Fin de la trêve en Afghanistan: les combats reprennent dans le Sud et près de Kaboul

Un taliban inspecte l'intérieur d'une mosquée après l'explosion d'une bombe dans le district de Shakar Dara à Kaboul, en Afghanistan, le 14 mai 2021 (AP)
Un taliban inspecte l'intérieur d'une mosquée après l'explosion d'une bombe dans le district de Shakar Dara à Kaboul, en Afghanistan, le 14 mai 2021 (AP)
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Publié le Dimanche 16 mai 2021

Fin de la trêve en Afghanistan: les combats reprennent dans le Sud et près de Kaboul

  • Les talibans et les forces gouvernementales se sont affrontés quand le cessez-le-feu s'est terminé
  • Selon le gouvernorat du Helmand, 21 combattants talibans ont été tués lors d'affrontements dans la matinée, qui ont duré plusieurs heures

KANDAHAR: Les combats ont repris dimanche entre forces gouvernementales et talibans dans le sud de l'Afghanistan, au terme d'un cessez-le-feu de trois jours décrété pour la fête musulmane de l'Aïd, dans le contexte du retrait des derniers soldats américains. 

Des accrochages ont été signalés dans la périphérie de Lashkar Gah, la capitale de la province du Helmand, ont indiqué un porte-parole de l'armée et un responsable local.  

Cette zone a été le théâtre d'intenses combats depuis le 1er mai, date à laquelle les Etats-Unis étaient supposés avoir retiré leurs 2 500 soldats encore présents sur place. 

« Les combats ont débuté tôt ce matin et se poursuivent encore », a déclaré Attaullah Afghan, chef du conseil provincial du Helmand. 

Il a affirmé que des talibans avaient attaqué plusieurs points de contrôle autour de la capitale provinciale et dans d'autres districts. Un porte-parole de l'armée afghane dans le Sud a confirmé que les combats avaient repris. 

Les forces afghanes « sont à l'origine des opérations », a cependant affirmé le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid. « Ne nous en attribuez pas la responsabilité ». 

Selon le gouvernorat du Helmand, 21 combattants talibans ont été tués lors d'affrontements dans la matinée, qui ont duré plusieurs heures. D'autres attaques sont attendues pendant la nuit, selon l'armée. 

Soutien aérien crucial 

Les Etats-Unis, qui cherchent à mettre fin à leur plus longue guerre, devaient avoir retiré l'ensemble de leurs troupes encore présentes sur place au 1er mai, en vertu de l'accord signé en 2020 au Qatar avec les talibans par l'ancienne administration de Donald Trump.  

Mais le nouveau président américain Joe Biden, tout en confirmant le retrait total, a repoussé cette échéance au 11 septembre, date du 20e anniversaire des attentats de 2001 aux Etats-Unis, ce qui a suscité la colère des talibans.  

Nishank Motwani, un expert indépendant de l'Afghanistan, a expliqué que les talibans voyaient le retrait américain comme une victoire. Pour eux, « la fin de la république afghane, telle qu'on la connaît, est en vue ». 

Dimanche, l'armée afghane a également lancé une opération pour reprendre le district de Nerkh (40 km de Kaboul), pris par les talibans avant le cessez-le-feu. 

« Aujourd'hui, nos forces ont réussi à reprendre une zone stratégique du district », a déclaré Rohullah Ahmadzai, un porte-parole du ministère de la Défense. 

Les forces gouvernementales bénéficient jusqu'ici d'un soutien aérien crucial des Etats-Unis et rien ne dit qu'elles pourront contenir les assauts des talibans sans l'aide de Washington. 

« Ca va être très difficile pour nous d'effectuer des opérations », a déclaré cette semaine un officier afghan sous couvert d'anonymat après le retrait des forces américaines de la base aérienne de Kandahar, qui fut un temps la deuxième la plus grande du pays. 

« Nos avions ne peuvent voler la nuit, ce qui fait que les opérations nocturnes seront compliquées ». 

Quatrième trêve en 20 ans 

Les talibans, imités par le gouvernement afghan, avaient annoncé lundi un cessez-le-feu de trois jours pour l'Aïd el-Fitr, la fête musulmane qui marque la fin du ramadan. 

Cette trêve a globalement été respectée par les deux parties. Mais la fragile accalmie a été interrompue vendredi par l'explosion d'une bombe dans une mosquée de la banlieue de Kaboul dans laquelle 12 fidèles, dont l'imam local, sont morts. 

Les talibans ont nié toute responsabilité dans cet attentat qui a été revendiqué par le groupe Etat Islamique (EI), selon l'agence américaine SITE, spécialisée dans la surveillance de l'activité en ligne des groupes jihadistes. 

La trêve qui s'est achevée samedi soir est seulement la quatrième conclue entre talibans et forces gouvernementales en 20 ans de conflit. 

Vendredi, des négociateurs du gouvernement afghan et des membres de la direction du mouvement taliban s'étaient rencontrés au Qatar pour discuter des pourparlers de paix, au point mort depuis des mois. 

« Les deux parties sont tombées d'accord pour continuer les pourparlers » après l'Aïd el-Fitr, avaient souligné les talibans dans un tweet. 

Mais les insurgés encerclent de plus en plus les grands centres urbains, laissant suggérer qu'ils attendent le retrait des Américains pour déclencher de vastes offensives contre les villes. 

Le 8 mai, plus de 50 personnes ont été tuées et une centaine d'autres blessées dans un quartier chiite de la capitale par l'explosion de bombes placées devant une école de filles.  

Il s'agissait de l'attentat le plus meurtrier en un an. Les autorités ont accusé les talibans mais ceux-ci ont nié en avoir été les auteurs. 


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.