Raya Abi Rached, première femme arabe ambassadrice de bonne volonté de l’UNHCR

«Même si je le fais avec tout mon cœur, je n’aide pas autant que les personnes qui œuvrent au sein de l’UNHCR» Photo fournie
«Même si je le fais avec tout mon cœur, je n’aide pas autant que les personnes qui œuvrent au sein de l’UNHCR» Photo fournie
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Publié le Mardi 27 avril 2021

Raya Abi Rached, première femme arabe ambassadrice de bonne volonté de l’UNHCR

  • Elle est le nouveau visage de plusieurs marques de luxe italienne et présente depuis plus de dix ans Scoop with Raya
  • «Même si je le fais avec tout mon cœur, je n’aide pas autant que les personnes qui œuvrent au sein de l’UNHCR»

BEYROUTH: Ambassadrice de bonne volonté du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (région Mena), elle est le nouveau visage de plusieurs marques de luxe italienne et présente depuis plus de dix ans Scoop with Raya, la plus ancienne émission consacrée au cinéma dans le monde arabe. Par ailleurs, elle anime l’émission télévisuelle Arabs Got Talent: Raya Abi Rached est décidément sur tous les fronts et c’est avec succès qu’elle enchaîne les projets.

Arab News en français a rencontré à Dubaï cette cinéphile dans l’âme dont le nom évoque Hollywood pour le monde arabe et qui ne possède pas moins de 4,5 millions de followers sur Instagram.

Vous présentez et produisez sur la chaîne MBC2 l’émission Scoop with Raya, dans laquelle vous interviewez les plus grandes stars. Quel événement a lancé votre carrière?

C’est un coup de chance. Jeune, j’avais déjà le cinéma pour passion et j’ai toujours rêvé d’aller au festival de Cannes. Et puis, un jour, j’ai obtenu une bourse pour m’y rendre avec des étudiants de mon âge. Ce fut mon premier festival. Je travaillais alors pour la chaine MTV au Liban tout en étant étudiante: on m’a donc demandé d’effectuer de petits reportages sur place. C’est ainsi, tout simplement, au fond, que tout a commencé.

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"J’ai travaillé très dur pendant ces années-là pour développer les contacts avec les studios et avec les stars, afin d’obtenir un maximum d’interviews", dit Raya Abi Rached. Photo fournie.

Comment êtes-vous passée d’une émission libanaise locale à une chaîne panarabe regardée par des millions de téléspectateurs?

J’ai quitté le Liban pour faire mes études supérieures en Angleterre, un master de journalisme télévisé. Pour pouvoir rester à Londres, j’ai postulé, dans cette ville, à de nombreux postes dans le domaine de la télévision. À cette époque, la MBC y était implantée; comme mes premières années d’expérience avec la MTV m’avaient déjà permis d’effectuer quelques interviews, je savais que des opportunités pouvaient se présenter. J’ai travaillé très dur pendant ces années-là pour développer les contacts avec les studios et avec les stars, afin d’obtenir un maximum d’interviews. MBC étant une plate-forme beaucoup plus vaste que MTV, j’ai proposé à la chaîne un format d’émission qui serait consacré aux stars de cinéma. À vrai dire, au début, personne n’a cru à mon projet; mais, petit à petit, on a réussi à donner son empreinte à cette émission qui est devenue, en matière de cinéma dans le monde arabe, le programme phare de la chaîne depuis vingt ans. À partir de 2012, l’émission est passée de la MBC1 à MBC2 et Scoop with Raya s’est encore développé. Aujourd’hui, les téléspectateurs la considèrent comme une émission de référence sur le cinéma. Que des générations aient grandi en regardant ce programme me rend très fière.

Après toutes ces années passées à interviewer les plus grandes stars de Hollywood, avez-vous noué avec elles des relations amicales?

