De futurs vaccins espèrent résister aux mutations du coronavirus

Flacons usagés d'un vaccin anti-Covid / AFP
Flacons usagés d'un vaccin anti-Covid / AFP
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

De futurs vaccins espèrent résister aux mutations du coronavirus

  • La promesse, c'est un vaccin qui résiste à l'apparition des variants, les nouvelles souches du coronavirus qui diffèrent de celles à partir desquelles ont été développés les premiers vaccins
  • Le plus avancé est celui de l'américaine ImmunityBio qui a publié le mois dernier des résultats plutôt encourageants mais encore très préliminaires

PARIS : Les vaccins anti-Covid sont-ils condamnés à vite devenir obsolètes face aux mutations du virus? Certaines start-up travaillent sur des vaccins qui seraient efficaces pendant des années, voire plus. Mais la perspective est encore bien incertaine.

"Ça pourrait protéger sur plusieurs années", assure  Alexis Peyroles, patron d'OSE Immunotherapeutics, à propos d'un projet de vaccin pour lequel cette startup française vient d'entamer de premiers essais cliniques.

La promesse, c'est un vaccin qui résiste à l'apparition des variants, les nouvelles souches du coronavirus qui diffèrent de celles à partir desquelles ont été développés les premiers vaccins.

C'est l'une des grandes inconnues actuelles de l'épidémie: à quel point les vaccins actuellement administrés, comme celui de l'américain Pfizer, resteront efficaces quand ces variants vont se multiplier?

Jusqu'à maintenant, ils semblent bien tenir mais le patron de Pfizer lui-même, Albert Bourla, a récemment jugé probable de devoir injecter chaque année une nouvelle dose - actualisée - de son vaccin.

Face à ce défi, plusieurs biotechs suivent une piste différente des vaccins actuels: elles cherchent à stimuler d'abord les lymphocytes T, la part de la réponse immunitaire qui se concentre sur le repérage et l'élimination des cellules déjà infectées -- et non sur le virus lui-même.

Les vaccins en circulation, eux, visent d'abord la production d'anticorps, qui reconnaissent et détruisent le virus directement, avant qu'il n'infecte une cellule. Cela ne signifie pas que ces vaccins n'induisent aucune réponse par lymphocytes T - les premières données sont plutôt encourageantes - mais ce n'est pas leur angle d'attaque prioritaire.

Or, les lymphocytes T ont théoriquement plusieurs avantages par rapport aux anticorps. Ils peuvent survivre plus longtemps dans l'organisme et réagissent à des composants du virus qui ont beaucoup moins de risque de muter que ceux repérés par les anticorps. 

En France, la piste de la "réponse T" est suivie par OSE et une concurrente lyonnaise, Osivax, qui promet même un vaccin "universel", c'est-à-dire prêt à répondre à tout variant potentiel. L'Etat leur a octroyé des millions d'euros de financement, alors que la France est en retard en matière de développement d'un vaccin anti-Covid. 

Ces projets sont isolés car peu de laboratoires croient à un vaccin universel. Sur les presque 400 projets de vaccins anti-Covid recensés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), seuls quelques-uns revendiquent cette optique.

Le plus avancé est celui de l'américaine ImmunityBio qui a publié le mois dernier des résultats plutôt encourageants mais encore très préliminaires.

« A double tranchant »

Car la réalité de ces vaccins est encore très incertaine. Aucun des groupes concernés n'en promet un avant l'an prochain et beaucoup de scientifiques doutent que cette piste aboutisse.

Certains se demandent s'il n'est pas illusoire de chercher à répondre par avance à l'émergence future de nouvelles souches.

"Quand il y a une vaccination de masse, c'est en soi (...) une pression qui peut conduire le virus à évoluer de façon à échapper au vaccin, quel qu'il soit", a prévenu auprès le virologue britannique Julian Tang, qui voit donc une "arme à double tranchant" dans des vaccins conçus pour brasser très large.

L'autre grande interrogation, c'est à quel point notre organisme résistera au virus si on prépare sa réponse plutôt par lymphocytes T.

"Je suis dubitatif quant à l'efficacité d'un tel vaccin", a estimé le virologue français Yves Gaudin.

Lymphocytes et anticorps travaillent en tandem. Si la réponse par anticorps n'est pas bien en place, les lymphocytes T "ne serviront pas à grand chose", a-t-il insisté, soulignant que l'idéal est un vaccin qui soit efficace sur les deux plans. 

Mais, justement, si ces nouveaux vaccins deviennent réalité, ils seront injectés, du moins en Europe et aux Etats-Unis, à des personnes qui auront déjà reçu les vaccins actuels. Leurs anticorps seront donc préparés.

C'est l'argument employé par M. Peyroles chez OSE Immunotherapeutics pour assurer que son vaccin, en cas de résultats positifs, trouvera toute sa place.

Avec ce vaccin, "vous complétez et élargissez, sur la largeur et la durée, la défense élaborée grâce aux vaccins initiaux", avance-t-il.

Il argumente aussi qu'un tel vaccin offrirait une protection aux individus qui peinent naturellement à développer des anticorps, par exemple parce qu'ils sont atteints de certains cancers et diabètes.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.