Le rôle clé de l’Arabie dans la lutte contre le changement climatique

Le Royaume a été le pionnier dans l’utilisation de l’hydrogène sous ses formes «verte» et «bleue», que certains visionnaires de l’énergie considèrent comme le carburant de l’avenir.
Le Royaume a été le pionnier dans l’utilisation de l’hydrogène sous ses formes «verte» et «bleue», que certains visionnaires de l’énergie considèrent comme le carburant de l’avenir.
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Publié le Mardi 20 avril 2021

Le rôle clé de l’Arabie dans la lutte contre le changement climatique

  • Le changement climatique constitue pour le monde post-pandémique un grand problème à long terme
  • La plupart des experts du climat reconnaissent qu'il est urgent d'accélérer le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre

DUBAÏ: Le changement climatique constitue pour le monde post-pandémique un grand problème à long terme. Ce week-end, nous serons tous plus à même d’évaluer la situation mondiale lorsque le président américain, Joe Biden, convoquera le sommet des dirigeants sur le climat qu'il a promis lorsqu’il est arrivé à la Maison Blanche.

Biden a invité quarante dirigeants mondiaux, dont le roi Salmane, à participer à cet événement qui s’étendra sur deux jours. Pour montrer l'importance qu’accorde le président américain à la question et donner une grande résonance à ce sommet, ce dernier sera diffusé en direct et accessible au public partout dans le monde.

Ce sommet a pour objectif d’indiquer aux dirigeants mondiaux les étapes de leur progression vers les objectifs des accords de Paris sur l'atténuation du changement climatique avant la réunion de la COP26 (26e session de la Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) qui se tiendra au mois de novembre prochain, lorsque ces objectifs peuvent être ajustés en fonction des besoins de la planète.

La plupart des experts du climat reconnaissent qu'il est urgent d'accélérer le processus de réduction des émissions de gaz à effet de serre. À Paris, toutes les nations du monde ont accepté de réduire ces émissions, mais les niveaux de pollution n'ont cessé d'augmenter au cours des cinq dernières années.

Même le coup dur qu’a constitué pour l'économie mondiale et les transports l'année dernière la pandémie de coronavirus (Covid-19) n'a eu que peu d’effet sur la courbe ascendante, qui devrait grimper fortement, cette année et la prochaine, à mesure que la reprise économique s'accélère.

La question, tant pour le sommet de Biden que pour la COP26, est de savoir ce qui peut être fait à ce sujet. Et c'est précisément sur ce point que l'Arabie saoudite apporte une contribution unique.

Le Royaume, bien sûr, est le plus grand exportateur d'hydrocarbures au monde et renferme d'énormes réserves de pétrole et de gaz. Ses ressources alimentent le développement économique du pays et du monde depuis des décennies.

Mais certaines personnes ne reconnaissent pas cela. Les «écoguerriers» d'Europe et d'Amérique du Nord semblent tenir à n’avoir rien à voir avec le carburant le plus puissant et le plus efficace de l'histoire. Ils aimeraient renoncer à tout investissement supplémentaire dans les hydrocarbures, prélude d’une utopie verte où les rues seraient remplies de véhicules Tesla et toutes les entreprises dirigées via Zoom.

En bref

  •  L’annonce récente du projet solaire de Sakaka constitue un pas en avant décisif vers les ambitions du Royaume en matière d’énergie renouvelable, qui garantit un avenir riche de promesses.
  • Saudi Aramco produit déjà le pétrole le plus propre du monde, selon des études scientifiques indépendantes.

Mais le Royaume s’est également montré hyperactif sur ce point, avec la campagne sur le changement climatique qu’il a menée au cours des deux dernières années – et cela constituera probablement un scoop pour la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et ses amis. C’est le message que l’Arabie saoudite tient à réaffirmer lors du sommet de Biden.

Le Royaume a été le pionnier du cadre de l'économie circulaire du carbone, une stratégie intellectuelle intégrée pour lutter contre les émissions tout en permettant la croissance économique. Elle a été approuvée par les dirigeants du G20 lors du sommet de l'année dernière, placé sous la présidence saoudienne.

Le Royaume a été engagé à satisfaire 50% de ses besoins énergétiques nationaux à partir d'énergies renouvelables d'ici à 2030. Il a par ailleurs lancé un projet, appelé «Initiative saoudienne verte», destiné à planter 10 milliards d'arbres dans le pays afin d’atténuer les émissions de CO2.

L’annonce récente du projet solaire de Sakaka constitue un pas en avant décisif vers les ambitions du Royaume en matière d’énergie renouvelable, qui garantit un avenir riche de promesses.

Saudi Aramco – qui produit déjà le pétrole le plus propre du monde, selon des études scientifiques indépendantes – a investi des milliards dans la recherche et développement pour mettre au point des technologies de production de pétrole plus propres et une ingénierie plus efficace afin d’optimiser l'utilisation des hydrocarbures dans les moteurs à combustion interne.

Le Royaume a été le pionnier de l'utilisation de l'hydrogène, sous ses formes «verte» et «bleue», que certains visionnaires de l'énergie considèrent comme le carburant de l’avenir. Saudi Aramco a expédié le tout premier envoi de carburant l'été dernier.

Beaucoup de travail attend encore l'Arabie saoudite, comme le reste du monde. En particulier, avec d'autres participants au sommet de Biden, elle doit affiner et ajuster ses engagements nationaux dans le cadre des accords de Paris.

Le Royaume doit également s'efforcer de traduire ses mesures ambitieuses de lutte contre le changement climatique par des politiques pleinement mises en œuvre et réalisables.

Elle pourrait également prendre le relais au niveau des investissements pour trouver une technologie économiquement viable destinée au captage, à l'utilisation et au stockage du carbone, considérée par certains experts comme la panacée contre la pollution par le CO2.

Surtout, elle doit insister sur le fait que la croissance économique dont le monde a tant besoin après la récession pandémique due à la Covid-19 ne peut être alimentée que par l’utilisation responsable et durable de l’inestimable richesse mondiale en hydrocarbures.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".