Espagne: après le retour de la fête, le gouvernement appelle à la «responsabilité»

La plage de Barcelone, en Espagne, le dimanche 9 mai 2021. Les habitants de Barcelone étaient euphoriques alors que l'horloge sonnait à minuit, mettant fin à un état d'urgence national de six mois et, par conséquent, au couvre-feu local. (Photo, AP)
La plage de Barcelone, en Espagne, le dimanche 9 mai 2021. Les habitants de Barcelone étaient euphoriques alors que l'horloge sonnait à minuit, mettant fin à un état d'urgence national de six mois et, par conséquent, au couvre-feu local. (Photo, AP)
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Publié le Mardi 11 mai 2021

Espagne: après le retour de la fête, le gouvernement appelle à la «responsabilité»

  • «La fin du régime d'exception ne veut pas dire la fin des restrictions», a insisté le ministre de la Justice Juan Carlos Campo
  • À la Une lundi des quotidiens espagnols, les images de fêtards se baignant dans une fontaine à Madrid ou dansant sur la plage à Barcelone, sans masque ni distance sociale, ont choqué

MADRID: Au lendemain de la levée de l'état d'urgence sanitaire en Espagne, les scènes de liesse de fêtards sans masque ni distance choquaient dans le pays, amenant le gouvernement à lancer lundi un appel à la «responsabilité».

«La fin du régime d'exception ne veut pas dire la fin des restrictions», a insisté le ministre de la Justice Juan Carlos Campo, qui s'est fendu d'une tribune dans le quotidien El Pais.

«Les autorités doivent continuer à agir et les citoyens avoir un comportement responsable», a-t-il poursuivi.

Après avoir enduré des mois de couvre-feu et de bouclage des régions, dont on ne pouvait ni entrer ni sortir depuis l'imposition fin octobre de l'état d'urgence sanitaire, les Espagnols ont retrouvé depuis dimanche à 00H00 une certaine liberté.

À la Une lundi des quotidiens espagnols, les images de fêtards se baignant dans une fontaine à Madrid ou dansant sur la plage à Barcelone, sans masque ni distance sociale, ont choqué.

Le maire de Madrid José Luis Martinez-Almeida (droite) a ainsi estimé que «la liberté, ce n'est pas faire des "botellones"», terme désignant les grandes beuveries dans la rue.

L'opposition attaque Sanchez

L'opposition de droite – pourtant très permissive dans la région de Madrid qu'elle dirige et où bars et restaurants sont restés ouverts depuis juin 2020 – a immédiatement rejeté la responsabilité sur le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez.

«Le seul responsable des rassemblements dans les rues, c'est Pedro Sanchez», a dénoncé lundi le leader du Parti Populaire (PP), Pablo Casado, en accusant le gouvernement de ne pas avoir imaginé un plan B pour gérer la crise sanitaire, une fois l'état d'urgence levé.

«Le gouvernement central a manqué d'anticipation», a renchéri Juan Manuel Moreno, président PP de l'Andalousie (sud), la région la plus peuplée du pays, qui a réclamé de la «coordination» entre les régions.

Dans la région de Madrid, vaisseau amiral du PP avec, à sa proue, sa présidente fraîchement reconduite Isabel Diaz Ayuso, le gouvernement régional a préféré fustiger le comportement d'une minorité.

«On ne peut enfermer sept millions d'habitants à cause de quelques centaines de jeunes», a réagi Enrique Lopez, en charge de la justice au sein de l'exécutif régional. 

Tentant de justifier sa décision, le gouvernement a assuré, par la voix du ministre de la Justice, que les règles étaient «adaptées» à la phase actuelle de la pandémie et souligné que «28% de la population a déjà reçu une dose de vaccin».

Les régions, compétentes en matière de gestion de la crise sanitaire dans ce pays très décentralisé, peuvent en effet toujours limiter les horaires d'ouverture ou la capacité d'accueil des bars, des restaurants ou des commerces.

Elles peuvent aussi demander le rétablissement d'un couvre-feu ou le bouclage de leur territoire mais, l'état d'urgence ayant été levé, elles doivent pour cela disposer du feu vert de la justice car ces mesures restreignent les libertés fondamentales.

L'archipel touristique des Baléares comme la région de Valence l'ont par exemple obtenu pour conserver un couvre-feu.

En revanche, dans l'archipel des Canaries ou au Pays Basque, les tribunaux locaux ont rejeté les demandes de maintien d'un couvre-feu mais les Canaries ont d'ores et déjà annoncé qu'elles feraient appel. 

Le gouvernement a en effet permis la semaine dernière aux régions de faire appel devant le Tribunal suprême, la plus haute juridiction en Espagne, afin de tenter d'amadouer celles qui réclamaient une prolongation de l'état d'urgence face aux craintes de rebond des contagions. 

Le Tribunal suprême devra trancher et fixer le cadre général pour tout le pays, a souligné le ministre de la Justice, ajoutant même que le gouvernement était prêt à «proposer» des «changements législatifs supplémentaires» à la lumière de cette future décision de justice.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.