Au nom de la lutte antiterroriste, la droite durcit le ton sur l'immigration

«Nous devons reprendre en main notre politique migratoire», a lancé dimanche le président (ex-LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle, en évoquant par ailleurs des «peines de 50 ans» pour les personnes condamnées pour terrorisme. (Photo, AFP)
«Nous devons reprendre en main notre politique migratoire», a lancé dimanche le président (ex-LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle, en évoquant par ailleurs des «peines de 50 ans» pour les personnes condamnées pour terrorisme. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 27 avril 2021

Au nom de la lutte antiterroriste, la droite durcit le ton sur l'immigration

  • «Il faut cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration, il y a un lien, notamment avec l'immigration la plus récente»
  • Le député Eric Ciotti a proposé lundi que «ceux qui sont entrés illégalement en France n'aient aucun droit»

PARIS: La droite, qui cherche à casser le duel Macron/Le Pen annoncé pour 2022, durcit le ton sur l'immigration, les potentiels candidats à la présidentielle rivalisant de fermeté au nom de la lutte contre le terrorisme.

«Il faut cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration, il y a un lien, notamment avec l'immigration la plus récente», a déclaré dimanche la présidente ex-LR de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, deux jours après l'attaque au couteau d'une fonctionnaire de police à Rambouillet.

Le meurtrier présumé, abattu par la police, était un Tunisien arrivé irrégulièrement en France en 2009 et régularisé en 2019 -- ce que la droite a largement dénoncé ce weekend.

«Si cet individu avait été expulsé comme il se devait, la policière serait encore vivante. Le laxisme migratoire est une bombe placée au cœur de notre pays», a affirmé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau au Point.

«Nous devons reprendre en main notre politique migratoire», a lancé dimanche le président (ex-LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle, en évoquant par ailleurs des «peines de 50 ans» pour les personnes condamnées pour terrorisme.

Pour le politologue Pascal Perrineau, la droite accompagne un «retour en force de la préoccupation sur la sécurité» dans l'opinion.

«Quand vous testez ce que devrait faire le pouvoir politique, ce sont des mesures dures, et parfois très dures qui ressortent. Cela atteint de très hauts niveaux à droite et à l'extrême droite mais importants aussi à gauche», ajoute-t-il.

Cette tendance s'exacerbe à droite où «il y a une bataille pour la reconquête de l'électorat» parti chez LREM, souligne-t-il. «Sur le sanitaire, l'économique ou le social,Les différences ne sont pas énormes. En revanche sur la sécurité vous pouvez avoir des clivages réels.»

«Civilisation»

D'autant que le bilan sécuritaire d'Emmanuel Macron reste un de ses points faibles, jugé négatif par 65% des Français dans un récent sondage Elabe.

Accusé de «laxisme» par Marine Le Pen, le gouvernement a nommé un préfet à l'immigration et dévoile mercredi un projet de loi antiterroriste. Le chef de l'Etat avait lui-même, en novembre, plaidé pour «intensifier» la lutte contre l'immigration clandestine et les réseaux de trafiquants «qui, de plus en plus souvent, sont liés aux réseaux terroristes».

A droite, où il faut pour ne pas disparaître trouver le bon candidat pour accéder au second tour de la présidentielle en 2022, l'enjeu interne est aussi d'«être celui qui existera lorsqu'il y aura le départage», selon M. Perrineau.

Chacun y va donc de sa proposition, rivalisant de fermeté. 

Xavier Bertrand, qui avait évoqué des «peines automatiques» pour les agresseurs de policiers après le procès de Viry-Chatillon, a plaidé dimanche pour «durcir les conditions de regroupement familial» et estimé qu'un sans-papier «ne doit pas rester en France».

Valérie Pécresse a appelé à réinstaurer le délit de séjour irrégulier, abrogé en 2012.

Autre candidat potentiel, le président LR de la région Rhône-Alpes Laurent Wauquiez a mis en garde mi-avril contre «un processus de libanisation», estimant que «l'immigration doit être arrêtée tant qu'on n'a pas réussi à l'intégrer».

