nécessaire, sur l’autel de la nation.

«Le prix élevé payé pour maintenir une relation avec un homme arabe ne les a pas empêchés de mener à bien cette relation».

«Ces femmes n'ont pas reculé face à des réactions sévères et elles ne voyaient aucune contradiction entre leur choix d'un homme arabe et leur loyauté nationale ou leur appartenance religieuse».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


JO-2024: le relais de la flamme olympique a commencé après son allumage en Grèce

C'est dans le sanctuaire antique d'Olympie, devant les ruines vieilles de 2.600 ans du temple d'Héra, que la flamme pour les Jeux qui se tiendront du 26 juillet au 11 août a été allumée vers 12h15 heure locale (09h15 GMT)
C'est dans le sanctuaire antique d'Olympie, devant les ruines vieilles de 2.600 ans du temple d'Héra, que la flamme pour les Jeux qui se tiendront du 26 juillet au 11 août a été allumée vers 12h15 heure locale (09h15 GMT)
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  • C'est dans le sanctuaire antique d'Olympie, devant les ruines vieilles de 2.600 ans du temple d'Héra, que la flamme pour les Jeux qui se tiendront du 26 juillet au 11 août a été allumée vers 12h15 heure locale (09h15 GMT)
  • Le président du CIO, l'Allemand Thomas Bach, a insisté sur le message d'«espoir» que porte la flamme olympique, symbole de paix dans l'Antiquité, dans un climat international marqué notamment par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient

OLYMPIE, Grèce : A presque 100 jours de l'ouverture des JO de Paris, le relais de la flamme olympique a débuté mardi après son allumage à Olympie, en Grèce, lors d'une cérémonie marquée par des messages d'espoir dans un contexte international très tendu.

C'est dans le sanctuaire antique d'Olympie, devant les ruines vieilles de 2.600 ans du temple d'Héra, que la flamme pour les Jeux qui se tiendront du 26 juillet au 11 août a été allumée vers 12h15 heure locale (09h15 GMT).

Mais en raison d'un ciel nuageux sur le site des premiers Jeux olympiques de l'Antiquité, l'allumage n'a pas pu se faire avec les rayons du soleil comme le veut la tradition antique.

Il a été réalisé avec une flamme de réserve conservée lors de la répétition générale de lundi grâce à l'intervention de «prêtresses» vêtues de longues robes claires inspirées des vêtements des Grecs anciens.

Le président du Comité international olympique (CIO), l'Allemand Thomas Bach, a insisté sur le message d'«espoir» que porte la flamme olympique, symbole de paix dans l'Antiquité, dans un climat international marqué notamment par les conflits en Ukraine et au Proche-Orient.

- «Espoir» -

«Dans notre cœur à tous, nous aspirons à quelque chose qui nous rassemble à nouveau, à quelque chose qui nous unifie, à quelque chose qui nous donne de l'espoir», a-t-il souligné.

«La flamme olympique que nous allumons aujourd'hui symbolise cet espoir», a également affirmé l'Allemand en présence notamment de la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou, de la ministre française des Sports et des JO Amélie Oudéa-Castéra ou encore de la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Le président du comité d'organisation des Jeux de Paris, Tony Estanguet, a également vu dans ces JO «plus que jamais une force d'inspiration (...) pour nous tous et pour les générations futures».

La torche a ensuite été emmenée dans le stade antique pour être remise au premier relayeur, le Grec Stefanos Ntouskos, champion olympique d'aviron à Tokyo en 2021, qui a également brandi un rameau d'olivier.

Tout sourire, la nageuse Laure Manaudou, qui avait décroché son titre olympique sur 400 m nage libre aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004, lui a succédé en tant que première relayeuse française.

«C'est un bon moment et une chance d'être ici», a-t-elle indiqué, évoquant sa «fierté» et sa «joie» d'être la première relayeuse française. «J'espère que tous les porteurs de la flamme ressentiront cela.»

