Le plan Biden pour les familles: faire payer les riches et régénérer la classe moyenne

Le président américain Joe Biden s'adresse à une session conjointe du Congrès / AFP
Le président américain Joe Biden s'adresse à une session conjointe du Congrès / AFP
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Publié le Jeudi 29 avril 2021

Le plan Biden pour les familles: faire payer les riches et régénérer la classe moyenne

  • Ce « projet pour les familles américaines » représente des investissements de 1.800 milliards de dollars sur 10 ans
  • « Il est temps pour les entreprises américaines et les 1% d'Américains les plus riches de payer leur juste part », a déclaré le président

WASHINGTON : Pour doper la compétitivité de l'Amérique et régénérer sa classe moyenne, le président américain Joe Biden a mis sur la table mercredi un nouveau plan de dépenses massives d'aides à la famille et à l'éducation, qui serait financé en faisant payer aux riches "leur juste part".

Ce "projet pour les familles américaines" représente des investissements de 1.800 milliards de dollars sur 10 ans. Il vient s'ajouter au plan d'infrastructures de 2.000 milliards de dollars, déjà promu par le président démocrate et encore loin d'être avalisé par le Congrès.

Il fait aussi suite aux mesures de soutien face à l'épidémie de Covid-19 qui, fortes de 1.900 milliards de dollars, ont déjà permis la distribution de chèques de 1.400 dollars aux familles américaines.

"Nous sommes en concurrence avec la Chine et d'autres pays pour gagner le 21e siècle. Nous devons faire plus que reconstruire, il faut reconstruire mieux", a lancé Joe Biden lors de sa première allocution devant le Congrès, appelant à "acheter américain". 

"Pour gagner cette compétition, nous devons faire les investissements d'une génération dans nos familles", a poursuivi le président.

Pour financer fiscalement ces dépenses, une des mesures-phare du plan revient sur ce qui avait été accordé aux catégories les plus aisées par les réformes d'impôts de Donald Trump en 2017.

"Il est temps pour les entreprises américaines et les 1% d'Américains les plus riches de payer leur juste part", a déclaré le président.

Selon la proposition de Joe Biden, le taux maximal d'imposition individuel remonterait à 39,6% au lieu de 37% mais ne concernerait que le 1% des foyers les plus riches. 

De même pour les plus-values sur les capitaux, comme les transactions boursières, qui jouissent jusqu'ici d'un taux d'imposition de 20%: elles pourraient désormais être taxées à hauteur de 39,6% également, pour ceux qui gagnent plus d'un million de dollars par an. Ces Américains les plus riches ne représentent que 0,3% des foyers fiscaux, affirme l'administration Biden.

Ces mesures sont censées générer des financements de 700 milliards de dollars sur dix ans, a précisé le Trésor américain.

Le plan prévoit aussi de moderniser les services du fisc (IRS) avec des investissements de 80 milliards de dollars à la clé alors que le Trésor a pointé du doigt le 1% des plus riches qui omet de déclarer au fisc quelque 20% de leurs revenus. Cela représente un manque à gagner dans les recettes d'impôts de 175 milliards de dollars, selon l'administration.

"Les critiques s'inquiètent qu'en augmentant les taxes sur les gains financiers, on diminue les rendements des investisseurs et fasse tomber le prix des actions, mais les investisseurs individuels ne détiennent en fait qu'un tiers des actions" sur le marché, soulignait l'institut d'études Tax Policy Center.

 Investir dans la classe moyenne

De l'avis d'un analyste des marchés, Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities, les augmentations d'impôts sur les gains financiers envisagées sont en fait déjà prises en compte par le marché. "Je ne crois pas que cela fasse dérailler le marché ou le moral des investisseurs", a-t-il indiqué.

En trouvant ces financements, l'administration Biden veut les réinvestir dans la classe moyenne. 

Le plan entend ainsi mettre le paquet sur l'éducation, de la maternelle à l'université. Il offrirait la gratuité pour les deux premières années d'école maternelle et aussi pour deux années d'études en universités communautaires, l'équivalent d'instituts universitaires de technologie.

Selon l'administration, scolariser dès la maternelle rapporte, à terme en contribution au PIB du pays, trois fois plus que ce que cela coûte.

Des crédits d'impôts pour les familles avec enfants, seraient relevés et le coût des gardes d'enfants subventionné, selon ses revenus.

Cette débauche de dépenses suscite l'opposition des Républicains et inquiètent aussi les tenants de l'orthodoxie budgétaire: "le Congrès devrait suivre la direction donnée par le président", concède le Committee for a Responsible Federal Budget, une organisation centriste. 

"Mais il ne faut pas perdre de vue les perspectives d'endettement élevé et croissant du pays", ajoute l'organisation, alors que la dette publique des Etats-Unis égale déjà le Produit intérieur brut du pays.

Pour le centre d'études conservateur Heritage Foundation, les soutiens financiers envisagés par le gouvernement apparaissent comme une ingérence: "les familles américaines feraient bien mieux de garder leurs revenus pour les dépenser sur ce qu'elles savent être le mieux pour elles, plutôt que de laisser le gouvernement prendre leur argent et le redistribuer via des avantages décidés par des hommes politiques", a indiqué une porte-parole.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.