Covid-19: la France se prépare pour la vague des réouvertures

Un souffle de liberté gagne la France (Photo, AFP).
Un souffle de liberté gagne la France (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 18 mai 2021

Covid-19: la France se prépare pour la vague des réouvertures

  • Encore deux jours avant le retour des verres en terrasse et les premières séances de cinéma de l'année 2021
  • Au bout de six mois de restrictions et après un hiver dominé par une Covid meurtrière, la France renoue cette semaine avec une partie de ses loisirs

PARIS: Encore deux jours avant le retour des verres en terrasse et les premières séances de cinéma de l'année 2021. Au bout de six mois de restrictions et après un hiver dominé par une Covid meurtrière, la France renoue cette semaine avec une partie de ses loisirs, aidée par le ralentissement de l'épidémie.

« Ce sera peut-être l'occasion de sortir entre collègues », espère Lucie Mazier, une architecte de 25 ans qui a débarqué à Paris « il y a six mois » sans « connaître grand monde ». « C'est compliqué d'aller vers les autres quand il n'y a aucun moyen de sociabiliser », ajoute la jeune femme.

Mercredi, il ne sera pas seulement possible de retourner « boire un ‘coca zéro’ avec des copines en terrasse », comme le souhaite aussi Amélie, une avocate parisienne de 32 ans qui a hâte de retrouver « la vie, la vraie ».

Témoins de ce retour à une forme de normalité, les films à l'affiche mercredi, comme « Drunk » ou « Adieu les cons », ont fait leur retour sur les panneaux publicitaires, dont certains étaient restés figés tout l'hiver aux sorties espérées en vain en décembre.

Jusqu'à 21 h

Après 203 jours de fermeture d'affilée qui les a mis en péril économique, cinémas, théâtres et musées pourront rouvrir au public avec des jauges maximales de fréquentation. Des règles aussi en vigueur pour les boutiques de vêtements dont certaines accusent un recul de leur chiffre d'affaires jusqu'à 40%, ou les magasins de jouets autorisés à relever le rideau mercredi.

Un souffle de liberté retrouvée mais encore limitée : appliqué sur tout le territoire depuis le 16 janvier à 18H00 puis 19H00, le couvre-feu sera seulement repoussé à 21H00 mercredi, avant d'être décalé à 23H00 le 9 juin puis, si la situation sanitaire le permet, de disparaître au 30 juin.

Et la France va « bientôt » arriver à un point où le masque ne sera plus obligatoire en extérieur, a déclaré lundi le ministre de la Santé Olivier Véran sur BFMTV. « Si la circulation du virus continue à baisser, ça va être rapidement envisagé », a-t-il ajouté, se refusant toutefois à donner une échéance.

Entre couvre-feu, météo capricieuse et les jauges (tables de six, à 50% de la capacité), rouvrir une terrasse est un exercice de haute voltige pour les bistrotiers dont 40% seulement disposent d'un espace extérieur.

« Remettre tout en marche pour quatre tables, est-ce que ça vaut le coup ? C'est une vraie question et je n'ai pas la réponse », explique Stéphanie Mathey qui gère trois bistrots dans Paris. Mais « on va se chauffer comme un diesel, chauffer l'équipe qui n'a pas travaillé depuis très longtemps (...) pour être vraiment prêts le 9 juin et encore plus le 30 », dit-elle.

La réouverture s'opère sur fond de recul net de l'épidémie au niveau national avec un taux d'incidence qui a chuté à 142 nouveaux cas pour 100 000 habitants sur sept jours, quand il culminait à plus de 400 début avril.

Conséquence, la décrue se poursuit encore à l'hôpital où le nombre de malades de la Covid-19 atteignait moins de 23 000 lundi (22 749), au plus bas depuis octobre. Parmi eux, quelque 4 190 patients étaient soignés dans les services de réanimation, un niveau en baisse constante, même si l'Ile-de-France et les Hauts-de-France dépassent toujours les 100% d'occupation de leurs services de soins critiques.

« Prophètes de malheur »

Et le nombre quotidien de morts à l'hôpital de malades de la Covid-19 était de 196 lundi, soit une centaine de moins que le lundi précédent. Au total, l'épidémie a tué jusqu'à présent quelque 107 850 personnes.

« On voit aujourd'hui que les signaux sont au vert et ça démontre que le président de la République a eu raison dans ce calendrier », s'est félicité sur RTL le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, alors que la Grande-Bretagne s'inquiète pour son déconfinement à cause du variant indien.

« Ca donne tort à tous les prophètes de malheur, à tous ceux qui ne croient pas à la responsabilité des Français », a-t-il ajouté. L'exécutif avait été accusé de trop tarder à prendre des mesures sanitaires plus strictes face au variant anglais, plus contagieux, qui a causé une troisième vague meurtrière depuis le début de l'année (43 000 décès en 2021).

Le gouvernement a pu aussi se targuer samedi d'atteindre son objectif de 20 millions de premières injections de vaccin antiCovid au 15 mai. 

La campagne progresse mais bute cependant sur la désaffection pour le vaccin d'AstraZeneca, réservé aux plus de 55 ans en raison des risques rarissimes de thromboses graves.

En retard dans la course entre laboratoires, le français Sanofi a pu annoncer lundi les résultats positifs d'un essai clinique de phase 2 sur son principal projet de vaccin contre la Covid-19. Une étude de phase 3, la toute dernière avant une potentielle autorisation, devrait démarrer entre fin mai et début juin.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.