Ailleurs dans le parti, le député Eric Ciotti a proposé lundi que «ceux qui sont entrés illégalement en France n'aient aucun droit». Et beaucoup partagent désormais, à droite, sa remise en cause de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH).

Au risque de brouiller les lignes: la sécurité «est un sujet qui rassemble de manière spectaculaire l'électorat de droite et celui du Rassemblement national», estime Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'Ifop, parlant de «compétition entre Marine Le Pen et éventuellement Xavier Bertrand s'il est désigné par LR».

Xavier Bertrand l'a affirmé dimanche: «ce qui est en train de se passer aujourd'hui, c'est une remise en cause de ce qu'est la France». Pour Bruno Retailleau, «ce qui se joue dans les années qui viennent, c'est la survie de la France en tant que nation et celle de l'Europe en tant que civilisation».


Paris et Riyad insistent à enclencher une dynamique de paix dans la région

Du côté palestinien, la brutalité des opérations israéliennes depuis octobre 2023 alimente colère et désespoir. « Chaque partie devra prendre un risque politique », reconnaissent les diplomates français, et c’est précisément pour les y aider qu’un cadre multilatéral est jugé indispensable. (AFP)
Du côté palestinien, la brutalité des opérations israéliennes depuis octobre 2023 alimente colère et désespoir. « Chaque partie devra prendre un risque politique », reconnaissent les diplomates français, et c’est précisément pour les y aider qu’un cadre multilatéral est jugé indispensable. (AFP)
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  • En décembre 2025, la France et l’Arabie saoudite avaient misé sur une grande percée diplomatique par le biais d’une conférence internationale, co-présidée par le président français Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite
  • Mais la guerre entre Israël et l’Iran a bouleversé la donne. L’escalade régionale et la reprise des bombardements sur Gaza ont contraint Paris et Riyad à annuler la rencontre à la dernière minute

PARIS: Reconnaître l’État de Palestine et concrétiser la solution à deux États : la volonté est bien là, affirmée avec constance par la France et l’Arabie saoudite, mais le chemin pour y parvenir reste tortueux.

À Paris comme à Riyad, on est conscient qu’il ne suffit pas de définir un horizon politique pour changer la réalité sur le terrain.
Pourtant, les deux capitales entendent tout faire pour briser la spirale de violence et redonner une perspective diplomatique au conflit israélo-palestinien, en dépit d’un contexte régional explosif.

En décembre 2025, la France et l’Arabie saoudite avaient misé sur une grande percée diplomatique par le biais d’une conférence internationale, co-présidée par le président français Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane.
Cette conférence, qui devait se tenir à New York le 18 juin, visait à lancer une dynamique de paix et à enclencher un mouvement coordonné vers la reconnaissance de la Palestine.

Les conditions sont loin d’être idéales : Israël et les États-Unis privilégient un agenda différent, fondé sur la pression militaire et la normalisation bilatérale avec certains États arabes, sans règlement de la question palestinienne.

Mais la guerre entre Israël et l’Iran a bouleversé la donne. L’escalade régionale et la reprise des bombardements sur Gaza ont contraint Paris et Riyad à annuler la rencontre à la dernière minute.
Pour Emmanuel Macron, cet ajournement ne saurait signifier un renoncement — bien au contraire — puisqu’il a affirmé son engagement à reprogrammer la conférence « dès que possible ».
« Il ne faut pas attendre », a-t-il martelé, en soulignant l’urgence de mettre en place un cadre international capable de permettre « la reconnaissance réciproque » entre Israël et un État palestinien pleinement souverain.

Ces déclarations surviennent alors que les ONG humanitaires alertent sur la gravité des massacres en cours dans la bande de Gaza et sur la nécessité de mettre fin à l’impasse militaire.
Pour la diplomatie française, la conférence doit recréer les conditions d’une négociation crédible et rallier un maximum de soutiens autour de la solution à deux États.

