Il y a 40 ans, Bobby Sands mourait de faim en prison à Belfast

Groupe de touristes devant une peinture murale de Bobby Sands, gréviste de la faim de l'IRA, lors d'une visite guidée politique dans l'ouest de Belfast le 27 mars 2018.  (Paul Faith/AFP)
Groupe de touristes devant une peinture murale de Bobby Sands, gréviste de la faim de l'IRA, lors d'une visite guidée politique dans l'ouest de Belfast le 27 mars 2018. (Paul Faith/AFP)
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Publié le Dimanche 02 mai 2021

Il y a 40 ans, Bobby Sands mourait de faim en prison à Belfast

  • Bobby Sands fut le premier des dix détenus républicains à se laisser mourir de faim pour tenter d’obtenir le statut de prisonnier politique
  • Le 5 mai, défiguré par la faim, sourd, aveugle, Bobby Sands meurt à 27 ans à l'infirmerie de la prison du Maze

LONDRES : Le 5 mai 1981, Bobby Sands décédait après un jeûne de 66 jours dans une prison d'Irlande du Nord, premier des dix détenus républicains à se laisser mourir de faim pour tenter d’obtenir le statut de prisonnier politique.

Leur mort fut un tournant du conflit en Irlande du Nord opposant depuis la fin des années 1960 catholiques républicains, partisans de la réunification avec l'Irlande et protestants loyalistes, défenseurs du maintien sous la couronne britannique.

Grève de l'hygiène

En 1978, les détenus républicains entament une grève de l'hygiène pour dénoncer des conditions de détention "inhumaines" et demander le rétablissement de leur statut de prisonniers politiques, abrogé deux ans plus tôt.

Couverts uniquement de couvertures pour ne pas endosser l'uniforme réglementaire, les protestataires refusent de se laver, d'utiliser les toilettes et de quitter leurs cellules.

Considéré comme le chef des quelque 450 militants républicains incarcérés dans les "blocs H" de la prison forteresse de Maze (Long Kesh, Belfast), Bobby Sands décide, le 1er mars 1981, de refuser toute nourriture "jusqu'à la mort".

«Un crime est un crime »

Membre de l'IRA "provisoire" depuis l'âge de 18 ans, Bobby Sands a déjà passé huit ans derrière les barreaux. Condamné une première fois en 1973 à cinq ans de prison pour possession d'arme à feu, le jeune père de famille a été arrêté un an après sa sortie, en 1977, et purge désormais, pour le même motif, une peine plus sévère de 14 ans.

"Un crime est un crime, rien qu'un crime", répète à l'envi la Première ministre britannique Margaret Thatcher en guise de réponse à la volonté du groupe paramilitaire de faire reconnaître ses membres comme les combattants d'une "guerre de libération nationale".

Une lente agonie

Le 9 avril 1981, depuis sa cellule de Long Kesh, Bobby Sands est élu député à la Chambre des communes face à un candidat protestant-unioniste.

Cette victoire donne un retentissement immédiat au mouvement auquel se sont joints d'autres détenus.

Au 54e jour de sa grève de la faim, le militant de l'IRA "ne pèse plus que 44 kg. Une couverture en peau de mouton a été placée sous son corps pour empêcher ses os de percer sa peau (...) Il a été en outre enveloppé d'une couverture de texture très douce destinée à maintenir la chaleur de son organisme", rapporte l'AFP.

Décès de Bobby Sands

Les derniers jours de Bobby Sands sont marqués par une activité politique fébrile et de multiples tentatives de médiation menées notamment par la Commission européenne des droits de l'Homme et l'envoyé personnel du pape qui remet un crucifix au jeune homme, de la part de Jean Paul II.

Le 5 mai, défiguré par la faim, sourd, aveugle, Bobby Sands meurt à 27 ans à l'infirmerie de la prison du Maze. Margaret Thatcher, soutenue par la classe politique de Westminster, est restée inflexible. A sa mort en 2013, des graffitis sur les murs de Belfast-Ouest souhaiteront à la Dame de fer de "rouiller en enfer".

Foule aux funérailles

Le 7 mai, les funérailles du militant se transforment en démonstration de force du mouvement républicain.

Plus de 70.000 personnes envahissent le cimetière de Milltown, à flanc de colline au-dessus des ghettos catholiques de Belfast-Ouest. Un drapeau aux couleurs irlandaises vert, blanc, orange enveloppe le cercueil.

Tournant du conflit

Neuf autres prisonniers se laissent mourir de faim jusqu'à fin août et les derniers grévistes abandonnent leur action le 3 octobre, sous la pression des familles.

Cet épisode tragique devient un cri de ralliement pour les militants de l'IRA, qui multiplient les attentats à travers le Royaume-Uni. Le mouvement nationaliste soutiendra par la suite les Accords de paix du Vendredi Saint en 1998, avant de renoncer à la violence en juillet 2005.

Les trois décennies de troubles ont fait plus de 3.500 morts.

 


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com