C’est difficile de partager des moments en dehors des interviews, parce que le monde du cinéma est très contrôlé et réglementé par les studios. Il est donc plutôt mal perçu d’essayer de développer des relations amicales avec des stars. D’ailleurs, ce n’est pas tout à fait mon style: je préfère que les rapports soient plus professionnels, même si je dois avouer que j’éprouve une alchimie particulière avec certains acteurs comme Will Smith ou Tom Cruise. Je ressens également une vraie complicité avec George Clooney, dont la femme est libanaise et dont les enfants ont le même âge que ma fille. Je le connais depuis des années, c’est une personne très sympathique.

À ce jour, 5 millions de personnes vous suivent sur Instagram. Gérez-vous vous-même vos réseaux sociaux ou y a-t-il une équipe qui s’en charge? Par ailleurs, vous sentez-vous investie d’une responsabilité éthique vis-à-vis de vos followers?

Il est certain qu’il s’agit d’un profil public qui a une large audience et que je fais particulièrement attention à ce que je partage sur les réseaux sociaux. Il est difficile de plaire à tout le monde et il peut arriver qu’on commette des erreurs, mais, de manière générale, je suis satisfaite, car ce profil reflète ma personnalité et il décrit la personne que je suis réellement. J’aime être spontanée et je tiens à ce que cela se voie. Je poste moi-même l’ensemble des publications – j’y attache beaucoup d’importance –, et il n’y a que moi qui ai accès à mon compte Instagram. Malgré tout, une équipe est là pour me conseiller, m’aider à choisir les images, procéder au montage de certaines vidéos…

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e ne suis pas une fashionista naturelle et j’ai besoin de toute mon équipe autour de moi. Raya Abi Rached. Photo fournie.

Parlez-nous des looks que vous choisissez…

J’appelle cela en arabeدراما الفستان , «le drame de la robe»: il y a toujours beaucoup de drames autour d’un look de tapis rouge! Je ne suis pas une fashionista naturelle et j’ai besoin de toute mon équipe autour de moi. Je suis à cet égard très reconnaissante à mon styliste, Cédric, qui fait tout pour que les choses se passent au mieux. Ainsi, au sujet du look qu’on a choisi à l’occasion des Golden Globe de Dubaï pour le tapis rouge virtuel, la robe de Georges Hobeika est arrivée du Liban en plein confinement le jour même et l’équipe beauté est arrivée dans l’après-midi, de même que le photographe. Apres les séances photos, nous passons parfois des heures à sélectionner les clichés... C’est l’équipe qui fait toute la différence.

On vous a récemment vue déguisée en héroïne de films. Si on vous proposait de jouer dans un film, quel personnage aimeriez-vous être?

L’idée était de faire une séquence d’ouverture inédite de Scoop with Raya à l’occasion de la dixième saison de l’émission. Le rayonnement de ce programme est tel dans le milieu du cinéma que j’ai tenu à proposer une entrée en matière en forme de clin d’œil aux films qui sont populaires dans le Moyen-Orient. J’ai aimé tous les rôles que j’ai joués mais mes deux préférés sont celui de Harley Queen – j’adore son côté complétement fou – et celui d’une James Bond girl. La seule chose qui m’a gênée avec ce dernier personnage, c’est le port du pistolet, car je suis contre les armes; mais j’adore le côté glamour de cette héroïne.

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En réalité, nous nous faisons les porte-paroles des gens qui s’occupent réellement des réfugiés et, parfois, nous rapportons les témoignages des réfugiés eux-mêmes. Raya Abi Rached. Photo fournie.

Vous êtes la première femme arabe nommée ambassadrice de bonne volonté de l’UNHCR pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Pouvez-vous nous parler de votre mission?

Il convient d’abord de dire que, chaque fois qu’une entité telle que l’UNHCR choisit des personnes publiques et leur demande de défendre sa cause, cela leur donne davantage de crédit qu’elles ne le méritent. En réalité, nous nous faisons les porte-paroles des gens qui s’occupent réellement des réfugiés et, parfois, nous rapportons les témoignages des réfugiés eux-mêmes. Bien sûr, nous avons une responsabilité, celle de les aider par tous les moyens. Et, même si je le fais avec tout mon cœur, je n’aide pas autant que les personnes qui œuvrent au sein de l’UNHCR. J’ai rencontré des gens vraiment épatants partout dans le monde arabe qui consacrent leur temps, leur énergie et leur affection pour secourir les réfugiés au quotidien. Je pense qu’il est très important d’aider à sa façon, mais on nous donne beaucoup trop de crédit. J’avais travaillé sur de nombreux projets au Liban et en Jordanie avec cette organisation; nous avions levé des fonds destinés à cinq cent cinquante familles dans des camps de réfugiés. Aujourd’hui que le défi est encore plus important, je reste plus que jamais attachée à défendre cette cause partout dans le monde.


