Lancement du projet Made in Saudi Arabia pour soutenir les entreprises saoudiennes

Les visiteurs regardent une présentation 3D lors d'une récente exposition sur NEOM, à Riyad, la capitale saoudienne. La faculté des établissements universitaires encourage à soutenir les produits fabriqués localement et basés sur l'innovation. (Photo du fichier Reuters)
Les visiteurs regardent une présentation 3D lors d'une récente exposition sur NEOM, à Riyad, la capitale saoudienne. La faculté des établissements universitaires encourage à soutenir les produits fabriqués localement et basés sur l'innovation. (Photo du fichier Reuters)
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Publié le Mardi 25 août 2020

Lancement du projet Made in Saudi Arabia pour soutenir les entreprises saoudiennes

  • Des experts ont souligné l’importance de la période de réalisation de ce projet récemment annoncé par le ministre de l’Industrie et des Ressources minérales Bandar al-Khorayef
  • « Made in Saudi Arabia apportera des avantages stratégiques au secteur industriel et aidera les universités à nouer des partenariats avec des entreprises locales et internationales afin de promouvoir le développement de l’industrialisation numérique et la

RIYAD : Il ne fait aucun doute que le soutien des entreprises locales saoudiennes a été l’objectif de nombreuses industries au cours des dernières années. Un objectif plus que jamais d’actualité avec le lancement du projet Made in Saudi Arabia.

Le soutien des produits nationaux était déjà une priorité pour les entreprises émergentes. Mais des experts universitaires, économiques et industriels ont souligné l’importance de la période de réalisation de ce projet, récemment annoncé par le ministre de l’Industrie et des Ressources minérales, Bandar al-Khorayef. Made in Saudi Arabia entend à la fois augmenter la croissance des industries nationales et inciter les consommateurs à se tourner vers ces dernières.

Le Dr Lilak al-Safadi, présidente de la Saudi Electronic University, a évoqué le rapport 2020 de l’ONU sur le développement industriel, qui décrit le Royaume comme l'un des États les plus activement engagés dans les technologies de production numérique avancées.

« Le rapport a été publié à l’issue de recherches approfondies, avec la participation d’institutions académiques et de centres de recherche mondiaux. Le développement rapide des technologies de production numériques telles que l’Internet des objets, l’intelligence artificielle, l’analyse de mégadonnées, l’informatique en nuage, l’automatisation… modifie radicalement la nature de la production industrielle tout en favorisant un développement industriel global et durable », a-t-elle expliqué.

Les universités nationales devraient jouer un rôle dans l’amélioration des compétences entrepreneuriales et innovantes et veiller à ce que les programmes et les cours soient à jour, en ayant intégré les dernières tendances industrielles. La faculté des établissements académiques devrait soutenir les produits locaux basés sur l’innovation, car une telle action pourrait aider les universités à jouer un rôle complémentaire avec le secteur industriel.

 

Dr Lilak al-Safadi

« À la lumière des avantages de l’utilisation de la technologie dans le processus d’industrialisation, le projet Made in Saudi Arabia apportera des avantages stratégiques au secteur industriel et aidera les universités à nouer des partenariats avec des entreprises locales et internationales afin de promouvoir le développement de l’industrialisation numérique et la recherche. Il aidera également à concevoir des produits durables », a expliqué Al-Safadi.

Le conseiller économique Hassan Alwatban souligne l’importance du projet Made in Saudi Arabia, compte tenu surtout des progrès majeurs réalisés par le Royaume en termes d’infrastructure et d’autres objectifs de développement. Aujourd’hui, il est possible de faire des investissements sûrs, sachant que le gouvernement propose un soutien continu afin de garantir un développement constant pour tous les secteurs.

« La protection des industries locales est essentielle pour ce projet. Les taxes et les prélèvements doivent être imposés sur les biens étrangers et importés car ils constituent un obstacle à l’industrialisation nationale et pourraient contribuer à son échec si aucune mesure n’est prise », affirme-t-il.

Après l’éducation, l’expérience est la clé du succès de tout produit. C’est particulièrement vrai pour les produits saoudiens. Le conseiller précise aussi que les Saoudiens doivent acquérir une expérience étrangère et promouvoir leurs produits.

« Nous devons trouver des moyens et des approches qui aident à réduire les coûts de production car si les prix des produits locaux continuent d’augmenter, cela aura un impact sur la continuité de la manufacture nationale. Dans ce cas, le produit étranger remplacera le produit saoudien. L’une des façons de réduire les coûts de production est de garantir un accès facile aux produits nationaux dans tout le pays », explique le conseiller économique.

