Face à une réputation ternie, Bush se réinvente en défenseur de l'immigration

L'ancien président américain George W. Bush prend la parole lors d'une cérémonie de naturalisation des immigrés organisée au centre présidentiel George W. Bush à Dallas, au Texas.  (TOM PENNINGTON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
L'ancien président américain George W. Bush prend la parole lors d'une cérémonie de naturalisation des immigrés organisée au centre présidentiel George W. Bush à Dallas, au Texas. (TOM PENNINGTON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
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Publié le Dimanche 25 avril 2021

Face à une réputation ternie, Bush se réinvente en défenseur de l'immigration

  • Le parti républicain est devenu "isolationniste, protectionniste et dans une certaine mesure nativiste", a jugé l'ex-président dans un entretien avec NBC Today
  • Le livre de George W. Bush, et sa tournée médiatique, pourraient faire partie d'un stratégie plus large visant à transformer son image d'homme responsable des guerres en Irak et en Afghanistan

WASHINGTON : Habituellement discret, l'ancien président républicain George W. Bush, toujours fortement critiqué pour "sa guerre contre le terrorisme", s'est de nouveau invité dans le débat public américain, cette fois-ci en tant que défenseur de l'immigration, à contre-courant de son propre parti. 

Le 43e président des Etats-Unis a publié le 20 avril un nouveau livre, qui rassemble des portraits d'immigrés qu'il a peints ("Out of Many, One: Portraits of America's Immigrants").

En partageant les histoires "remarquables" d'immigrés, George W. Bush, 74 ans, a expliqué espérer "humaniser le débat sur l'immigration et la réforme" du système migratoire, dans une tribune publiée dans le Washington Post. 

La sortie de ce livre survient au moment où le démocrate Joe Biden, qui avait promis une politique migratoire plus "humaine" après les années Trump, est aux prises avec la plus forte hausse en quinze ans d'arrivées de migrants à sa frontière Sud.

Ancien gouverneur du Texas, un Etat frontalier du Mexique fortement marqué par l'immigration, le républicain qui n'a pas réussi à mettre en place des réformes migratoires d'envergure durant sa présidence, a vivement critiqué son parti et les positions anti-immigration qu'il véhicule.  

Le parti républicain est devenu "isolationniste, protectionniste et dans une certaine mesure nativiste", a jugé l'ex-président dans un entretien avec NBC Today, évoquant le nativisme, mouvement politique américain qui s'oppose à toute nouvelle immigration. 

George W. Bush défend une voie vers la citoyenneté pour ceux qui sont arrivés aux Etats-Unis encore enfants, appelés les "Dreamers", et un processus progressif pour les millions de sans-papiers qui vivent aux Etats-Unis, selon lequel le permis de résidence puis la citoyenneté devraient être mérités. 

Les candidats devraient ainsi payer une amende et leurs arriérés d'impôts, apporter la preuve de leurs années de travail aux Etats-Unis et de leur bonne connaissance de l'anglais et de l'histoire américaine, et n'avoir aucun antécédent judiciaire.

De telles idées contrastent avec les vues actuelles du parti républicain, et sont plus proches des convictions portées par certains démocrates, qui étaient pourtant en opposition totale à George W. Bush lorsqu'il était au pouvoir. 

L'ancien président républicain est toutefois en faveur d'un renforcement de la frontière avec le Mexique "avec une touche de compassion", même s'il reconnaît que son discours a peu de chance de faire mouche dans les milieux les plus conservateurs. 

"Sauver son héritage"

Le livre de George W. Bush, et sa tournée médiatique, pourraient faire partie d'un stratégie plus large visant à transformer son image d'homme responsable des guerres en Irak et en Afghanistan, qui a coûté aux Etats-Unis de nombreuses vies, des milliards de dollars et donné naissance à des groupes extrémistes comme l'Etat islamique. 

"Dans une certaine mesure ce qu'il fait aujourd'hui pourrait avoir pour but de sauver son héritage", détaille à l'AFP Christopher Devine, professeur de sciences politiques à l'université de Dayton. 

"Nous réinterprétons (les actions) des anciens présidents en fonction du contexte de notre propre actualité", ajoute-t-il.  

Après les attaques du 11 septembre 2001, George W. Bush a soudainement dirigé une Amérique unie. 

Mais huit ans plus tard, le républicain a laissé derrière lui un pays englué dans des guerres "sans fin", et plus divisé que jamais, soit un avant-goût des profondes fractures que connaîtront les Etats-Unis sous la présidence Trump. 

La question de la présence américaine en Afghanistan a de nouveau été mise sur le devant de la scène il y a une dizaine de jours avec l'annonce du président démocrate Joe Biden d'un retrait total des troupes américaines d'ici le 11 septembre, jour du 20e anniversaire des attentats de 2001.

Ayant ordonné l'invasion de l'Irak, George W. Bush est notamment accusé d'avoir autorisé la torture et d'autres violations des droits humains sous sa présidence. 

"Bush comme beaucoup d'autres ont eu une réaction excessive au 11 septembre 2001", souligne William Banks, professeur de droit à l'université Syracuse. 

"Il est en cause, ainsi que Dick Cheney (vice-président de l'époque NDLR) et Donald Rumsfeld (ministre de la Défense de l'époque NDLR) pour ces politiques irresponsables", ajoute-t-il. 

Mais pour cet expert, l'irruption de l'ancien président républicain dans le débat sur l'immigration pourrait aussi être liée à une envie sincère de trouver des solutions. 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.