Toulouse: A la Cité de l'espace, l'émotion au départ de Pesquet

Cette vidéo capture montre, l'astronaute Thomas Pesquet dans la capsule de l'équipage du SpaceX Falcon 9 en orbite avec la mission Crew-2, le 23 avril 2021. (AFP)
Cette vidéo capture montre, l'astronaute Thomas Pesquet dans la capsule de l'équipage du SpaceX Falcon 9 en orbite avec la mission Crew-2, le 23 avril 2021. (AFP)
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Publié le Vendredi 23 avril 2021

Toulouse: A la Cité de l'espace, l'émotion au départ de Pesquet

  • La tension monte à mesure que l'heure fatidique du décollage approche
  • «On sait tout ce qui se passe dans les minutes avant le décollage, et à chaque seconde, on peut avoir un arrêt du compte à rebours et devoir tout recommencer à zéro»

TOULOUSE : "Le décollage, c'est une phase dont on se passerait bien !": A la cité de l'espace, à Toulouse, le stress a laissé place au soulagement de voir Thomas Pesquet, "l'enfant du pays", s'envoler pour la station spatiale internationale.

Dans la cabine de contrôle reconstituée à la Cité de l'espace, les scientifiques du Centre national d'études spatial (Cnes) et de l'Agence spatiale européenne (Esa) s'agitent. Devant eux, huit écrans retransmettent les images du décollage, et une visualisation de l'avancée de l'ISS est projetée sur tout le mur.

La tension monte à mesure que l'heure fatidique du décollage approche. "On sait tout ce qui se passe dans les minutes avant le décollage, et à chaque seconde, on peut avoir un arrêt du compte à rebours et devoir tout recommencer à zéro", explique Philippe Droneau, directeur chargé de mission à la Cité de l'espace. "Le lancement, c'est une phase dont on se passerait bien", souffle-t-il.

A côté de lui, Grégory Navarro, responsable d'expérience pour la mission Alpha, abonde: "on est toujours un petit peu anxieux parce que ce sont objets technologiques complexes, mais il y a tellement de gens compétents qui ont travaillé dessus que ça devrait bien se passer..."

A côté des écrans, les secondes défilent sur le compte à rebours. Les noms des astronautes déjà présents défilent sur un bandeau lumineux, en rouge, Thomas Pesquet les rejoindra bientôt.

"Ils décollent dans trois minutes, ça se présente bien, ils ont passé énormément d'étapes", rassure Philippe Droneau. La voix détaillant le déroulé du décollage en Floride se fait entendre. La pression monte.

Débuts aux CNES 

"À partir de maintenant, plus d'intervention humaine. Tout passe en automatique", commente M. Droneau.

D'un coup, le brouhaha s'éteint, remplacé par un silence écrasant. "Ten, nine, eight..." c'est le début du décompte, en Floride. Les yeux rivés sur les huit écrans, les scientifiques de l'ESA et du Cnes retiennent leur souffle.

Le feu jaillit des réacteurs, et la fusée blanche SpaceX se transforme en boule rouge, propulsée vers l'ISS. Deux timides clappements de mains brisent le silence, tout de suite rejoints par un tonnerre d'applaudissements. A la Cité de l'espace, on respire mieux.

"Ca y est Thomas est parti vers l’espace !", s'exclame Maurice Marnat, ingénieur au Cnes.

Pour les scientifiques présents, le départ de Thomas Pesquet, qui a débuté au Cnes en tant qu'ingénieur, représente une émotion particulière. "C’est une fierté de le voir partir et de travailler pour ça. C'est l’enfant du pays !", affirme Grégory Navarro, responsable d'expérience pour la mission Alpha.

A la Cité de l'espace, Thomas Pesquet est partout: sur les écrans, des images de ses expériences précédentes sur la Station spatiale internationale (ISS) sont projetées.

Pesquet représente également le visage du Cnes, dont les ingénieurs sont rarement mis en lumière, le modèle de l'exploration spatiale française.

"Je suis très fier en tant qu’ancien astronaute parce que Thomas est très bon", raconte Philippe Perrin. "Thomas, c’est une envie de réussir, je pense qu’on a terriblement besoin de modèles comme lui : des gens qui prennent des risques, qui travaillent."

A ses côtés, Claudie Haigneré, première européenne partie dans l'espace, est "émue de revivre ces moments forts" et "fière de savoir qu’il y a une nouvelle génération d’astronautes français".

La réussite du décollage sonne aussi, pour le Cnes et l'ESA, le début de nombreuses expériences. "A partir de lundi, on pourra débuter les expériences spatiales, détaille Maurice Marnat. "Maintenant, faire de la science !"


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.