«On compte sur toi pour allumer le feu!», lui avait lancé peu auparavant Tony Estanguet.

La flamme olympique va maintenant entamer un vaste périple qui la mènera jusqu'à Paris le 26 juillet.

Son parcours d'Olympie jusqu’à la ville hôte des est l’un des événements les plus symboliques associés aux Jeux, les relayeurs apportant un message de paix.

- 600 relayeurs -

Six cents relayeurs se passeront la flamme durant les onze jours où elle va sillonner la Grèce, parcourant 5.000 km à travers sept îles, dix sites archéologiques et le Rocher de l'Acropole, vendredi, où elle passera une nuit à côté du Parthénon.

Elle rejoindra finalement le port du Pirée, au sud d'Athènes, et embarquera le 26 avril à bord du trois-mâts Belem à destination de Marseille, dans le sud-est de la France, où quelque 150.000 personnes sont attendues pour l»accueillir le 8 mai.

A partir de cette date, le symbole des JO traversera toute la France, passant par les Antilles et la Polynésie française, pour arriver à Paris le jour de la cérémonie d'ouverture.

A Paris, à la veille de l'allumage de la flamme, Emmanuel Macron a lancé lundi le compte à rebours des JO. Le président français s'est voulu rassurant sur la sécurité autour de la cérémonie d'ouverture prévue sur la Seine,tout en évoquant des solutions de repli, «limitée au Trocadéro» ou dans le Stade de France, en cas de menace terroriste.

La cérémonie d'allumage de la flamme s'est déroulée près du stade où les jeunes athlètes de l'Antiquité disputèrent leurs premiers Jeux au VIIIe siècle avant Jésus-Christ. A l'époque, les femmes étaient interdites de participation, et le resteront jusqu'à l'abolition des Jeux antiques en 393 ap. J.-C.

Mais à Paris, «ce seront les tout premiers Jeux Olympiques avec une parfaite parité femmes-hommes», a souligné Thomas Bach.


Un artiste israélien ferme son exposition à la Biennale de Venise jusqu'à ce qu'un "accord de cessez-le-feu soit conclu".

Surnommée les "Jeux olympiques du monde de l'art", la Biennale est l'un des principaux événements du calendrier artistique international. (Shutterstock)
Surnommée les "Jeux olympiques du monde de l'art", la Biennale est l'un des principaux événements du calendrier artistique international. (Shutterstock)
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  • "J'ai donc décidé que le pavillon n'ouvrirait que lorsque la libération des otages et l'accord de cessez-le-feu auront eu lieu", a-t-elle ajouté. "C'est notre décision et nous nous y tenons.
  • "Toute représentation officielle d'Israël sur la scène culturelle internationale est une approbation de ses politiques et du génocide à Gaza", indique la déclaration en ligne du collectif Art Not Genocide Alliance (ANGA).

DUBAI : L'artiste israélienne Ruth Patir a fermé son pavillon national à la Biennale d'art de Venise, déclarant qu'elle ne le rouvrira que lorsqu'un "accord de cessez-le-feu sera conclu" entre Israël et le Hamas. 

Patir a déclaré dans un communiqué sur Instagram : "J'ai le sentiment que le temps de l'art est perdu et j'ai besoin de croire qu'il reviendra. Nous (Tamar, Mira et moi) sommes devenus l'actualité, pas l'art. Et donc, si on me donne une scène aussi remarquable, je veux que cela compte.

"J'ai donc décidé que le pavillon n'ouvrirait que lorsque la libération des otages et l'accord de cessez-le-feu auront eu lieu", a-t-elle ajouté. "C'est notre décision et nous nous y tenons. Je suis une artiste et une éducatrice, je m'oppose fermement au boycott culturel, mais comme j'ai le sentiment qu'il existe des réponses et que je ne peux faire que ce que je peux avec l'espace dont je dispose, je préfère élever ma voix avec ceux que je soutiens dans leur cri, cessez le feu maintenant, ramenez les gens de leur captivité. Nous n'en pouvons plus.