Afin d’assurer la continuité, Alwatban laisse entendre qu’avoir un partenaire stratégique aiderait les produits saoudiens à survivre dans un marché en constante évolution.

« Quelle que soit la taille du capital, celui-ci pourrait être affecté lorsque le projet traverse des périodes difficiles. Avec l'aide d’un partenaire stratégique, le produit saoudien peut survivre à tous les obstacles et à toutes les difficultés », a-t-il ajouté.

Le président du groupe ACE, Tareq Al-Akil, souligne qu’il est important d’encourager les individus à diriger de petites entreprises indépendantes. Il note qu'il devrait y avoir des centres de services qui agissent de manière complémentaire pour certaines industries, ainsi que des centres de collecte de données.

Al-Akil, qui a trois décennies d’expérience dans différents secteurs d’affaires, appelle à maximiser les ressources locales pour l’intérêt de la société. Cette démarche, indique-t-il, implique une augmentation des revenus, une diminution du chômage et le maintien des liquidités, tandis que le PIB se verrait renforcé.

« Il est logique de commencer petit et de devenir grand avec le temps, après avoir acquis de l’expérience, contrôlé les coûts et identifié les canaux de distribution. Les stéréotypes associés aux entrepreneurs industriels ont changé et ne sont plus négatifs », a-t-il encore affirmé.

Le Dr Abdallah al-Alakel, un chercheur dans le domaine de l’innovation, explique dit qu’il est important d’avoir une feuille de route pour localiser les technologies et tirer le meilleur parti des expériences précédentes.

« Afin que ces projets réussissent, les secteurs public et privé ainsi que les universités devraient travailler ensemble pour créer des produits innovants. Chaque secteur joue un rôle clé dans son domaine, que ce soit le développement, l’innovation, l’infrastructure ou les lois et les règlements. Tous les secteurs impliqués peuvent coopérer pour éliminer l’ensemble des obstacles rencontrés par le secteur industriel. La détermination et le travail complémentaire sont les seuls moyens d’atteindre les objectifs recherchés », précise-t-il.

Certaines organisations, entreprises et universités ont des expériences antérieures qui peuvent être utiles à cet égard, comme la Cité du roi Abdelaziz pour la science et la technologie, qui s’est beaucoup impliquée dans la localisation de certaines technologies, y compris les applications militaires, l'énergie solaire et les satellites, et les applications logicielles. Nous pouvons citer aussi la Sabic, les entreprises agricoles, l’université du Roi Fahd du Pétrole et des Mines, l'université du Roi Saoud et l’université des Sciences et Technologies du roi Abdallah.

« Elles ont toutes de l’expérience dans les industries pétrolières. Le plan Vision 2030 du Royaume a d’ailleurs pour objectif de trouver des moyens de collaboration mutuelle entre tous les secteurs. C'est quelque chose d'important », a déclaré Al-Alakel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Lors d'une cérémonie en Irak, les premiers combattants kurdes du PKK ont brûlé leurs armes

Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences. (Reuters)
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  • Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak
  • Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé

SOULEIMANIYEH: Une trentaine de combattants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan en guerre contre Ankara depuis quatre décennies, ont entamé vendredi en Irak le début d'un désarmement censé mettre fin à quatre décennies de violences.

Selon une journaliste de l'AFP, quatre commandants du mouvement et leurs hommes ont déposé et brûlé leurs armes lors d'une cérémonie, vendredi matin, à 50 km à l'ouest de Souleimaniyeh, dans la région autonome du Kurdistan, dans le nord de l'Irak.

Celle-ci s'est déroulée dans la grotte de Casene, connue pour avoir notamment abrité une imprimerie qui a publié l'un des premiers journaux kurdes, a-t-elle précisé.

Le PKK a salué une "opération historique et démocratique".

Les combattants devaient ensuite regagner les montagnes proches où ils sont basés, avait indiqué précédemment à l'AFP un responsable du PKK.

Des représentants du gouvernement autonome du Kurdistan irakien et de son président Nechirvan Barzani ont assisté aux opérations, mais il n'a pas été précisé qui avait été dépêché par Ankara, hormis des membres des services de renseignements selon les médias turcs.

Les autorités locales kurdes avaient annoncé peu avant avoir abattu deux drones à proximité des positions des forces kurdes, quelques heures avant le début des opérations.

Un processus de paix initié depuis l'automne doit permettre de tourner la page de plus de quatre décennies de violences qui ont fait au moins 40.000 morts, et résoudre la question kurde tant au niveau national que régional, selon les experts.

"Responsabilité historique" 

Le 27 février, le chef du PKK Abdullah Öcalan, 76 ans dont vingt-six en prison, a appelé le mouvement à "déposer les armes et (...) à se dissoudre", affirmant "assumer la responsabilité historique de cet appel".

