Mike Pompeo « optimiste » sur une normalisation entre Israël et d'autres pays arabes

Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo lors d'une déclaration conjointe à la presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. (Debbie HILL/AFP)
Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo lors d'une déclaration conjointe à la presse avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. (Debbie HILL/AFP)
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Publié le Mardi 25 août 2020

Mike Pompeo « optimiste » sur une normalisation entre Israël et d'autres pays arabes

  • « Je suis très optimiste de voir d'autres pays arabes se rallier à cette opportunité, de reconnaître l'Etat d'Israël et de travailler avec lui », a déclaré Pompeo
  • Le secrétaire d'Etat n'a pas établi une liste de pays candidats à une normalisation avec Israël, mais doit se rendre au Soudan et à Bahreïn, en plus des Emirats, au cours de cette tournée de cinq jours au Moyen-Orient

JERUSALEM: Au premier jour d'une nouvelle tournée au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s'est dit lundi « optimiste » à l'idée de voir « d'autres pays arabes » suivre l'exemple des Emirats arabes unis en normalisant leurs relations avec Israël en dépit des protestations palestiniennes.

Arrivé le visage barré d'un masque sanitaire aux couleurs du drapeau américain, M. Pompeo s'est entretenu à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et des ténors du gouvernement.

« Je suis très optimiste à l'idée de voir d'autres pays arabes se rallier à cette opportunité, de reconnaître l'Etat d'Israël et de travailler avec lui », a déclaré M. Pompeo.

Depuis l'annonce le 13 août de l'accord de normalisation entre les Emirats et Israël, les spéculations vont bon train -Bahreïn, Oman, Soudan ou encore Maroc- sur les candidats possibles à une normalisation avec l'Etat hébreu.

Le secrétaire d'Etat n'a pas établi une liste de pays candidats à une normalisation avec Israël, mais doit se rendre au Soudan et à Bahreïn, en plus des Emirats, au cours de cette tournée de cinq jours au Moyen-Orient.

Au côté de M. Pompeo, M. Netanyahu a évoqué « une nouvelle ère » où « d'autres pays » de la région pourraient suivre les traces des Emirats. « Nous avons discuté de cela et j'espère qu'il y aura du nouveau dans un futur rapproché. »

Le Pont de Londres

Le plan Trump pour le Moyen-Orient annoncé en janvier prévoit une coopération entre Israël et des pays arabes hostiles à l'Iran, ennemi de l'Etat hébreu et des Etats-Unis, ainsi que l'annexion de pans de la Cisjordanie par l'Etat hébreu.

Or, les Emirats assurent que l'accord avec Israël prévoit de « mettre fin à toute annexion supplémentaire » en Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967, alors que M. Netanyahu a évoqué un simple « report ».

Les Palestiniens, dont les ponts avec l'administration Trump sont rompus, considèrent eux l'accord Israël/Emirats comme un « coup de poignard dans le dos » et tentent de mobiliser d'autres puissances étrangères pour y faire obstacle.

Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab est attendu lundi soir à Jérusalem, où il doit s'entretenir avec Mike Pompeo, selon des sources britanniques. Mardi, il verra Benjamin Netanyahu, puis à Ramallah le président palestinien Mahmoud Abbas.

« La suspension (du projet) d'annexion par Israël est une étape essentielle pour un Moyen-Orient plus pacifique. Il est important de construire sur cette dynamique », a déclaré dans un communiqué M. Raab, en disant travailler à la « reprise du dialogue entre Palestiniens et Israéliens ». 

D'ailleurs, les autorités israéliennes ont elles-mêmes réclamé lundi à Londres un « pont » avec les Palestiniens.

A Ramallah, des sources diplomatiques palestiniennes ont demandé au Royaume-Uni de convaincre Israël à mettre fin « définitivement » à son projet d'annexion comme l'une des conditions préalables à d'éventuels pourparlers de paix.

Au pouvoir à Gaza, autre territoire palestinien, le mouvement islamiste Hamas a lui appelé les leaders régionaux à « briser le silence » et faire pression sur Israël pour « mettre fin » à son blocus sur cette enclave.

Avantage militaire

La normalisation « permettra de changer la trajectoire de la région, d'un passé d'hostilités et de conflits à un autre d'espoir, de paix et de prospérité », a plaidé l'ambassadeur des Emirats à Washington, Youssef al-Otaïba, en référence à l'accord avec Israël, tout en prévenant que des « difficultés » pourraient survenir.

A ce titre, un sujet reste particulièrement sensible pour Israël: la vente possible par les Etats-Unis d'avions de combat F-35 aux Emirats.

Ces derniers disposent d'une soixantaine de Mirage 2000, un avion de combat polyvalent, mais selon le New York Times l'administration Trump a « accéléré » son offensive pour vendre des F-35 de nouvelle génération à Abou Dhabi.

Historiquement, Israël s'oppose à la vente de F-35 aux autres pays du Moyen-Orient, y compris à la Jordanie et à l'Egypte -pays avec lesquels il a signé des accords de paix-, car il veut y maintenir sa supériorité technologique.

Benjamin Netanyahu a réitéré lundi que l'accord avec les Emirats n'incluait pas de clause concernant le F-35, affirmant avoir reçu « des garanties » des Etats-Unis que « l'avance » militaire de son pays serait maintenue.

« Nous allons continuer de maintenir cette avance militaire qualitative mais nous voulons pouvoir aussi fournir (aux Emirats) l'équipement dont ils ont besoin pour protéger leur population de la même menace que constitue la République islamique d'Iran », a dit Mike Pompeo.

M. Pompeo souhaite « inonder notre région d'encore plus d'armes américaines », a ironisé sur Twitter son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif.

Et, dans cette joute oratoire, M. Pompeo de rétorquer auprès du Jerusalem Post: « J'espère qu'un jour l'Iran va aussi normaliser (ses relations) avec Israël ».


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.