Les Tunisiens de France condamnent «l'assassinat sauvage» de la fonctionnaire de police

Des fleurs ont été déposées près du commissariat de police où Stéphanie Monfermé a été poignardée à mort (Photo, AFP).
Des fleurs ont été déposées près du commissariat de police où Stéphanie Monfermé a été poignardée à mort (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 27 avril 2021

Les Tunisiens de France condamnent «l'assassinat sauvage» de la fonctionnaire de police

  • Les signataires ont souligné que «ces assassins ne sont qu’une infime minorité au regard des centaines de milliers de Tunisien(ne)s qui vivent et travaillent paisiblement en France»
  • Stéphanie Monfermé, une fonctionnaire de police de 49 ans, a été poignardée à mort vendredi par un Tunisien radicalisé de 36 ans

PARIS: Plusieurs associations de Tunisiens en France et en Europe ont dénoncé mardi l' « assassinat sauvage » de la fonctionnaire de police poignardée vendredi par un Tunisien radicalisé à Rambouillet, en région parisienne, et ont appelé à éviter tout « amalgame ».

« Nous Tunisien(ne)s de France et en Europe condamnons avec la plus grande vigueur cet assassinat sauvage et exprimons nos plus sincères condoléances aux enfants de la victime, à sa famille ainsi qu’à ses collègues de travail », selon un communiqué signé par une vingtaine d'associations en France, en Italie et en Belgique, ainsi que par des partis politiques tunisien centristes et de gauche.

« Ce n’est malheureusement pas la première fois que des Tunisiens sont ainsi directement impliqués dans des actes et assassinats terroristes en France », écrivent les signataires, tout en soulignant que « ces assassins ne sont qu’une infime minorité au regard des centaines de milliers de Tunisien(ne)s qui vivent et travaillent paisiblement en France ».

Stéphanie Monfermé, une fonctionnaire de police de 49 ans, a été poignardée à mort vendredi par un Tunisien radicalisé de 36 ans, dans la « 17e action terroriste islamiste commise en France depuis 2014 contre les forces de l'ordre », selon le procureur anti-terroriste.

En 2016, le sanglant attentat au camion du 14-Juillet sur la promenade des Anglais à Nice (86 morts) avait été perpétré par un Tunisien.

« Ces attentats et actes terroristes viennent également nous rappeler que la Tunisie subit depuis longtemps le terrorisme djihadiste et les assassinats politiques », poursuivent les signataires qui dénoncent l'inaction de l'Etat tunisien et son « abandon de ses responsabilités en matière d’éducation, de santé, de travail, de culture, de justice ».

« Dans le même temps, nous nous élevons contre toutes les formes d’amalgame et de stigmatisation des Tunisiens que les tenants de la haine et de la xénophobie ne manquent pas de brandir en France et dans les pays d’accueil », insistent-ils.

Après l'attaque de Rambouillet, dont l'auteur était arrivé irrégulièrement en France en 2009 et a été régularisé en 2019, la droite et l'extrême droite française ont dénoncé un « lien » entre immigration et terrorisme.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.