Dans un marché du travail de plus en plus compétitif, des jeunes font "le buzz" avec leurs CV

Des influenceurs français très suivis sur TikTok réunis au @thefrenchhouseparis, une maison de collaboration pour créer du contenu à Paris, le 29 mai 2020. (Philippe Lopez/ AFP)
Des influenceurs français très suivis sur TikTok réunis au @thefrenchhouseparis, une maison de collaboration pour créer du contenu à Paris, le 29 mai 2020. (Philippe Lopez/ AFP)
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Publié le Dimanche 23 août 2020

Dans un marché du travail de plus en plus compétitif, des jeunes font "le buzz" avec leurs CV

  • Pour que le CV "prenne" et devienne viral, il doit être ciblé et écrit en respectant les codes de la plateforme, à grand renfort de tags et de hashtags
  • "Maintenant, on se vend comme un produit"

PARIS : Menu McDonald's, tour de France ou conférence Zoom: sur les réseaux sociaux, les jeunes rivalisent d'ingéniosité pour promouvoir leur CV et trouver un emploi ou une alternance, dans un contexte de crise économique exacerbée par la situation sanitaire.  

Dans une vidéo humoristique vue plus de 198.000 fois, Léopold Da Silva, 22 ans, a décidé de faire dialoguer les différentes personnalités de son cerveau sur Zoom pour "montrer ce qui se passe dans (sa) tête quand (il) recherche une alternance en communication".

Démocratisation de la pratique

Ce genre de candidature "se faisait beaucoup dans la com' mais cette année, avec le contexte sanitaire, ça se démocratise ailleurs", explique l'étudiant de 22 ans pour qui ces CV originaux sont un "moyen efficace de se démarquer". 

A l'approche de la rentrée et alors que les offres pour les profils "junior" se font plus rares, de nombreuses demandes originales envahissent LinkedIn. 

Sur le réseau social professionnel, des candidats se présentent comme un produit +Décathlon+ ou un menu Macdonald's. Pour trouver un premier emploi, un autre décrit son parcours sur une carte comme des étapes du Tour de France.

Agathe Le Sommer, 23 ans, a couru 20 kilomètres dans Paris, traçant le mot "alternance" sur son application GPS pour "montrer (sa) détermination" à trouver un contrat en droit du sport pour septembre.

"J'ai eu des retombées immédiatement. Ça m'a donné une visibilité énorme par rapport aux autres", raconte cette étudiante en master qui a envoyé plus de 150 candidatures débouchant seulement sur un entretien.

A son étonnement, son message a reçu plus de 47.000 réactions et lui a permis de décrocher plusieurs rendez-vous et propositions.

"Ce n'est pas non plus magique", prévient Emmanuelle Patry, analyste des réseaux sociaux, qui souligne que cette méthode repose surtout sur la viralité du message.

Pour que le CV "prenne" et devienne viral, il doit être ciblé et écrit en respectant les codes de la plateforme, à grand renfort de tags et de hashtags, explique-t-elle.

Besoin de cohérence

Si ces CV montrent les compétences techniques et la créativité des candidats, "tout est dans la mesure", s'accordent à dire les recruteurs interrogés par l'AFP.

"Maintenant, on se vend comme un produit" remarque Cynthia Tortosa Poron, consultante en ressources humaines. Elle assure pour sa part ne prendre en compte ces démarches que "dans le recrutement de profils créatifs". 

Pour elle, ces vidéos ou visuels, même très bien réalisés, ne sont parfois pas assez ciblés ou adaptés à l'entreprise visée.

"Il faut qu'il y ait une forme de cohérence entre la personnalité du candidat qu'on voit à l'entretien et ce qu'il nous a envoyé, sinon c'est de la comédie", estime de son côté Benoît Serre, vice-président délégué de l'Association Nationale des DRH.

Mme Tortosa Poron regrette également des profils "biaisés" et manquant "d'authenticité", certains jeunes se faisant accompagner par des entreprises ou des coachs.

Même sans faire appel à des services payants, "ça peut créer une fracture entre les personnes très à l'aise avec le digital et les autres", regrette encore Emmanuelle Patry, pour qui les demandeurs d'emploi devraient être formés à la maîtrise de leur image en ligne.

Pour les jeunes interrogés par l'AFP, ces candidatures 2.0 permettent au contraire de pallier un manque de réseau ou une expérience encore limitée.

"Finalement, il ne faut pas perdre de vue que le recrutement se fait quand même, surtout, pendant l'entretien", rappelle Benoît Serre. 


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".