Or, les conditions sont loin d’être idéales : Israël et les États-Unis privilégient un agenda différent, fondé sur la pression militaire et la normalisation bilatérale avec certains États arabes, sans règlement de la question palestinienne.

Malgré cela, la France et l’Arabie saoudite ont décidé de maintenir le cap. Une reprogrammation de la conférence a été annoncée pour les 28 et 29 juillet à New York, sous un format ministériel cette fois.
Selon le ministère français des Affaires étrangères, elle sera co-présidée par le ministre français Jean-Noël Barrot et son homologue saoudien, le prince Fayçal ben Farhan.

Réformer et renforcer l'Autorité palestinienne

Cette « séquence ministérielle » vise à relancer la dynamique en amont d’un éventuel sommet de chefs d’État et de gouvernement, prévu en marge de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, précise une source diplomatique française.

Il est indispensable de réformer et renforcer l’Autorité palestinienne. La France et l’Arabie saoudite souhaitent soutenir sa légitimité, souvent fragilisée, afin qu’elle demeure l’interlocuteur reconnu de la communauté internationale et puisse assurer la gouvernance d’un futur État palestinien.

Pour Paris, la logique est claire : il faut articuler la conférence autour de trois axes principaux.
D’abord, avancer concrètement vers la reconnaissance de l’État de Palestine par les États qui ne l’ont pas encore fait, et encourager une reconnaissance coordonnée. La France n’a jamais renoncé à cette perspective, réaffirmée à plusieurs reprises par Emmanuel Macron, mais elle souhaite éviter un geste isolé, en privilégiant un impact diplomatique fort grâce à une action conjointe avec d’autres partenaires européens ou arabes.

Ensuite, la conférence devra travailler à la normalisation régionale et promouvoir l’intégration d’Israël dans son environnement arabe, dans un cadre multilatéral incluant la reconnaissance de la Palestine.
L’idée est de construire un « paquet » diplomatique dans lequel la sécurité d’Israël et la souveraineté palestinienne seraient garanties simultanément, selon les sources françaises.

Enfin, il est indispensable de réformer et renforcer l’Autorité palestinienne. La France et l’Arabie saoudite souhaitent soutenir sa légitimité, souvent fragilisée, afin qu’elle demeure l’interlocuteur reconnu de la communauté internationale et puisse assurer la gouvernance d’un futur État palestinien.
À Paris, on insiste sur la nécessité de « réaffirmer l’Autorité palestinienne comme pilier et ossature de l’État palestinien ».

Dans l’esprit des diplomates français, la conférence devra également préparer « le jour d’après » à Gaza.
Si un cessez-le-feu devait intervenir, même temporairement, elle constituerait une opportunité pour poser les bases d’un plan crédible de reconstruction, de gouvernance et de sécurité.
Les autorités françaises travaillent d’ailleurs à l’élaboration d’un document final qui formulerait des engagements concrets, non seulement pour la reconnaissance mutuelle, mais aussi pour la relance économique et la stabilisation durable de Gaza et de la Cisjordanie.

Brutalité des opérations israéliennes

Cet objectif est jugé d’autant plus indispensable qu’Israël se trouve aujourd’hui englué dans une impasse militaire : l’enchaînement des offensives et des ripostes a nourri un profond traumatisme dans la société israélienne depuis octobre dernier, sans offrir de solution durable.

Du côté palestinien, la brutalité des opérations israéliennes depuis octobre 2023 alimente colère et désespoir.
« Chaque partie devra prendre un risque politique », reconnaissent les diplomates français, et c’est précisément pour les y aider qu’un cadre multilatéral est jugé indispensable.

Ces efforts s’inscrivent dans un contexte diplomatique européen complexe, marqué par l’absence d’une position unifiée au sein de l’Union européenne.
Certains États ont reconnu la Palestine de longue date, d’autres hésitent encore sur la manière d’exercer une pression sur Israël. Paris s’efforce donc de rapprocher les positions et de bâtir un consensus le plus large possible.