Liban: deux morts dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud 

Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
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  • Deux personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud du Liban
  • Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes sur une localité du sud du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens".

Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué.

Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah a tiré des roquettes à partir du sud du Liban sur Israël, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Israël a réagi en septembre 2024 par d'intenses bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, qui est sorti très affaibli de la guerre.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire de cinq positions frontalières où il a maintenu des troupes, malgré l'accord.

Le Liban affirme respecter l'ensemble de ses engagements et impute à Israël la responsabilité du non-respect de l'accord.

Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé plus de 50 "cibles terroristes" en un mois au Liban "après des violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, posant une menace pour l'Etat d'Israël et sa population".

 


Les Emirats vont lever l'interdiction à leurs ressortissants de se rendre au Liban

Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi. (AFP)
Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi. (AFP)
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  • En 2021, les Emirats arabes unis avaient interdit à leurs ressortissants de se rendre au Liban, et rappelé leurs diplomates en poste à Beyrouth en signe de solidarité avec l'Arabie saoudite, après les critiques d'un ministre libanais envers Riyad
  • Ni Beyrouth ni Abou Dhabi n'avaient interdit les déplacements des Libanais aux Emirats arabes unis, bien que certains aient eu des difficultés à obtenir des visas

DUBAI: Les Emirats arabes unis vont lever l'interdiction faite à leurs ressortissants de se rendre au Liban, qui avait été imposée lors d'une querelle diplomatique en 2021, selon une déclaration conjointe des deux pays publiée jeudi.

Cette décision a été annoncée au lendemain d'une rencontre à Abou Dhabi entre le président libanais Joseph Aoun et son homologue émirati Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

"Les deux parties sont convenues d'autoriser les citoyens à voyager, après avoir pris les mesures nécessaires pour faciliter les déplacements entre les deux pays et mis en place les mécanismes appropriés", indique le communiqué.

En 2021, les Emirats arabes unis avaient interdit à leurs ressortissants de se rendre au Liban, et rappelé leurs diplomates en poste à Beyrouth en signe de solidarité avec l'Arabie saoudite, après les critiques d'un ministre libanais envers l'intervention militaire de Ryad au Yémen.

Ni Beyrouth ni Abou Dhabi n'avaient interdit les déplacements des Libanais aux Emirats arabes unis, bien que certains aient eu des difficultés à obtenir des visas.

Le Fonds d'Abou Dhabi pour le développement, qui soutient des projets d'infrastructure dans les pays en développement, enverra une délégation au Liban pour étudier d'éventuels projets communs, ajoute le communiqué.

Les liens entre les deux pays se sont détériorés au cours de la dernière décennie en raison de l'influence du Hezbollah pro-iranien sur le Liban.

Mais depuis que le Hezbollah est sorti affaibli fin novembre de plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte, avec Israël, les Emirats arabes unis manifestent à nouveau leur intérêt pour le Liban, à la suite d'autres pays du Golfe.

En mars, l'Arabie saoudite avait déclaré qu'elle examinerait les "obstacles" à la reprise des importations libanaises et à la levée de l'interdiction faite à ses ressortissants de se rendre au Liban.

M. Aoun avait auparavant rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l'Arabie saoudite, à Ryad, où il effectuait son premier voyage à l'étranger depuis son entrée en fonction en janvier.

M. Aoun, qui a les faveurs de Ryad et de Washington, a été élu après que l'affaiblissement du Hezbollah et le renversement en Syrie de l'allié du mouvement, Bachar al-Assad, ont modifié l'équilibre des pouvoirs au Liban.