Parmi un nombre restreint d'invités conviés vendredi, officiellement pour des raisons de sécurité, figurent des élus du parti turc prokurde DEM, médiateur entre le PKK et le gouvernement turc.

Pour la Turquie, comme pour ses alliés occidentaux, le PKK est considéré comme un mouvement terroriste.

C'est paradoxalement l'allié du président turc Recep Tayyip Erdogan, le chef du parti nationaliste MHP, Devlet Bahceli, qui a tendu la main à l'ennemi public, lui proposant d'appeler les combattants à renoncer à la lutte armée et à "venir s'exprimer devant le Parlement".

Mercredi, dans un message vidéo en turc, "Apo" (oncle) comme l'appellent ses fidèles, a confirmé l'imminence du désarmement.

"Je crois au pouvoir de la politique et de la paix sociale et non des armes. Et je vous appelle à mettre ce principe en pratique", insistait-il dans cette longue adresse.

Le chef de l'Etat turc a récemment exprimé sa confiance de voir "une Turquie sans terroriste", espérant que "ce processus prometteur se conclurait avec succès le plus rapidement possible, sans obstacle, ni risque de sabotage".

"Geste de bonne volonté" 

Selon un commandant du PKK, cette première cérémonie était un "geste de bonne volonté".

Abdullah Öcalan, lui, est toujours détenu sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul, et ne réclame pas d'en sortir, alors que ses commandants faisaient de sa libération un des termes de l'équation.

"La situation de notre chef, Apo, affecte le processus et le ralentit", jugeait la semaine dernière un haut responsable du PKK, Mustafa Karasu.

En refusant de lier son sort personnel à l'avenir du processus de paix, M. Öcalan "contredit les conditions posées par le Parti qui demandait son élargissement afin qu'il puisse mener à bien le processus de paix", note l'historien des mouvements kurdes Boris James.

Le chercheur relève par ailleurs l'absence "d'acteur tiers pour garantir la probité du processus" et insiste: "Une très forte défiance subsiste entre le PKK et l'Etat turc, or l'Etat a donné peu de gages" aux combattants kurdes.

Ces derniers ont régulièrement dénoncé la poursuite des bombardements turcs sur leurs positions en Irak malgré le processus en cours.

Depuis les derniers violents combats qui avaient ensanglanté la ville turque à majorité kurde de Diyarbakir (sud-est) en 2015, les combattants du PKK sont principalement restés cantonnés dans les montagnes de Qandil, en Irak, soumis également aux opérations de ratissage de l'armée turque.

 


Dix personnes secourues après l'attaque meurtrière d'un navire en mer Rouge

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments. (Reuters)
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  • Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments
  • Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X

DUBAI: Dix personnes ont été secourues après l'attaque d'un navire en mer Rouge par les rebelles houthis du Yémen, tandis que trois autres ont été tuées et douze sont toujours portées disparues, selon la mission européenne Aspides déployée dans la zone.

Cette attaque, l'une des plus meurtrières menées par les Houthis contre la marine marchande, marque une escalade dans cette zone maritime essentielle pour le commerce mondial, menaçant une trêve conclue en mai avec les Etats-Unis censée préserver la liberté de navigation.

Après plusieurs mois d'accalmie, les Houthis ont attaqué le navire Magic Seas dimanche, dont l'équipage a été évacué par la marine émiratie, puis l'Eternity C lundi et mardi, coulant les deux bâtiments.

Trois membres d'équipage philippins et un membre grec de l'équipe de sécurité à bord du Eternity C ont été récupérés en mer dans la nuit, "portant le nombre total de personnes secourues à 10", a indiqué jeudi la mission navale de l'Union européenne sur X.

Au total, 25 personnes se trouvaient à bord de ce vraquier battant pavillon libérien.

Mardi, Aspides avait déclaré à l'AFP que trois personnes avaient été tuées et au moins deux blessées, parmi lesquelles un électricien russe qui a perdu une jambe, lors de l'attaque menée par les rebelles yéménites.

Le sort des autres membres de l'équipage reste incertain.

Mercredi, les Houthis ont affirmé avoir "secouru" un nombre indéterminé de personnes à bord du navire et les avoir emmenés dans un " lieu sûr". L'ambassade des Etats-Unis au Yémen les a accusés d'avoir enlevé les survivants.

Les insurgés ont également diffusé une vidéo montrant une puissante explosion sur le pont du cargo, qui a ensuite coulé.

