Indonésie : le sous-marin disparu retrouvé, les 53 membres de l'équipage ont péri

Un navire de la marine indonésienne part à la recherche du submersible disparu au large de Bali (Photo, AFP).
Un navire de la marine indonésienne part à la recherche du submersible disparu au large de Bali (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 25 avril 2021

Indonésie : le sous-marin disparu retrouvé, les 53 membres de l'équipage ont péri

  • Le commandant des forces armées indonésiennes Hadi Tjahjanto a confirmé aux journalistes que les membres de l'équipage avaient «tous péri»
  • Selon la marine indonésienne, le submersible, livré à l'Indonésie en 1981, était en bon état pour le service malgré son âge

BALI: La marine indonésienne a annoncé dimanche avoir retrouvé le sous-marin qui avait sombré au large de Bali et confirmé que les 53 membres de son équipage étaient tous morts. 

Brisé en trois parties, le submersible dont on était sans nouvelles depuis mercredi a été repéré dans les fonds marins au large de cette même île du centre de l'Indonésie, selon le chef d'état-major de la marine Yudo Margono.  

Le commandant des forces armées indonésiennes Hadi Tjahjanto a confirmé aux journalistes que les membres de l'équipage avaient « tous péri ». 

Les autorités ont dit avoir reçu tôt dimanche matin des signaux en provenance du lieu où se trouve le sous-marin, à plus de 800 mètres de profondeur, ce qui rendait les recherches particulièrement difficiles. Un submersible de secours mis à disposition par Singapour a été utilisé pour avoir une confirmation visuelle. 

De nouveaux objets provenant du KRI Nanggala 402 ont été découverts dimanche, dont une ancre et des combinaisons de sécurité portées par l'équipage. 

Samedi, la marine avait retrouvé des fragments du sous-marin et plusieurs objets en provenant, mais sa localisation n'avait pas pu être confirmée. Elle avait déclaré qu'il avait « coulé », manière de dire qu'elle n'avait plus d'espoir de retrouver des survivants. 

Aide internationale 

Le KRI Nanggala 402, un submersible de construction allemande vieux d'une quarantaine d'années, avait demandé l'autorisation de plonger dans le cadre de manoeuvres militaires comprenant le tir de torpilles, avant de disparaître au nord de Bali. 

Des centaines de soldats, des avions et des navires de guerre ont été mobilisés pour le localiser, espérant un miracle avant que les réserves d'oxygène ne soient épuisées, ce qui était prévu pour samedi matin. 

La Malaisie voisine, les Etats-Unis, l'Inde et l'Australie ont apporté leur aide pour les recherches qui se sont concentrées sur une zone d'une trentaine de kilomètres carrés. 

Avant même que le sous-marin n'ait été repéré, le président indonésien Joko Widodo avait présenté dimanche ses condoléances aux familles des membres de son équipage. 

« Ils étaient les meilleurs enfants de la Nation, les meilleurs patriotes qui protégeaient la souveraineté de la Nation », a-t-il dit. 

« Mon fils voulait être militaire depuis qu'il était petit. C'était son rêve », expliquait à Java Edy Sujianto, le père du premier lieutenant Muhammad Imam Adi, âgé de 29 ans et père d'un petit garçon, alors qu'il espérait encore le revoir. 

« Comme un accordéon qui se plie »  

Selon la marine indonésienne, le submersible, livré à l'Indonésie en 1981, était en bon état pour le service malgré son âge. 

Ce modèle est utilisé par une dizaine de marines à travers le monde. 

Les autorités n'ont pas donné d'explications officielles de l'accident, mais ont suggéré que le sous-marin avait peut-être subi une panne de courant, empêchant l'équipage de refaire surface.  

Elles ont toutefois écarté l'hypothèse d'une explosion, déclarant samedi que les indices laissaient penser que le bâtiment s'était désagrégé car il avait été écrasé par la pression de l'eau à une profondeur de plus de 800 mètres, à laquelle il n'était pas conçu pour résister. 

« Les coques des sous-marins sont pressurisées... mais lorsqu'elles sont percées, l'eau pénètre à l'intérieur », a souligné Wisnu Wardhana, un expert maritime à l'Institut indonésien de technologie Sepuluh Nopember. »Pouvez-vous imaginer des gens soumis à de l'eau à une telle pression ? ». 

Le vice-amiral français à la retraite Jean-Louis Vichot a expliqué que la coque en acier d'un submersible pouvait se briser « comme un accordéon qui se plie » si elle atteignait des profondeurs bien au-delà de ses limites. 

Ce type de sous-marin est fait pour résister à la pression jusqu'à 300 ou 400 mètres de profondeur. 

Plusieurs submersibles ont connu des accidents meurtriers ces dernières années. 

En 2000, le sous-marin à propulsion nucléaire Koursk, le fleuron de la flotte russe du Nord, avait sombré au cours de manœuvres en mer de Barents (nord-ouest de la Russie), entraînant la mort des 118 membres de son équipage. 

En 2017, le submersible argentin San Juan, avec 44 marins à son bord, a disparu à quelque 400 kilomètres de la côte. 


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Short Url
  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Short Url
  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.