En février, des milliers de personnes, dont des artistes, des conservateurs et des directeurs de musée, ont signé un appel en ligne demandant qu'Israël soit exclu de la foire d'art de cette année et accusant le pays de "génocide" à Gaza.

"Toute représentation officielle d'Israël sur la scène culturelle internationale est une approbation de ses politiques et du génocide à Gaza", indique la déclaration en ligne du collectif Art Not Genocide Alliance (ANGA).

L'ANGA a rappelé que la Biennale de Venise avait déjà banni l'Afrique du Sud en raison de sa politique d'apartheid fondée sur la domination d'une minorité blanche et exclu la Russie après l'invasion de l'Ukraine en 2022.

Le ministre italien de la culture, Gennaro Sangiuliano, a déclaré que l'appel était un "diktat inacceptable et honteux de ceux qui se croient les gardiens de la vérité et qui, avec arrogance et haine, pensent pouvoir menacer la liberté de pensée et d'expression créative".

Surnommée les "Jeux olympiques du monde de l'art", la Biennale est l'un des principaux événements du calendrier artistique international. L'édition de cette année, intitulée "Foreigners Everywhere", accueillera des pavillons de 90 pays entre le 20 avril et le 24 novembre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Francillonne et Aebersold victorieux aux championnats juniors d'escrime à Riyadh

Les concurrents sur le podium. (Fournie)
Les concurrents sur le podium. (Fournie)
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  • Francillonne a battu la Canadienne Julia Yin 15-12 en finale de l'épée individuelle féminine. Francillonne a battu l'Américaine Leehi Machulsky 15-14 en demi-finale.
  • L'équipe saoudienne est représentée par Ahmed Hazazi, Youssef Al-Banali, Ali Al-Fuzai, Dania Al-Saeed, Yasmeen Al-Saleh et Dana Al-Saeed.

RIYADH : La Française Océane Francillonne et le Suisse Alban Aebersold ont remporté des médailles d'or à l'épée individuelle lundi, alors que les jeunes escrimeurs se rencontrent dans la capitale saoudienne Riyadh pour les Championnats du monde d'escrime juniors et cadets.

Francillonne a battu la Canadienne Julia Yin 15-12 en finale de l'épée individuelle féminine. Francillonne a battu l'Américaine Leehi Machulsky 15-14 en demi-finale.

Machulsky a remporté le bronze, et l'Italienne Anita Corradino a reçu l'autre bronze.

En finale de l'épée individuelle masculine, Aebersold a battu le Britannique Alec Brooke 15-13. Le jeune Suisse a battu l'Américain Samuel Imrek 15-9 sur le chemin de la médaille d'or. Imrek et l'Italien Nicolo del Contrasto ont tous deux remporté le bronze.

Le président de la Fédération saoudienne d'escrime, Ahmed Al-Sabban, et le vice-président Mohammed Bou Ali, ont remis les médailles aux vainqueurs lors de la quatrième journée de la compétition internationale qui se déroule jusqu'au 20 avril.

La compétition, qui se déroule au King Saud University Sports Arena, réunit 169 femmes et 214 hommes.ar

L'équipe saoudienne est représentée par Ahmed Hazazi, Youssef Al-Banali, Ali Al-Fuzai, Dania Al-Saeed, Yasmeen Al-Saleh et Dana Al-Saeed.

Mardi se dérouleront les compétitions d'épée pour les hommes et les femmes de moins de 20 ans.  

Abd Almonem Al-Husseini, vice-président de la Fédération internationale d'escrime, a fait l'éloge de l'organisation de l'événement. Il a également salué les efforts remarquables de tous les comités et les énormes capacités fournies par le comité d'organisation.

M. Al-Husseini a prédit un développement rapide et important de l'escrime saoudienne dans les années à venir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com