Musique en ligne: saisie par Spotify, l'UE accuse Apple d'«abus de position dominante»

La cause de Spotify est soutenue par d’autres entreprises emblématiques de la musique ou de la vidéo en ligne, à l’instar de Netflix ou Deezer, membres du collectif Coalition for App Fairness. (Photo, AFP)
La cause de Spotify est soutenue par d’autres entreprises emblématiques de la musique ou de la vidéo en ligne, à l’instar de Netflix ou Deezer, membres du collectif Coalition for App Fairness. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 01 mai 2021

Musique en ligne: saisie par Spotify, l'UE accuse Apple d'«abus de position dominante»

  • Saisie de sa plainte, la Commission européenne a estimé que Apple a bien «faussé la concurrence» pour évincer ses rivaux
  • L'exécutif européen dénonce l'obligation imposée aux développeurs d'applications de musique en ligne de recourir au système de paiement d'Apple

BRUXELLES: L'UE a dénoncé vendredi «un abus de position dominante» d'Apple sur le marché de la musique en ligne à la suite d'une plainte de Spotify, le géant américain accusant en réponse la plateforme suédoise de chercher à profiter «sans payer» des avantages de l'App Store.

Spotify, service d'écoute de musique en streaming, estime que l'entreprise de Cupertino utilise sa boutique d'applications App Store de manière déloyale pour promouvoir sa propre application Apple Music.

Saisie de sa plainte, la Commission européenne a estimé que le groupe à la pomme a bien «faussé la concurrence» pour évincer ses rivaux, détaillant les agissements qu'elle met en cause.

L'exécutif européen dénonce l'obligation imposée aux développeurs d'applications de musique en ligne de recourir au système de paiement d'Apple, condition sine qua non pour que leurs services soient accessibles sur l'App Store.

De même, Bruxelles se dit «préoccupé» par les restrictions imposées par Apple, qui interdit aux développeurs des applications de promouvoir des offres moins chères auprès de leurs usagers sur iPhone et iPad (smartphones et tablettes de la marque à la pomme).

Enfin, Apple prélève des commissions «très élevées» (30% la première année, puis 15% selon certaines conditions) sur chaque transaction effectuée via les applications disponibles dans sa boutique.

Or, ce système favorise de facto sa propre application Apple Music, exemptée de commission, alors que les autres applications la répercutent la plupart du temps sur leurs tarifs, au détriment des consommateurs, souligne Bruxelles.

«Anti-concurrentiel»

Le géant californien a créé «un “écosystème fermé” dans lequel il contrôle tous les aspects» de l'utilisation des applications, déplore la Commission, qui prévoit de durcir les réglementations encadrant les géants du numérique.

Dans sa plainte déposée en 2019, Spotify épinglait ces pratiques comme autant de violations des règles européennes de concurrence loyale.

«C'est une étape cruciale pour obliger Apple à rendre compte de son comportement anti-concurrentiel, garantir la liberté de choix aux consommateurs et un environnement équitable aux développeurs», s'est félicité Horacio Gutierrez, chef des affaires juridiques du groupe suédois.

Apple, lui, s'est vigoureusement défendu, rappelant que son App Store avait largement aidé Spotify à devenir le plus grand service de streaming musical en Europe.

«Spotify veut tous les avantages de l'App Store mais ne pense pas qu'il doive payer quoi que ce soit en contrepartie», a-t-il réagi dans un communiqué, jugeant que les arguments de l'UE contredisent le principe de «concurrence loyale».

«99%» des abonnements à Spotify l'ont été en-dehors de l'App Store, assure également le groupe américain. Concernant l'interdiction de publicité pour d'autres offres, «aucune boutique (d'applications) ne l'autorise», argumente-t-il.

«Garde-fous»

Apple dispose de trois mois pour répondre à Bruxelles, avant que l'UE n'arrête sa décision pouvant aller jusqu'à des amendes ou à l'obligation de changer ses règles.

La cause de Spotify est soutenue par d’autres entreprises emblématiques de la musique ou de la vidéo en ligne, à l’instar de Netflix ou Deezer, membres du collectif Coalition for App Fairness.

Ce dernier s'est félicité vendredi de la détermination européenne: «Des garde-fous solides peuvent prévenir ces "plateformes structurantes” (gatekeepers), de contrôler l'accès aux consommateurs, de favoriser leurs services et de réclamer des commissions exorbitantes», a-t-il indiqué.

Les autorités de la concurrence américaine, britannique et sud-coréenne, s'intéressent également à la question.

Ce différend est limité à la musique en ligne, mais «les règles d'Apple préoccupent nombre de développeurs», a observé la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.

«Ils dépendent de l'App Store pour accéder» aux centaines de millions d'utilisateurs d'iPhones et d'iPads et doivent se plier aux règles imposées, car Apple dispose d'un «monopole» sur l'offre d'applications proposées, souligne-t-elle.

Epic Games, l'éditeur du célèbre jeu video Fortnite, l'a appris à ses dépens.

Il avait tenté en août de contourner la technologie de paiement d'Apple, qui avait aussitôt retiré Fortnite de l'App Store, constatant une rupture des règles du contrat. Un procès très attendu les opposera début mai aux Etats-Unis.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com