L'OMS donne son homologation d'urgence au vaccin de Moderna

Ce vaccin à ARN messager « s'ajoute à la liste croissante des vaccins validés par l'OMS pour une utilisation d'urgence » (Photo, AFP).
Ce vaccin à ARN messager « s'ajoute à la liste croissante des vaccins validés par l'OMS pour une utilisation d'urgence » (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 01 mai 2021

L'OMS donne son homologation d'urgence au vaccin de Moderna

  • L'OMS a déjà homologué le vaccin de Pfizer-BioNTech, les deux sérums AstraZeneca fabriqués en Inde et en Corée du Sud et celui de Johnson & Johnson, appelé Janssen
  • Cette procédure aide les pays qui n'ont pas les moyens de déterminer d'eux-mêmes l'efficacité et l'innocuité d'un médicament à avoir plus rapidement accès à des thérapies

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé vendredi son homologation d'urgence au vaccin contre la Covid-19 de Moderna, le cinquième à bénéficier d'une telle validation de l'agence sanitaire de l'ONU.

Ce vaccin à ARN messager « s'ajoute à la liste croissante des vaccins validés par l'OMS pour une utilisation d'urgence », a-t-elle souligné dans un communiqué.

L'OMS a déjà homologué le vaccin de Pfizer-BioNTech, les deux sérums AstraZeneca fabriqués en Inde et en Corée du Sud et celui de Johnson & Johnson, appelé Janssen. Une décision est attendue prochainement, selon toute vraisemblance la semaine prochaine, pour les deux vaccins chinois, Sinopharm et Sinovac.

Cette procédure aide les pays qui n'ont pas les moyens de déterminer d'eux-mêmes l'efficacité et l'innocuité d'un médicament à avoir plus rapidement accès à des thérapies et permettra au système Covax, mis en place par l'OMS avec des partenaires (l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination -Gavi- et la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies) pour distribuer notamment des vaccins contre la Covid dans les nations défavorisées, de pouvoir envisager de disposer de vaccins supplémentaires.

Comme le souligne le communiqué, « l'homologation par l'OMS au titre de la procédure pour les situations d'urgence (EUL) constitue une condition préalable à l'approvisionnement en vaccins de la Facilité Covax ».

Cette homologation du vaccin Moderna tombe à point nommé pour la plateforme Covax, qui est actuellement privée du vaccin d'AstraZeneca produit par le Serum Institue of India (SII), l'Inde ayant bloqué les exportations afin que les doses soient utilisées pour vacciner sa population.

Dès 18 ans

Le produit mis au point par La start-up Moderna, une pionnière des vaccins contre la Covid, a des caractéristiques très proches de celui conçu par Pfizer-BioNTech, avec 94,1% d'efficacité selon l'OMS. Ce sérum américain est autorisé dans l'UE, en Amérique du Nord, au Royaume-Uni et dans quelques autres pays, comme Israël et Singapour.

Il a déjà été examiné le 21 janvier par le Groupe stratégique consultatif d'experts (SAGE) sur la vaccination, qui est chargé d'émettre des recommandations sur les vaccins, peu importe qu'ils aient été homologués ou pas par l'OMS.

Il recommande que le vaccin soit utilisé pour tous les groupes d'âge à partir de 18 ans. Les experts de l'OMS conseillent par ailleurs l'administration de deux doses du vaccin Moderna avec un intervalle de 28 jours, mais estiment que cette 2e injection peut « être reportée de 42 jours » - soit six semaines - en cas de circonstances exceptionnelles, liées à une forte présence de la maladie dans un pays et à une pénurie de vaccins.

Ils ne recommandent en revanche pas de réduire la dose de moitié.

L'annonce de son homologation d'urgence par l'OMS intervient au lendemain des annonces faites par Moderna concernant sa capacité de production.

Car si les vaccins de Pfizer-BioNTech et Moderna reposent tous les deux sur une technologie innovante, l'ARN messager, un élément distingue les deux laboratoires : le nombre des vaccins distribués. Moderna est certes un pilier de la vaccination contre la Covid aux Etats-Unis, son pays d'origine, mais il est loin derrière dans les campagnes européennes, largement dominées par Pfizer/BioNtech.

Moderna a fait savoir jeudi qu'il entendait accélérer le rythme et comptait « augmenter sa capacité de production mondiale à trois milliards de doses en 2022 », soit environ deux fois plus que prévu jusqu'alors.

L'entreprise va investir chez ses sous-traitants européens, le suisse Lonza qui fabrique le principe actif - la substance qui fait fonctionner le vaccin - et l'espagnol Rovi qui conditionne le vaccin.


Scholz presse Xi Jinping d'agir pour une «paix juste» en Ukraine

Le président chinois Xi Jinping (à droite) accueille le chancelier allemand Olaf Scholz au Grand Hall de Pékin, le 4 novembre 2022. (AFP)
Le président chinois Xi Jinping (à droite) accueille le chancelier allemand Olaf Scholz au Grand Hall de Pékin, le 4 novembre 2022. (AFP)
Short Url
  • «La Chine et l'Allemagne sont les deuxième et troisième économies mondiales», a souligné M. Xi
  • Cette visite intervient au moment où l'UE a engagé un bras de fer avec la Chine, qu'elle accuse de fausser le marché européen en l'inondant de produits à bas prix

PEKIN: Le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré mardi à Pékin lors d'une rencontre avec le président chinois Xi Jinping qu'il voulait discuter avec la Chine sur la façon d'aboutir à une "paix juste" en Ukraine.

