Covid en Inde: la pénurie d'oxygène et de médicaments profite au marché noir

Des membres du personnel du crématorium se tiennent près d'ambulances transportant les corps de victimes du Covid-19 pour une crémation au crématorium de Nigambodh Ghat, sur les rives de la rivière Yamuna à New Delhi, aux premières heures du 22 avril 2021. (Sajjad HUSSAIN / AFP)
Des membres du personnel du crématorium se tiennent près d'ambulances transportant les corps de victimes du Covid-19 pour une crémation au crématorium de Nigambodh Ghat, sur les rives de la rivière Yamuna à New Delhi, aux premières heures du 22 avril 2021. (Sajjad HUSSAIN / AFP)
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Publié le Jeudi 22 avril 2021

Covid en Inde: la pénurie d'oxygène et de médicaments profite au marché noir

  • Comme toute pénurie, synonyme de profit, un marché noir s'est organisé mais aussi des mouvements de solidarité par le biais des réseaux sociaux
  • Le Premier ministre Narendra Modi a promis mardi soir que "tous les efforts sont faits" pour stimuler l'approvisionnement. 

BOMBAY : Malade du Covid-19, Poonam Singha, luttait pour sa vie dans un hôpital aux réserves de médicaments épuisées, à Patna dans l'est de l'Inde, tandis que son fils désemparé se battait sur le marché noir en quête des remèdes susceptibles de la sauver. 

L'Inde, frappée par une deuxième vague épidémique aiguë, manque cruellement des médicaments et d'oxygène nécessaires aux malades les plus gravement atteints par le Covid-19.

Comme toute pénurie, synonyme de profit, un marché noir s'est organisé mais aussi des mouvements de solidarité par le biais des réseaux sociaux. 

Pranay Punj, trentenaire, a couru toutes les pharmacies de Patna en quête du médicament antiviral Remdesivir, épuisé dans les réserves de l'hôpital, et sans lequel sa mère risquait de mourir.

Un pharmacien a fini par lui proposer de se procurer le médicament au marché noir, raconte-t-il à l'AFP, pour la somme astronomique de 100.000 roupies (1.105 euros), soit 30 fois son prix habituel et trois fois le salaire mensuel moyen d'un col blanc en Inde. 

Sa quête se poursuivait en vain quand un parent éloigné, dont la femme malade du Covid-19 venait de succomber, lui a fait don des quatre flacons encore scellés qui lui restaient.

Peu après, un appel en pleine nuit l'informe que l'hôpital est aussi à court d'oxygène pour traiter sa mère. A nouveau, le jeune homme remue ciel et terre pour la sauver.

"Plusieurs heures plus tard, nous avons réussi à obtenir un lit à un prix (très) élevé dans un hôpital privé où nous l'avons transférée", ajoute-t-il. 

Oxygène, denrée vitale 

Des histoires tout aussi épouvantables sont légion partout dans le pays ces derniers temps. Le désespoir conduit les gens à supplier sur les réseaux sociaux qu'on leur trouve des médicaments, des places à l'hôpital, de l'oxygène, des tests, des médicaments. 

Dans la ville de Lucknow, dans le nord du pays, Ahmed Abbas, 34 ans, a acheté une bouteille d'oxygène de 46 litres pour 45.000 roupies, soit neuf fois son prix habituel. 

"On m'a demandé de payer d'avance et d'aller la chercher le lendemain", précise-t-il à l'AFP cet homme. 

Le week-end dernier, le ministre du Commerce Piyush Goyal s'est insurgé contre les "médecins qui donnent de l'oxygène inutile aux patients". 

"Les patients ne devraient recevoir que la quantité d'oxygène dont ils ont besoin", a déclaré M. Goyal aux journalistes. 

New Delhi prévoit désormais d'en importer 50.000 tonnes d'oxygène et affrète un train spécial "Oxygen Express" pour distribuer des bouteilles dans les États les plus touchés. 

Le Premier ministre Narendra Modi a promis mardi soir que "tous les efforts sont faits" pour stimuler l'approvisionnement. 

Le désespoir en temps réel 

Les demandes de places dans les hôpitaux et de traitements embrasent les réseaux sociaux.

Un réseau de militants et d'"influenceurs" s'est mis en action pour aider les personnes en difficulté. 

La militante pour le climat Disha Ravi et le YouTuber Kusha Kapila sont parmi les dizaines de personnalités indiennes qui se démènent pour trouver, compiler et partager des informations sur la disponibilité en temps réel de lits d'hôpitaux, de lignes d'assistance locales, de numéros de pharmacies approvisionnées et même de services de livraison de nourriture.

La youtubeuse Srishti Dixit, 28 ans, a affirmé à l'AFP qu'elle recevait une nouvelle demande d'aide toutes les 30 secondes, peinant à y répondre sans délai. 

D'ailleurs, les listes qu'elle partage avec ses 684.000 d'abonnés sur Instagram deviennent obsolètes presque immédiatement, car les lits se remplissent et les pharmacies écoulent leurs médicaments à la vitesse de l'éclair.

Bénévole, elle travaille tard dans la nuit, éditant et vérifiant les informations nécessaires pour répondre aux demandes d'aide. 

"Je ne réussis pas toujours, je suis sûre qu'il y a des ratés (...) mais j'espère que cela aide les gens", explique-t-elle. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.