Ceuta: les arrivées de migrants continuent, Bruxelles durcit le ton

Des soldats espagnols montent la garde alors que des migrants se tiennent sur des rochers au large de l'enclave espagnole de Ceuta, le 18 mai 2021. ANTONIO SEMPERE / AFP
Des soldats espagnols montent la garde alors que des migrants se tiennent sur des rochers au large de l'enclave espagnole de Ceuta, le 18 mai 2021. ANTONIO SEMPERE / AFP
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Ceuta: les arrivées de migrants continuent, Bruxelles durcit le ton

  • Des migrants continuaient d'arriver mercredi matin au compte-gouttes dans l'enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc voisin, contre qui l'Union européenne a durci le ton en assurant qu'elle ne se laisserait pas "intimider" sur la question migratoire
  • Depuis lundi, 8.000 personnes, un chiffre sans précédent, ont rejoint Ceuta, profitant d'un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain

FNIDEQ, MAROC: Des migrants continuaient d'arriver mercredi matin au compte-gouttes dans l'enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc voisin, contre qui l'Union européenne a durci le ton en assurant qu'elle ne se laisserait pas "intimider" sur la question migratoire.

De son côté, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a accusé Rabat de "défier" Madrid.

Depuis lundi, 8.000 personnes, un chiffre sans précédent, ont rejoint Ceuta, profitant d'un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain.

Cette vague migratoire inédite a pour toile de fond la crise diplomatique majeure entre Madrid et Rabat, qui ne décolère pas depuis l'arrivée le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, ennemi juré du Maroc.

Se mettant à l'eau du côté marocain de la frontière, délimitée par une haute clôture sur une digue, des migrants, essentiellement des Marocains, continuaient à rejoindre Ceuta à la nage.

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Dans cette image mise à disposition par La Moncloa (ministère espagnol de la Présidence), l'hélicoptère transportant le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez vole près de la clôture frontalière de l'enclave espagnole de Ceuta le 18 mai 2021. FERNANDO CALVO / LA MONCLOA / AFP

Interceptés dès leur arrivée sur la rive par des soldats espagnols, dans une ambiance parfois tendue, ils étaient escortés jusqu'à une équipe médicale avant d'être ramenés de force vers la clôture marquant la frontière, a constaté une journaliste de l'AFP.

Le long de la rive, des dizaines de soldats anti-émeutes espagnols étaient déployés et tiraient parfois des gaz lacrymogènes tandis qu'un bateau de la Garde civile patrouillait afin de décourager les candidats à la traversée.

"L'Espagne est actuellement défiée par un pays tiers, le Maroc", a déclaré mercredi Pedro Sanchez, fustigeant "le manque de contrôle des autorités marocaines".

Il ne s'agit "pas seulement d'un manque de respect envers l'Espagne, mais envers toute l'Union européenne", a poursuivi le dirigeant, qui a envoyé des renforts policiers et avait promis mardi de "rétablir l'ordre" dans l'enclave.

Avec l'autre enclave de Melilla, située à 400 kilomètres à l'est sur la côte marocaine, Ceuta est la seule frontière terrestre de l'UE avec l'Afrique. 

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Durcissant le ton, Bruxelles a assuré mercredi, par la voix du vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas, que "personne ne peut intimider ou faire chanter l'Union européenne (...) sur le thème migratoire", dans une allusion claire au Maroc.

"Ceuta, c'est l'Europe, cette frontière est une frontière européenne et ce qui se passe là-bas n'est pas le problème de Madrid, c’est le problème de tous" les Européens, a ajouté M. Schinas.

Le gouvernement espagnol avait convoqué mardi, pour lui signifier son "mécontentement",  l'ambassadrice marocaine en Espagne qui a été rappelée par Rabat "pour consultation". 

4.800 expulsions

Sur les quelque 8.000 migrants entrés illégalement à Ceuta, 4.800 ont déjà été expulsés vers le Maroc, a indiqué mercredi M. Sanchez.

Côté marocain, la police a bloqué dans la nuit de mardi à mercredi des dizaines de jeunes candidats à l'émigration, qui ont riposté en jetant des pierres, a constaté l'AFP sur place.

Portés par l'espoir d'une vie meilleure, alors que la pandémie a encore aggravé leur situation,de nombreux Marocains se disent prêts à tout pour rallier la petite enclave espagnole, dans l'espoir de pouvoir ensuite aller en Europe. 

Quitte à réessayer s'ils ont déjà été refoulés, comme Oussama. "Etouffé par les bombes lacrymogènes", "affamé" après une nuit blanche inutile, ce jeune n'a "pas peur d'y retourner", a-t-il dit à l'AFP.

Rompant un long silence, par la voix du ministre des droits de l’Homme Mustapha Ramid, les autorités marocaines ont jugé mardi soir qu'il était "clair que l'Espagne a privilégié sa relation avec le Polisario et l’Algérie" qui soutient les indépendantistes sahraouis, "plutôt que sa relation avec le Maroc".

"L’Espagne doit aussi savoir que le prix pour déconsidérer le Maroc est cher payé. Elle devrait revoir sa politique, ses relations", a-t-il ajouté sur sa page Facebook.

Mais mercredi, la ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, a assuré, que malgré cette crise, Madrid ne changerait pas sa position sur le Sahara occidental et continuerait à rester neutre et à respecter les résolutions des Nations unies.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com