De concert, Paris et Riyad martèlent un message clair : « Il n’existe pas de solution militaire au conflit ».
La seule voie, réaffirment-ils, est politique — et elle passe par des négociations, des compromis et une reconnaissance réciproque.


Une centaine de personnalités appellent à la libération du journaliste Christophe Gleizes, détenu en Algérie

Le frère de Christophe Gleizes, Maxime Gleizes, leur mère (2e à gauche) Sylvie Godard et leur beau-père Francis Godard, se tiennent sur le balcon du Palais des papes (Le Palais des papes) en brandissant une banderole sur laquelle on peut lire « Le journalisme n'est pas un crime », en soutien au journaliste sportif français Christophe Gleizes détenu en Algérie et condamné pour « apologie du terrorisme », lors d'une manifestation dans la ville méridionale d'Avignon, le 16 juillet 2025. (Photo de Christophe SIMON / AFP)
Le frère de Christophe Gleizes, Maxime Gleizes, leur mère (2e à gauche) Sylvie Godard et leur beau-père Francis Godard, se tiennent sur le balcon du Palais des papes (Le Palais des papes) en brandissant une banderole sur laquelle on peut lire « Le journalisme n'est pas un crime », en soutien au journaliste sportif français Christophe Gleizes détenu en Algérie et condamné pour « apologie du terrorisme », lors d'une manifestation dans la ville méridionale d'Avignon, le 16 juillet 2025. (Photo de Christophe SIMON / AFP)
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  • Une centaine de personnalités appellent à la libération de Christophe Gleizes, journaliste spécialiste du football, condamné à sept ans de prison en Algérie pour « apologie du terrorisme ».
  • « Nous devons unir nos forces », a-t-il ajouté, appelant « les plus hautes autorités algériennes à procéder » à la libération de Christophe Gleizes et « les autorités françaises à mobiliser tous les leviers diplomatiques ».

PARIS : De l'actrice Catherine Deneuve à l'ancien sélectionneur de l'équipe de France de football Hervé Renard, une centaine de personnalités appellent à la libération de Christophe Gleizes, journaliste spécialiste du football, condamné à sept ans de prison en Algérie pour « apologie du terrorisme », via un comité de soutien lancé mercredi par Reporters sans frontières.

L'ex-entraîneur franco-bosnien Vahid Halilhodzic, le journaliste sportif Hervé Mathoux, l'acteur Gilles Lellouche, le romancier Nicolas Mathieu ou encore la journaliste Anne-Sophie Lapix ont également accepté de rejoindre ce comité, créé en coordination avec les proches de Christophe Gleizes et son employeur, le groupe So Press, selon un communiqué de l'organisation.

Leurs noms figurent également parmi les plus de 17 100 signatures recueillies par la pétition lancée fin juin par l'ONG pour réclamer « la libération immédiate » du journaliste.

« Le soutien public de tant de personnalités diverses et la création du comité de soutien marquent une étape essentielle », a estimé Thibaut Bruttin, directeur général de RSF, cité dans le communiqué. 

« Nous devons unir nos forces », a-t-il ajouté, appelant « les plus hautes autorités algériennes à procéder » à la libération de Christophe Gleizes et « les autorités françaises à mobiliser tous les leviers diplomatiques ».

Mercredi, une marche de soutien à Christophe Gleizes a eu lieu à Avignon, dans le sud de la France, réunissant des membres de sa famille, des amis et des journalistes venus « alerter l'opinion publique ».

Collaborateur des magazines So Foot et Society, Christophe Gleizes, 36 ans, a été condamné fin juin à sept ans de prison ferme en Algérie, notamment pour « apologie du terrorisme » et « possession de publications dans un but de propagande nuisant à l'intérêt national ».

La justice lui reproche d'avoir été en contact avec un dirigeant du club de football de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), qui est également responsable du Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie (MAK), une organisation classée terroriste par les autorités algériennes en 2021.

