À Paris, un iftar à la table d’Amina, retraitée d’origine marocaine

Amina vit en France depuis 32 ans, où elle est arrivée à l’âge de 32 ans. (Photo Arlette Khoury).
Amina vit en France depuis 32 ans, où elle est arrivée à l’âge de 32 ans. (Photo Arlette Khoury).
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Publié le Lundi 03 mai 2021

À Paris, un iftar à la table d’Amina, retraitée d’origine marocaine

  • Il faut traverser Paris d’un bout à l’autre pour participer à la rupture du jeûne à la table d’Amina
  • Tout au long du repas, Amina n’arrête pas de s’activer, d’aligner les plats : les assiettes de tous autour de la table doivent être constamment pleines

PARIS : Il faut traverser Paris d’un bout à l’autre pour participer à la rupture du jeûne à la table d’Amina, un condensé de joie de vivre et de simplicité.

Le trajet est plutôt lugubre, les voitures sont rares et les trottoirs obscurs et presque déserts, mais à l’arrivée le large sourire d’Amina efface toute trace de noirceur.   

Elle vit en France depuis 32 ans, où elle est arrivée à l’âge de 32 ans : « Je suis venue chez mon frère, j’ai commencé à travailler, je faisais du baby sitting » puis elle devient femme de ménage. Peu de temps après, Amina rencontre son futur mari, lui aussi marocain, chez une connaissance commune.

Amina éclate de rire quand on lui demande si elle est tombée amoureuse de son mari dès leur première rencontre, trouvant la question incongrue : « Quoi tomber amoureuse ? Je me suis mariée. C’est tout ». Elle le décrit comme étant très gentil. Il était ouvrier chez « Peugeot-Citroën ». De leur union naîtront deux enfants, Mehdi et Ismael.

Depuis sa retraite, le mari vit entre le Maroc et la France, et Amina vit à Paris avec ses deux fils qu’elle a élevé selon la tradition marocaine. Mehdi travaille dans un grand magasin d’alimentation, Ismael est livreur.

Comme au Maroc, Amina, qui déborde d’énergie, s’affaire à préparer le repas de rupture du jeûne pour elle et ses enfants. « C’est le seul mois de l’année où on se réunit pour manger ensemble ». D’habitude, ses enfants prennent leur repas à des heures décalées à cause de leurs horaires de travail.

Pour l’occasion le menu du repas de rupture du jeûne est préparé avec grand soin.

Il est identique à ceux du Maroc, une soupe, des jus, des dattes, des beignets de poulet, des briques de poisson…le tout fait maison et posé coquettement sur la petite table au milieu du salon.

Amina et ses deux fils habitent un appartement de taille modeste, impeccablement tenu et regorgeant de chaleur humaine et de générosité. Au bout du petit salon trône une télévision branchée sur des chaines marocaines. Ça doit faire du bien à Amina de vivre à l’heure marocaine surtout en ce mois sacré, c’est un bout de son pays qu’elle retrouve.

Amina
Au bout du petit salon trône une télévision branchée sur des chaines marocaines. (Photo Arlette Khoury).

Tout au long du repas, Amina n’arrête pas de s’activer, d’aligner les plats.

Il faut veiller à ce que les assiettes de tous autour de la table soient constamment pleines. 

Amina est de nature joyeuse, mais une pointe de regret se glisse dans sa voix à l’évocation de la pandémie de Covid : « cette pandémie a tout chamboulé ». Plus de repas partagés avec des voisins et des amis. Plus de balades après la rupture du jeûne, en raison du couvre feu.

Mais surtout plus de retrouvailles avec les fidèles à la mosquée pour la prière et les « tarawih », un moment de grâce et de plénitude interdit à cause de la pandémie.

Amina jette un coup d’œil vers son balcon, « maintenant il n’y a rien dehors. Que des rues vides, sans bruit ni animation. »

Mais comme Amina est une personne qui privilégie la convivialité et le partage dans la spiritualité, elle compense l’austérité imposée par le Covid à sa manière. Pour elle, le ramadan est un mois de générosité et de dons, qu’elle tient à respecter malgré ses modestes moyens de retraitée.

Amina
Des mets de toutes sortes garnissent la table d'Amina. (Photo Arlette Khoury).

Alors elle donne une partie de sa nourriture, au gardien de son immeuble, à quelques personnes pauvres de son quartier. Elle s’est aussi investie dans une association qui vient en aide aux nécessiteux, « joli-mai », une association qui récolte des dons, des vêtements, des denrées alimentaires. Les bénévoles comme Amina s’occupent de la préparation des repas et de leur distribution. Les bénéficiaires sont de toutes les nationalités, Pakistanais, Afghans, Irakiens.

Amina
Chez Amina, tout doit être impeccable pour le Iftar. (Photo Arlette Khoury).

Ça doit combler un vide de s’occuper de plus démunis que soit, ça doit procurer à Amina une sorte de paix intérieure et de satisfaction.

Le repas s’achève, mais pas question de partir avant qu’elle n’ait déroulé tout son rituel.

En se levant de table, elle tient à nous parfumer avec son parfum préféré, comme c’est de coutume chez elle.

Pas question de sortir les mains vides non plus. Nous voilà donc chargées de flacons d’eau de rose, de petites bouteilles d’eau gazeuse et d’un paquet de masques…le Covid n’est jamais loin.

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.