Au passage des 100 jours pour Biden, les républicains se tournent vers Trump pour leur futur

L'influence de Trump pourrait être mise au défi, dans la perspective d'une éventuelle nouvelle campagne présidentielle pour 2024 (Photo, AFP).
L'influence de Trump pourrait être mise au défi, dans la perspective d'une éventuelle nouvelle campagne présidentielle pour 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 avril 2021

Au passage des 100 jours pour Biden, les républicains se tournent vers Trump pour leur futur

  • Le magnat de l'immobilier offre son soutien aux candidats conservateurs, y compris ceux qui défient les élus de l'establishment républicain, et attise sa base en critiquant Biden
  • De retour à la vie civile, Donald Trump doit désormais faire face à une litanie de soucis judiciaires, notamment des enquêtes sur ses finances

WASHINGTON: Près de 100 jours après le début du mandat de Joe Biden comme président des Etats-Unis, son prédécesseur Donald Trump demeure une figure puissante du parti républicain, et un potentiel acteur d'envergure pour l'élection présidentielle de 2024.

Bien installé à Mar-a-Lago, sa résidence hôtelière de luxe en Floride, le milliardaire républicain a dernièrement publié un flot continu de communiqués afin de donner son avis sur des sujets comme l'immigration, ou la vie politique de son parti. 

Lundi, il a ainsi utilisé ce moyen pour attaquer les républicains qui n'ont pas soutenu ses accusations sans fondement que l'élection présidentielle de 2020 avait été « truquée ».

Le magnat de l'immobilier offre son soutien aux candidats conservateurs, y compris ceux qui défient les élus de l'establishment républicain, et attise sa base en critiquant Biden et les démocrates, une « gauche radicale » selon lui.

Banni définitivement de Twitter, Donald Trump est réapparu la semaine dernière sur la chaîne conservatrice Fox News, pour une interview dans laquelle il s'est plaint d'avoir été mis en accusation devant le Congrès, alors qu'il n'avait « rien fait de mal ».

Depuis que le milliardaire a quitté le pouvoir, les républicains ont afflué à Mar-a-Lago pour obtenir ses conseils ou son soutien. 

De retour à la vie civile, l'ancien commandant en chef doit désormais faire face à une litanie de soucis judiciaires, notamment des enquêtes sur ses finances et de possibles accusations d'évasion fiscale et de fraude bancaire.

Donald Trump ne montre pour autant aucun signe de vouloir se retirer des projecteurs.

Fin février, le septuagénaire a fait un retour triomphant au CPAC, la convention annuelle conservatrice, où il a laissé entendre qu'il représentait toujours le futur du parti républicain.

Après avoir perdu la présidence et le Sénat, et avoir échoué à regagner la Chambre des représentants, Donald Trump a quitté la Maison Blanche avec un taux d'approbation de 34%, le plus bas de son mandat, et a laissé derrière lui un parti républicain dans une position manifestement plus faible. 

Mais il demeure une force que certains républicains ignorent à leur risque et péril.

« Représente-t-il seulement une faction du parti républicain, ou est-il une force dominante ? », s'interroge dans un entretien Elaine Kamarck, une chercheuse de la Brookings Institution qui travaille sur la présidence américaine.

Avec d'autres experts, elle observe avec attention certaines batailles aux primaires où l'influence de Trump pourrait être mise au défi, dans la perspective d'une éventuelle nouvelle campagne présidentielle pour 2024.

« S'il perd des primaires, les politiciens qui observent ce genre de choses penseront que peut-être il n'est pas si effrayant que ça », affirme Elaine Kamarck.

« Et s'il les gagne, il sera une force qu'il faudra prendre en compte », a-t-elle ajouté.

Lutte intestine

Les dissensions au sein du parti républicain sont intenses, et à la suite de l'assaut du Capitole de Washington le 6 janvier par des partisans du milliardaire, certaines figures républicaines souhaitent que le parti s'éloigne franchement de Trump et du trumpisme.

L'élue à la Chambre des représentants Liz Cheney a ainsi lancé un avertissement à ses collègues pour qu'ils rejettent l'idée d'un culte de la personnalité, particulièrement après les évènements du 6 janvier. En réponse, Donald Trump a indiqué qu'il soutiendrait tout candidat conservateur qui s'élèverait en 2022 contre la réélection de cette élue du Wyoming. 

Mais tandis que certains responsables républicains tentent d'atténuer les voix les plus extrémistes au sein du parti, celles-ci continuent de s'élever.

Samedi, l'élue Marjorie Taylor Greene a prononcé un discours lors d'un meeting « America First » (« l'Amérique d'abord », slogan de Donald Trump), où elle a revendiqué son soutien à l'ex-président et ses accusations infondées de fraude électorale.

Marjorie Taylor Greene est l'une des voix les plus proéminentes du trumpisme, et avec certains fidèles de Donald Trump, elle lutte pour voir le milliardaire représenter le parti républicain à l'élection présidentielle de 2024, ou si ce n'est lui, l'un de ses acolytes, comme le gouverneur de Floride Ron DeSantis, ou le sénateur du Missouri Josh Hawley.

Selon Elaine Kamarck, les républicains se trouvent dans une lutte intestine entre « pro-Trump et anti-Trump », tandis que beaucoup au sein du parti « se cachent et espèrent ne pas être étiquetés dans un camp ou l'autre ».

« Nous saurons mieux en 2022 à quel point (Donald Trump) est réellement fort », conclut la chercheuse.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.


Des milliers de morts cet été en Europe à cause du changement climatique, avancent des chercheurs

Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques. (AFP)
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  • Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées
  • Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni

PARIS: Plus de 15.000 morts pourraient être attribuées au changement climatique à l'issue de cet été dans les principales villes européennes, avancent des chercheurs dans un travail encore préalable mais dont l'intérêt a été salué par d'autres scientifiques.

"Centrée sur 854 villes européennes, cette étude conclut que le changement climatique est à l'origine de 68% des 24.400 morts qui seraient liées à la chaleur cet été", souligne mercredi le communiqué des deux instituts britanniques auxquels appartiennent les auteurs, l'Imperial College London et la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

Ils concluent donc qu'entre 15.013 et 17.864 décès liés cet été à la chaleur n'auraient pas eu lieu sans le réchauffement climatique, dans ces villes qui ne représentent par ailleurs qu'un petit tiers de la population européenne.

Il s'agit de la première estimation de si grande ampleur sur les impacts sanitaires d'un été marqué en Europe par des températures particulièrement élevées. Plusieurs canicules ont été observées et l'été s'est révélé le plus chaud jamais enregistré dans plusieurs pays, comme l'Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni.

Or, les effets sur la santé des chaleurs sont bien connus: aggravation des troubles cardiovasculaires, déshydratation, troubles du sommeil... Et les plus âgés sont, de loin, les plus à risque d'en mourir.

"Il suffit que les canicules soient plus chaudes de 2 à 4°C pour que des milliers de personnes passent de vie à trépas", a souligné Garyfallos Konstantinoudis, co-auteur de l'étude, lors d'une conférence de presse, qualifiant les pics de chaleur de "tueurs silencieux".