Un lanceur d’alerte sur la pollution alarmante en Turquie acquitté par la justice

Cette rivière envahie par des déchets ménagers en Anatolie révèle l’ampleur des problèmes environnementaux en Turquie. (Photo, AFP)
Cette rivière envahie par des déchets ménagers en Anatolie révèle l’ampleur des problèmes environnementaux en Turquie. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 mai 2021

Un lanceur d’alerte sur la pollution alarmante en Turquie acquitté par la justice

  • Bulent Şik a été accusé d’avoir publié les « résultats confidentiels » d’une recherche sur le lien entre la pollution toxique et les taux élevés de cancer
  • Les résultats ont été publiés dans le quotidien de l’opposition Cumhuriyet et ont suscité un grand débat sur la santé publique en Turquie

ANKARA : Le chercheur et défenseur des droits humains turc Bulent Şik a été acquitté des accusations de « divulgation d’informations classifiées » par un tribunal d’Istanbul.

Le Dr Şik, ancien directeur adjoint d’un centre de sécurité alimentaire à l’Université Akdeniz à Antalya, a été accusé d’avoir publié les résultats confidentiels d’une étude de recherche réalisée par le ministère turc de la Santé sur le lien entre la pollution toxique et les taux élevés de cancer dans l’ouest de la Turquie. 

Les résultats ont été publiés en avril 2018 dans le quotidien de l’opposition Cumhuriyet dans une série en quatre parties et ont suscité un grand débat sur la santé publique en Turquie et sur le lien entre les niveaux de pollution toxique et le cancer.

Le Dr Şik faisait partie d’une équipe scientifique qui a révélé des niveaux dangereux de métaux lourds et de pesticides dans plusieurs échantillons d’eau et d’aliments provenant des provinces de l’ouest.

Il a été condamné à 15 mois de prison en 2019, mais a fait appel de sa condamnation.

Le tribunal d’Istanbul a statué que l’étude ne pouvait pas être considérée comme un « document officiel » puisque le ministère est tenu de révéler toute information relative à la santé publique. De plus, le ministère de la Santé n’a inséré aucune clause de confidentialité dans le document de recherche.

« Les résultats de cette enquête intéressent des millions de personnes, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas été annoncés publiquement depuis que je les ai divulgués dans mon article, il y a trois ans. Il est extrêmement important d’informer le grand public sur les questions essentielles relatives à la santé publique et à l’environnement », indique le Dr Şik à Arab News.

Selon le chercheur, la pression du gouvernement pousse les scientifiques à adopter des positions éthiques en sensibilisant le public aux tendances négatives qui nuisent à la santé.

« Par conséquent, j’ai écrit ces articles pour informer les gens et les sensibiliser aux problèmes de santé qu’ils rencontrent dans leur vie quotidienne et à la contamination de leurs ressources en eau par des matières toxiques », mentionne-t-il.

En avril, 615 chercheurs, intellectuels de renommée mondiale et défenseurs des droits humains, dont Noam Chomsky, Robert Curl et Judith Butler, ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils expriment leur solidarité avec le Dr Şik et exigent que la Cour d’appel turque annule sa condamnation.

« Nous, les soussignés, exprimons notre solidarité avec le Dr Şik, qui a agi en scientifique responsable pour défendre la santé publique. Nous encourageons les scientifiques et les chercheurs du monde entier à condamner le ministère turc de la Santé et les institutions universitaires en Turquie qui ciblent délibérément la liberté académique et la liberté d’expression », pouvons-nous lire dans la lettre. 

Le Dr Şik affirme que le procès a exposé l’étude sur le cancer et l’a rendue « beaucoup plus visible » dans les sphères nationale et internationale, avec le soutien de plusieurs activistes.

« Je savais que j’avais raison et que je disais la vérité. Cela me donnait la force de faire face à ce procès. Même si cet acquittement fait l’objet d’un autre appel, cette injustice deviendra beaucoup plus visible », souligne-t-il.

L’affaire a été considérée comme une « parodie de justice » par Amnesty International.

La croissance économique rapide de la Turquie s’est souvent produite au détriment de la sécurité environnementale et de la santé publique.

L’année dernière, il a été révélé que les eaux urbaines d’une région de l’ouest de la Turquie contenaient des niveaux d’arsenic 350 fois plus élevés que les normes de l’Organisation mondiale de la santé. Le taux d’arsenic dans l’eau potable ou l’eau de service de la ville a été classé numéro un dans le monde.

