Commerçants et restaurateurs inquiets du suspense qui entoure la réouverture

« Nous ne pourrions pas supporter de telles contraintes" » dit Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie restauration. (Photo, AFP)
« Nous ne pourrions pas supporter de telles contraintes" » dit Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie restauration. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 avril 2021

Commerçants et restaurateurs inquiets du suspense qui entoure la réouverture

  • « Nous sommes inquiets parce que nous sommes passés de l'affirmatif du président de la République, au conditionnel du Premier ministre »
  • Les restaurateurs attendent avec anxiété la réouverture des terrasses de leurs établissements qui génèrent en moyenne 30% du chiffre d'affaires

PARIS : Commerçants et restaurateurs ne sont pas rassurés par la promesse d'une réouverture mi-mai, faite par le Premier ministre Jean Castex jeudi: graduelle, sous conditions et territorialisée, celle-ci pourrait encore compromettre la situation financière d'entreprises déjà durement éprouvées par des mois de fermeture.

« Nous sommes inquiets parce que nous sommes passés de l'affirmatif du président de la République, au conditionnel du Premier ministre », a réagi auprès de l'AFP Didier Chenet, président du syndicat patronal des indépendants de l'hôtellerie restauration, le GNI.

« Cela laisse entendre qu'on n'est pas sûrs d'ouvrir et que l'ouverture pourrait être reculée dans un certain nombre de zones: pour nous c'est inacceptable », a jugé M. Chenet. Pour lui, les terrasses doivent rouvrir partout, en appliquant les protocoles sanitaires mis au point avec les professionnels.

Les restaurateurs attendent avec anxiété la réouverture des terrasses de leurs établissements qui génèrent en moyenne 30% du chiffre d'affaires – pour ceux qui en possèdent –  et craignent que celle-ci ne s'accompagne de jauges de 50% voire 35%, qui obèreraient fortement leur rentabilité.

« Nous ne pourrions pas supporter de telles contraintes" » dit Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie restauration. A la réouverture, « il faudra encore un soutien très fort du gouvernement, qui a massivement aidé nos entreprises à rester hors de l'eau, et surtout des banques ».

A partir du 3 mai, « nous pourrons lever les contraintes de déplacement en journée et envisager, sous réserve de l'évolution de la situation sanitaire, un nouveau train de réouverture autour de la mi-mai, qui pourrait commencer par les commerces, certaines activités culturelles et sportives et les terrasses » a annoncé le Premier ministre jeudi.

Mais ces réouvertures de lieux dont la liste n'est « pas définitivement fixée » se feraient sous certaines « conditions », qui pourraient être « territorialisées », a indiqué le Premier ministre, promettant des « précisions dans les prochains jours ».

Le président Emmanuel Macron doit s'exprimer rapidement sur le sujet.

« Aides adaptées » en mai  

Déjà inquiètes, les grandes fédérations du commerce et quelque 150 patrons, franchisés et affiliés de réseaux d'enseignes, ont publié jeudi dans le Parisien un « plaidoyer pour une réouverture impérative de tous les commerces au plus tard le 10 mai », un mois « capital » pour les 150 000 magasins dits « non essentiels » fermés depuis le 3 avril.

Pour Patrick Martin, président délégué du Medef, « il faut réenclencher la machine prudemment mais à la date prévue » car, a-t-il dit sur Europe 1, « il y a parfois une exaspération (...) dans les secteurs interdits d'activité de longue date, dont les responsables, y compris sur le plan psychologique, sont très affectés ». 

Et si la réouverture ne devait pas avoir lieu partout mi-mai, « il nous faudra absolument des aides adaptées sur le mois de mai », a déclaré Sébastien Bismuth, président associé du groupe Don't call me Jennyfer, qui comprend les 300 magasins d'habillement Jennyfer et signataire de la tribune. 

Car les commerçants ne sont aidés à régler leurs coûts fixes qu'à partir de 50% de chute de chiffre d'affaires. « Si vous ouvrez deux tiers de vos magasins avec un couvre-feu et que vous perdez 30 à 40%, vous n'avez aucune aide, c'est catastrophique », dit-il.

Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération Procos (commerce spécialisé) souhaite « échanger très rapidement avec le gouvernement pour trouver les solutions les plus intelligentes ».

Si le « pic de la troisième vague de l'épidémie semble derrière nous », avec "une baisse réelle de la circulation virale depuis dix jours", le contexte sanitaire reste "encore fragile", a estimé M. Castex.

C'est pourquoi la réouverture se fera « par étapes » de manière « prudente et progressive », a-t-il averti, et pas dans les lieux « qui entraînent des concentrations importantes de public, sans possibilité de respecter les gestes barrière ».

Les assouplissements à venir « d'ici le début de l'été », dépendants de la situation sanitaire, seront définis en concertation avec les secteurs concernés.

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.