 


Syrie: l'un des principaux chefs religieux druzes dénonce une «campagne génocidaire» contre sa communauté

 Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
Au moins quinze combattants druzes ont été tués mercredi dans une embuscade près de Damas, a rapporté jeudi l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). (AFP)
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  • Des combats avaient opposé mercredi à Sahnaya, près de Damas, des groupes armés liés au pouvoir islamiste sunnite à des combattants druzes, avant un retour à un calme précaire
  • Les 15 combattants druzes, qui se rendaient à Sahnaya, ont été pris pour cible "par les forces de sécurité, et des hommes armés qui leur sont affiliés", selon l'ONG

DAMAS: La plus haute autorité spirituelle des druzes de Syrie a dénoncé jeudi une "campagne génocidaire" contre sa communauté et s'en est pris au pouvoir d'Ahmad al-Chareh, au lendemain de combats confessionnels ayant fait des dizaines de morts près de Damas.

Ces heurts entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite illustrent l'instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement du président Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite.

Dans un communiqué, cheikh Hikmat al-Hajri a dénoncé une "campagne génocidaire injustifiée" visant des "civils à leur domicile" et réclamé "une intervention immédiate de forces internationales".

"Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement (...) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, prétend que ce sont des éléments incontrôlés". "Un gouvernement protège son peuple."

Les combats à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des druzes, ont réveillé le spectre des massacres qui ont fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite. Les violences avaient été déclenchées par des attaques des pro-Assad contre les forces de sécurité.

Affirmant vouloir défendre les druzes, Israël, pays voisin de la Syrie avec laquelle il est techniquement en guerre, a menacé de frapper le pouvoir syrien en cas de nouvelles violences contre cette minorité.

Les druzes sont une minorité ésotérique issue de l'islam chiite et ses membres sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël. Les alaouites sont une autre branche minoritaire de l'islam, tandis que le sunnisme et le chiisme en sont les deux principaux courants.

"Engagement ferme" 

Les combats près de Damas ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet. L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

Les heurts à Jaramana ont fait 17 morts mardi avant de s'étendre mercredi à Sahnaya où 22 combattants de deux camps ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Mercredi aussi, 15 combattants druzes ont péri dans une embuscade sur une route menant à Sahnaya, d'après l'ONG.

Des accords entre représentants des druzes et du pouvoir ont permis de rétablir le calme mardi soir à Jaramana, une banlieue de Damas, et mercredi soir à Sahnaya, à 15 km au sud-ouest de Damas, où des forces de sécurité ont été déployées.

Les autorités syriennes avaient averti qu'elles "frapperaient d'une main de fer tous ceux qui cherchent à saper la stabilité de la Syrie", accusant des "groupes hors-la-loi" d'avoir provoqué les violences.

Le pouvoir syrien a dans ce contexte réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze". Il a aussi exprimé "son rejet catégorique de toute ingérence étrangère" après l'intervention militaire israélienne.

"Etendre le chaos" 

Israël a mené plusieurs frappes affirmant cibler des objectifs du pouvoir syrien.

Les druzes d'Israël forment une minorité arabophone d'environ 150.000 personnes réputée pour son patriotisme, et sont surreprésentés dans l'armée et la police par rapport à leur nombre.

Au Liban voisin, le chef druze libanais, Walid Joumblatt, a accusé Israël d'instrumentaliser les druzes de Syrie. "Israël continue de vouloir appliquer son plan de toujours (...) consistant à morceler la région en entités confessionnelles et étendre le chaos", a-t-il déclaré fin mars.

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les druzes.

Mais les dignitaires druzes ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie et rejeté les menaces israéliennes contre le pouvoir syrien.

"En se plaçant en protecteur de la communauté druze, Israël espère à la fois se trouver des alliés locaux, particulièrement dans le sud syrien, mais aussi peser dans la balance à un moment où le futur de la Syrie reste incertain (...)", estime Michael Horowitz, un analyste indépendant.