De plus, les décès dus au cancer dans la région sont trois fois plus élevés que les taux moyens ailleurs. « La situation reste inchangée. Des millions de personnes continuent de vivre dans ces régions où la toxicité menace leur vie », déplore le Dr Şik.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


L'Algérie justifie le refoulement d'un journaliste par l'hostilité de Jeune Afrique

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc. (AFP).
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  • Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc
  • Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France

ALGER: L’Algérie met en cause les "positions hostiles" de l'hebdomadaire Jeune Afrique afin de justifier le refoulement d'un de ses journalistes à son arrivée à l'aéroport d'Alger, selon les déclarations du ministre algérien de la Communication Mohamed Laagab.

"Farid Alilat est un citoyen algérien, mais en même temps il est journaliste dans un magazine indésirable, et lorsque ce média profite de sa nationalité algérienne et s'immisce de manière sournoise dans l'exercice du travail journalistique, cela est inacceptable", a déclaré jeudi le ministre algérien.

M. Laagab a assuré que "séparer les deux est difficile, mais en tant qu'algérien, il est le bienvenu. Il exerce un travail journalistique pour son média, qui a choisit de prendre des positions hostiles à l'Algérie et ceci est intolérable".

Jeune Afrique est régulièrement critiqué par les médias officiels algériens qui accusent l'hebdomadaire, dont de nombreuses éditions ont été censurées ces dernières années dans le pays, d'être biaisé en faveur du Maroc, le rival régional de l'Algérie.

"La question ne le concerne pas en tant que citoyen algérien, mais plutôt le magazine Jeune Afrique où il exerce, qui a adopté des positions éditoriales hostiles à l'égard de l'Algérie. Ce média publie tantôt des informations incorrectes tantôt des informations exagérées", a affirmé le ministre.

Farid Alilat a expliqué dans une publication postée dimanche soir sur sa page Facebook qu'il avait été retenu pendant onze heures dans les locaux de la police à l'aéroport d'Alger avant d'être expulsé vers la France.

Farid Alilat, établi depuis 2004 en France où il dispose d'une carte de séjour, se rendait pourtant régulièrement en Algérie.

Selon lui, les policiers l'ont interrogé notamment sur ses écrits, sur la ligne éditoriale de son journal, sur l'objet de son voyage, et sur les opposants algériens à l'étranger et ont fouillé ses deux téléphones et son ordinateur.

L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a condamné, dans un message sur X, une "expulsion sans justification" et dénoncé "une entrave inacceptable à la liberté de la presse".


Syrie: 20 combattants pro-gouvernement tués dans deux attaques de l'EI

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs". Photo d'illustration. (AFP).
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  • Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas
  • "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal"

BEYROUTH: Le groupe Etat islamique a tué 20 soldats et combattants des forces pro-gouvernementales syriens au cours de deux attaques dans des zones contrôlées par Damas, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Seize soldats de l'armée régulière et combattants des forces pro-gouvernementales sont morts dans l'attaque par l'EI d'un autocar militaire dans l'est de la province de Homs", selon cette ONG basée en Grande-Bretagne et disposant d'un vaste réseau de sources en Syrie. "Quatre soldats syriens sont morts dans une autre attaque de l'EI contre une base près d'Albukamal", a ajouté l'OSDH.


L'Autorité palestinienne fustige le veto américain à l'ONU

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre". (AFP).
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  • Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU
  • Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions

RAMALLAH: L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a fustigé jeudi le veto américain à l'adhésion des Palestiniens aux Nations unies, y voyant une "agression flagrante" qui pousse le Moyen-Orient "au bord du gouffre".

"Cette politique américaine agressive envers la Palestine, son peuple et ses droits légitimes représente une agression flagrante contre le droit international et un encouragement à la poursuite de la guerre génocidaire contre notre peuple (...) qui poussent encore davantage la région au bord du gouffre", a déclaré le bureau de M. Abbas dans un communiqué.

Ce veto "révèle les contradictions de la politique américaine, qui prétend, d'une part, soutenir la solution à deux États (une Palestine indépendante aux côtés d'Israël, ndlr), mais de l'autre empêche la mise en oeuvre de cette solution" à l'ONU, ont ajouté les services de M. Abbas en remerciant les Etats ayant voté en faveur de l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU.

"Le monde est uni derrière les valeurs de vérité, de justice, de liberté et de paix que représente la cause palestinienne", a fait valoir l'Autorité palestinienne, qui siège à Ramallah, en Cisjordanie occupée.

Le projet de résolution présenté par l'Algérie, qui "recommande à l'Assemblée générale que l'Etat de Palestine soit admis comme membre des Nations unies", a recueilli jeudi 12 votes pour, 1 contre et 2 abstentions.