Olaf Scholz est arrivé en Chine dimanche, accompagné d'une importante délégation composée de ministres et de chefs d'entreprise. Il s'agit de sa deuxième venue dans le pays asiatique depuis son entrée en fonction fin 2021.

Durant sa visite de trois jours, qui l'a déjà conduit dans la grande ville de Chongqing (sud-ouest), la capitale économique Shanghai et désormais à Pékin, le chancelier allemand est confronté à un exercice d'équilibriste.

Il entend renforcer les liens économiques de son pays avec la Chine, principal partenaire commercial de l'Allemagne, tout en représentant une Union européenne (UE) qui désire moins dépendre économiquement du géant asiatique.

Lors d'une rencontre mardi avec Xi Jinping dans le complexe diplomatique de Diaoyutai à Pékin, Olaf Scholz a déclaré selon ses services vouloir discuter avec lui de la manière de "contribuer davantage à une paix juste en Ukraine".

Sur la crise ukrainienne, la Chine appelle au dialogue, s'oppose à tout recours à l'arme nucléaire et exhorte au respect de l'intégrité territoriale "de tous les pays" - sous-entendu Ukraine comprise.

Mais Pékin n'a jamais condamné publiquement Moscou pour l'invasion de l'Ukraine et appelle régulièrement à prendre en considération les préoccupations de sécurité de toutes les parties, dont celles de la Russie face à l'Otan.

«Impact négatif»

"La guerre d'agression russe en Ukraine et l'armement de la Russie ont un impact négatif très important sur la sécurité en Europe", a déclaré Olaf Scholz à Xi Jinping, d'après un enregistrement fourni par les services du chancelier.

"Ils affectent directement nos intérêts fondamentaux", a poursuivi M. Scholz. "Indirectement, ils nuisent à l'ensemble de l'ordre international parce qu'ils violent un principe de la Charte des Nations unies - le principe de l'inviolabilité des frontières des Etats", a-t-il ajouté.

La Chine et la Russie se rapprochent depuis plus d'une décennie en raison de leur dénonciation commune de ce qu'ils présentent comme l'hégémonie occidentale sur la scène internationale.

Les deux pays ont renforcé leur coopération économique, militaire et diplomatique depuis l'invasion de l'Ukraine. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov était encore à Pékin la semaine dernière.

Olaf Scholz a également évoqué avec Xi Jinping les domaines de coopération bilatérale, notamment le climat.

"Ce n'est qu'ensemble que nous parviendrons à trouver des solutions pour stopper le changement climatique et gérer la transition énergétique verte de manière socialement équitable", a plaidé le chancelier.

Promenade bucolique 

De son côté, Xi Jinping a jugé "indispensable" une "coopération entre grandes puissances" afin d'affronter les "risques et défis croissants" auxquels est confrontée la communauté internationale, selon la télévision d'Etat chinoise CCTV.

"La Chine et l'Allemagne sont les deuxième et troisième économies mondiales", a souligné M. Xi. "L'importance de la consolidation et du développement des relations sino-allemandes dépasse le cadre des relations bilatérales et a un impact important sur le continent eurasien et même sur le monde entier."

CCTV a diffusé la vidéo des deux hommes se promenant après leurs discussions au milieu des arbres en fleurs, des ponts de pierre et de bâtiments chinois traditionnels aux colonnes rouges.

Olaf Scholz doit s'entretenir mardi après-midi avec le Premier ministre chinois Li Qiang, rencontrer un comité économique Chine-Allemagne, puis s'adresser à la presse dans la soirée.

Sa visite intervient au moment où l'UE a engagé un bras de fer avec la Chine, qu'elle accuse de fausser le marché européen en l'inondant de produits à bas prix, des véhicules électriques aux éoliennes en passant par les panneaux solaires.


Attaque de Sydney: une célèbre présentatrice britannique accusée d’islamophobie

Rachel Riley est accusée de racisme et d’islamophobie et des appels à son limogeage par Channel 4 ont été lancés. (AFP)
Rachel Riley est accusée de racisme et d’islamophobie et des appels à son limogeage par Channel 4 ont été lancés. (AFP)
Short Url
  • Rachel Riley semble établir un lien entre l’attaque au couteau de Sydney, samedi, et les manifestations en cours appelant à une intifada ou un soulèvement palestinien
  • «Je suis désolée si ce message a été mal compris, ce n’était nullement mon intention», écrit-elle

LONDRES: La présentatrice de télévision britannique Rachel Riley a répondu aux critiques qu’elle a reçues après avoir publié sur X un message dans lequel elle semble établir un lien entre une attaque au couteau dans un centre commercial de Sydney, samedi, qui a fait six morts, et les manifestations en cours appelant à une intifada ou un soulèvement palestinien.

