Arabie: les arts du spectacle sont au centre de la nouvelle stratégie de développement

(Ministère de la Culture)
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Publié le Jeudi 06 mai 2021

Arabie: les arts du spectacle sont au centre de la nouvelle stratégie de développement

  • La Commission saoudienne du théâtre et des arts du spectacle vise à «créer des performances inspirantes avec des talents exceptionnels sur toutes les scènes».
  • Sa mission est de «développer et promouvoir le secteur du théâtre et des arts de la scène en donnant aux talents saoudiens les moyens de poursuivre des carrières réussies»

RIYAD: La Commission du théâtre et des arts du spectacle a finalisé sa stratégie de développement du secteur en Arabie saoudite, conformément au cadre établi par la stratégie nationale pour la culture. 

Cette stratégie a été établie après une analyse approfondie de la situation du théâtre et des arts de la scène dans le Royaume. La Commission a également effectué des comparaisons internationales de référence. Elle s'est appuyée sur un certain nombre de travaux, dont plus de 50 documents, 20 entretiens avec les parties prenantes et des experts locaux et internationaux, ainsi que des sondages d'opinion couvrant divers segments de la société saoudienne. 

Ces études ont permis l’identification des défis auxquels est confronté le développement du théâtre et des arts de la scène dans le Royaume, principalement liés à: des programmes limités de développement des talents, un manque d'infrastructures de base, un financement médiocre, des technologies de bas niveau destinées aux spectacles, un manque de gouvernance avancée afin d’aider à atteindre une plus grande participation de la communauté, des outils de mesure de l'engagement du public insuffisants, et un manque de licences pour les activités et professions liées au secteur. 

La stratégie définit la portée du secteur, qui englobe toutes les formes d'arts de la scène: le théâtre, la danse, les spectacles de cirque, la comédie, les spectacles de rue, l'opéra. Elle englobe également les lieux, le contenu, la production et la prédominance de la culture des arts du spectacle dans le Royaume. 

La Commission vise à «créer des performances inspirantes avec des talents exceptionnels sur toutes les scènes». 

Sa mission est «de développer et de promouvoir le secteur du théâtre et des arts de la scène en donnant aux talents saoudiens les moyens de poursuivre des carrières réussies et de créer des contenus inspirants». 

La Commission s'est fixé cinq objectifs stratégiques: augmenter la quantité et la diversité des contenus; accroître et diversifier la production locale; garantir l'accès au secteur du théâtre et des arts de la scène; élever le niveau d'appréciation du public et des praticiens; et susciter la demande du public. 

Pour atteindre ces objectifs, la Commission a conçu des initiatives selon plusieurs principes directeurs qui visent à relever les principaux défis: créer un espace pour le théâtre efficace pour les talents saoudiens; assurer la transformation du secteur en une industrie productive qui contribue à la croissance économique; promouvoir la culture comme un mode de vie et améliorer les niveaux de professionnalisme et de créativité. 

La Commission mettra en œuvre 26 initiatives par étapes d'ici à 2030 afin de servir et développer le secteur. Elles s'articulent autour de six principes directeurs: 

  • Le développement des talents, qui comprend huit initiatives: éducation, formation et découverte de talents; théâtre scolaire; maison d'Ardha et maison de Samri; incubateur d'entreprises culturelles; académie de théâtre; initiative de développement de carrière; recrutement de diplômés du secteur; prix du mérite du secteur. 

  • Le développement de l'infrastructure du secteur, qui comprend trois initiatives: la mise à niveau et l'activation de l'infrastructure; le théâtre national; le quartier des théâtres de Riyad. 

  • Le principe de financement, qui s’articule également autour de trois initiatives: le soutien de la production locale; le soutien aux processus d’organisation et de présentation de spectacles; le financement des événements et du contenu. 

  • La technologie moderne, qui englobe deux initiatives: un programme de soutien à l'innovation; une initiative multiécran. 

  • Le principe d'audience, qui comprend sept initiatives: subventionner le prix des billets; mesurer la satisfaction du public; développer la critique théâtrale; sensibiliser aux œuvres du secteur local; sensibiliser l’international aux événements artistiques saoudiens; stimuler la participation de la communauté; initier des programmes pour les touristes; communiquer à l’international. 

  • Les initiatives de gouvernance: activation de la Commission; activation des institutions de la société civile;  travail avec les associations; facilitation des procédures d’octroi de licences.  

La Commission du théâtre et des arts de la scène utilisera sa stratégie afin de développer l'ensemble du secteur des arts du spectacle. Elle a pour but de répondre aux besoins des artistes, des investisseurs et des praticiens, notamment en proposant des formations et des stages, avec l’objectif de produire près de 4 500 artistes diplômés, quelque 4 200 stagiaires qualifiés et de découvrir les talents émergents dans le domaine. 

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de la Vision 2030 du Royaume, qui vise à développer le secteur culturel, à améliorer la qualité de vie et à contribuer à la croissance économique du pays. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.