"Profonde inquiétude" 

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie aux bombardements israéliens depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Ces attaques ont contraint de nombreux armateurs à éviter la mer Rouge, par où transite 12% du commerce mondial, d'après la Chambre internationale de la marine marchande (ICS).

Les Houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du Yémen, en proie à une guerre civile depuis 2014, avaient interrompu leurs attaques maritimes cette année après un cessez-le-feu à Gaza conclu en janvier et qui a pris fin deux mois plus tard.

En mai, ces rebelles proches de l'Iran avaient averti qu'ils continueraient à s'en prendre aux navires israéliens ou liés à Israël, malgré une trêve avec les Etats-Unis qui a mis fin à des semaines de bombardements américains des cibles rebelles au Yémen.

Leur chef, Abdel Malek al-Houthi, a répété jeudi que ces opérations se poursuivront "tant que l'agression et le siège de Gaza perdureront", en affirmant que les navires visés appartiennent à des compagnies "violant l'interdiction" de se rendre en Israël.

Selon le Centre conjoint d'information maritime, géré par une coalition navale occidentale, le Magic Seas et l'Eternity C ont probablement été attaqués "en raison de précédents passages dans des ports israéliens ou de liens entre leurs propriétaires ou gestionnaires et d'autres navires ayant fréquenté Israël".

L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a fait part de sa "profonde inquiétude", en déplorant des "pertes civiles, des blessés, ainsi qu'un risque potentiel de dommages environnementaux".

L'attaque contre l'Eternity C est la plus meurtrière depuis l'attaque de missile contre le navire marchand True Confidence en mars de l'année dernière, qui avait fait trois morts.

Les Houthis ont également capturé le Galaxy Leader en novembre 2023 et coulé le Rubymar, qui transportait 21.000 tonnes d'engrais, en février 2024.


Gaza: la Défense civile annonce 66 morts dont des enfants devant une clinique

La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas. (AFP)
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  • La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes
  • "Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition"

GAZA: La Défense civile locale a fait état de 66 morts jeudi dans les opérations militaires israéliennes à Gaza, dont 17, y compris des enfants, dans une frappe devant une clinique de Deir al-Balah où l'armée a dit avoir visé un combattant du Hamas.

Un raid aérien a touché en matinée un groupe de personnes qui patientaient devant un établissement médical de Deir al-Balah, a indiqué à l'AFP Mohammad al-Moughayyir, un responsable de l'organisation de premiers secours. Parmi les 17 morts figurent huit enfants au moins, selon lui.

L'armée israélienne a indiqué à l'AFP avoir ciblé à Deir al-Balah un membre d'une unité d'élite du mouvement islamiste palestinien Hamas, la Noukhba, ayant participé selon elle "au massacre du 7 octobre" 2023, à l'origine de la guerre à Gaza.

Elle a dit regretter "tout dommage causé à des personnes non impliquées" et oeuvrer "autant que possible à limiter les atteintes aux civils".

"Il n'y a eu aucun avertissement, juste une frappe directe au milieu des civils", a raconté à l'AFP Mohamed Abou Ouda, qui était dans la file d'attente devant la clinique. "Qu'avons-nous fait et qu'ont fait nos enfants pour mériter cela?"

"Nous étions des dizaines à attendre", a déclaré un autre témoin, Youssef Al-Aydi. "Soudain, nous avons entendu le bruit d'un avion s'approcher, puis l'explosion a retenti. Le sol a tremblé sous nos pieds et autour de nous ce n'était que sang et cris déchirants".

"Familles innocentes" 

La clinique de Deir al-Balah est gérée par l'ONG humanitaire Project HOPE, qui a rapporté de son côté la mort de 15 personnes, dont dix enfants et deux femmes.

"Les cliniques de Project HOPE sont des lieux de refuge à Gaza, où les gens amènent leurs jeunes enfants, où les femmes reçoivent des soins pendant et après leur grossesse, où l'on traite la malnutrition", a commenté dans un communiqué le responsable de l'ONG, Rabih Torbay.

"Pourtant, ce matin, des familles innocentes ont été attaquées sans pitié alors qu'elles faisaient la queue en attendant l'ouverture des portes", a-t-il ajouté, appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Selon l'Unicef, l'un des enfants tués devant la clinique avait tout juste un an et venait de prononcer ses premiers mots quelques heures plus tôt d'après sa mère.

"Aucun parent ne devrait avoir à faire face à une telle tragédie", a commenté la directrice de l'agence onusienne Catherine Russell. "Tuer des familles qui tentent d'avoir accès à une aide vitale est quelque chose d'inconcevable".

L'armée israélienne n'a pas commenté les autres incidents rapportés par la Défense civile, dont l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours retenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Au moins 57.762 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.