La célébrité, connue surtout pour son apparition dans les jeux télévisés «Countdown» et «8 out of 10 Cats Does Countdown» sur Channel 4, se dit désolée si ses paroles ont été «mal comprises».

Dans un message publié peu de temps après les attentats, Riley, dont la mère est juive, a écrit: «Cela fait six mois maintenant que les gens appellent fièrement à l’intifada dans nos rues. Si vous voulez savoir à quoi ressemble l’intifada mondialisée, il faut aller au centre commercial de Sydney.»

Elle a immédiatement fait l’objet de réactions négatives, notamment des accusations de racisme et d’islamophobie, exigeant son limogeage par Channel 4.

Elle a alors publié, dimanche, un message dans lequel elle déclare que son tweet n’a pas pour but d’établir un lien entre l’attaque de Sydney et l’extrémisme islamique, mais plutôt de remettre en question la tolérance persistante à l’égard des manifestations à Londres et dans le monde appelant à l’intifada, qu’elle assimile à «la violence dans nos rues».

Elle écrit: «Malheureusement, l’attaque à laquelle on a assisté hier à Sydney est exactement le genre de violence induit par la précédente intifada et j’espère que nous pourrons l’éviter à l’avenir. Mais, à mon avis, ignorer le problème ne le fera pas disparaître.»

«Les attaques contre les juifs ont récemment été qualifiées de “résistance” dans certains cercles et nous devrions condamner d’une seule voix tous les actes de violence, quels qu’en soient les auteurs ou les victimes.»

«Je suis désolée si ce message a été mal compris, ce n’était nullement mon intention.»

Malgré ses explications, elle continue de faire l’objet de critiques en ligne, notamment d’accusations selon lesquelles sa réponse serait «insuffisante» et une sorte d’«autovictimisation égocentrique» dans le but d’échapper à ses responsabilités.

Samedi, Joel Cauchi a attaqué un certain nombre de personnes, pour la plupart des femmes, au centre commercial Westfield Bondi Junction. Il a tué cinq femmes et un homme. Plusieurs autres personnes, dont une petite fille, ont été blessées avant que Cauchi ne soit abattu par la police. Les autorités australiennes ont déclaré que l’attaque n’a pas de lien avec le terrorisme et découle très probablement des problèmes de santé mentale de l’agresseur.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Inde se prépare à de nouvelles législatives dont Modi est donné vainqueur

Longtemps ostracisé par certains pays occidentaux pour son nationalisme hindou décomplexé, le Premier ministre indien Narendra Modi, favori des législatives qui débutent vendredi, est devenu un acteur incontournable sur la scène internationale. (AFP)
Longtemps ostracisé par certains pays occidentaux pour son nationalisme hindou décomplexé, le Premier ministre indien Narendra Modi, favori des législatives qui débutent vendredi, est devenu un acteur incontournable sur la scène internationale. (AFP)
Short Url
  • Modi est encore très populaire après deux mandats, au cours desquels l'Inde a accru son influence diplomatique et son poids économique
  • Les analystes politiques l'ont d'ores et déjà donné vainqueur face à une coalition de partis d'opposition qui n'a pas encore nommé son candidat pour le poste de Premier ministre

NEW DELHI: Les élections législatives en Inde débutent vendredi pour une durée de six semaines, la victoire apparemment inéluctable du Premier ministre nationaliste hindou Narendra Modi suscitant des inquiétudes pour l'état de santé de la plus grande démocratie du monde.

M. Modi est encore très populaire après deux mandats, au cours desquels l'Inde a accru son influence diplomatique et son poids économique.

Selon une enquête Pew publiée l'an dernier, il bénéficiait d'une opinion favorable de 80% des Indiens après presque une décennie au pouvoir.

Il a déjà donné au parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP) deux victoires écrasantes en 2014 et 2019 en jouant sur la fibre religieuse de l'électorat hindou.

Cette année, il a inauguré dans la ville d'Ayodhya un grand temple dédié à la divinité Ram, bâti sur le site d'une mosquée vieille de plusieurs siècles détruite par des fanatiques hindous.

Cet événement, très attendu par ses militants, a bénéficié d'une ample couverture médiatique et de festivités publiques dans toute l'Inde.

"La nation est en train de créer la genèse d'une histoire nouvelle", a-t-il clamé aux milliers de personnes rassemblées pour la cérémonie, parmi lesquelles des célébrités de Bollywood et des stars du cricket.

Les analystes politiques l'ont d'ores et déjà donné vainqueur face à une coalition de partis d'opposition qui n'a pas encore nommé son candidat pour le poste de Premier ministre.

Plusieurs enquêtes criminelles ouvertes contre ses opposants ont fait réagir le Haut-Commissaire des droits de l'homme de l'ONU, Volker Türk, et des organisations de défense des droits humains, qui estiment que les élections sont biaisées.

"Je n'ai pas besoin que les Nations unies me disent que nos élections doivent être libres et équitables", a rétorqué le ministre des Affaires étrangères S. Jaishankar devant la presse pendant sa campagne ce mois-ci.

"Le peuple indien y veillera", a-t-il ajouté. "Pas d'inquiétude à cet égard."