Le journaliste, qui a fait appel de sa condamnation, était arrivé en Algérie en mai 2024 pour réaliser un reportage sur la JSK, l'un des plus grands clubs du pays, basé à Tizi Ouzou, à l'est d'Alger.

Cette condamnation est intervenue dans un contexte de crise diplomatique aiguë entre l'Algérie et la France, marquée par des expulsions de diplomates de part et d'autre, ainsi que par l'arrestation, mi-novembre, de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie pour « atteinte à l'unité nationale ».

Parallèlement, la famille de Christophe Gleizes, qui dénonce « une épreuve insoutenable », a organisé une marche de soutien mercredi au festival d'Avignon, « lieu emblématique de la liberté d'expression », selon un communiqué de ses proches. 


Budget : le gouvernement ferme la porte à un impôt sur les ultra-riches

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours pour dévoiler les grandes lignes du budget 2026 de la France, (Photo Thomas SAMSON / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours pour dévoiler les grandes lignes du budget 2026 de la France, (Photo Thomas SAMSON / AFP)
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  • « Nous devons renforcer notre attractivité pour attirer davantage d'industries et préserver celles qui existent. Cela implique de ne pas augmenter de manière unilatérale et massive les taxes sur le patrimoine productif.
  • « Cette taxe impliquerait en effet pour beaucoup d'entrepreneurs de devoir vendre tout ou partie de leur entreprise pour s'acquitter de l'impôt.

PARIS : Le gouvernement a fermé la porte mercredi à l'instauration d'un impôt minimum sur le patrimoine des plus riches en France, sur le modèle de la « taxe Zucman », estimant qu'une telle mesure serait « très injuste » et nuirait à l'économie et à l'attractivité du pays.

« Nous devons renforcer notre attractivité pour attirer davantage d'industries et préserver celles qui existent. Cela implique de ne pas augmenter de manière unilatérale et massive les taxes sur le patrimoine productif, ce qui est le cas de la taxe Zucman », a déclaré Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement, après le conseil des ministres.

« Cette taxe impliquerait en effet pour beaucoup d'entrepreneurs de devoir vendre tout ou partie de leur entreprise pour s'acquitter de l'impôt. Ce serait une fragilisation de notre système économique, et ce serait également très injuste », a-t-elle ajouté.

En juin, le Sénat avait rejeté une proposition de loi soutenue par la gauche et inspirée par l'économiste français Gabriel Zucman, qui visait à garantir que les contribuables dont le patrimoine dépasse 100 millions d'euros paient au moins 2 % de leur fortune en impôts.

L'objectif est d'empêcher les effets d'évitement observés dans la fiscalité de certains multimillionnaires, qui sont en mesure de structurer leur patrimoine pour diminuer leur fiscalité. 

Le 7 juillet, sept prix Nobel d'économie avaient appelé la France à « montrer la voie au reste du monde » en mettant en place un tel impôt minimum.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a fait valoir que le gouvernement maintiendrait, en 2026, une contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR), mise en place cette année, afin de garantir un niveau minimum d'imposition de 20 %.

Elle a également indiqué que le gouvernement souhaitait déployer des mesures pour lutter contre la sur-optimisation des actifs non productifs.

« Ces mesures d'équité fiscale représentent environ 2 à 3 milliards d'euros, et nous allons travailler avec les parlementaires sur ces questions », a-t-elle indiqué. « Mais nous ne voulons pas affaiblir nos entreprises, nos entrepreneurs et notre capacité de croissance », a-t-elle ajouté, estimant qu'une taxe Zucman conduirait les 1 800 contribuables ultra-riches à s'exiler fiscalement.

Les défenseurs de la « taxe Zucman » répondent à cela qu'elle prévoit que les contribuables tentés par le départ seraient soumis à l'impôt plancher cinq ans après.

« Si, au final, la conséquence, c'est qu'on n'est plus attractif, qu'il n'y a plus d'investissements, que les entreprises sont affaiblies et que les gens partent, (...) ce n'est pas notre objectif », a-t-elle insisté.