Foot: le Congrès de la Fifa va discuter d'un Mondial tous les deux ans

Le président de la Fédération internationale de football (FIFA) Gianni Infantino, le 12 mars 2021 à Rabat / AFP
Le président de la Fédération internationale de football (FIFA) Gianni Infantino, le 12 mars 2021 à Rabat / AFP
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Publié le Jeudi 20 mai 2021

Foot: le Congrès de la Fifa va discuter d'un Mondial tous les deux ans

  • Une telle refonte du calendrier sonnerait le glas des matches amicaux et imposerait aux clubs de libérer leurs internationaux chaque été
  • La 71e assemblée de l'instance du foot mondial, censée se tenir à Tokyo et rebasculée en visioconférence, ne touchera pas dès cette année à son joyau, qui se tient tous les quatre ans depuis 1928 chez les hommes et 1991 chez les femmes

LAUSANNE: On attendait des débats sur les menaces de boycott du Mondial qatari ou sur l'éphémère Super Ligue... Mais c'est une nouvelle bataille du calendrier qui se dessine vendredi au Congrès de la Fifa, avec l'idée d'une Coupe du monde tous les deux ans.

Inscrite à l'agenda par la fédération saoudienne, proche du patron de la Fifa Gianni Infantino, cette proposition a de quoi allécher les diffuseurs mais crisper les championnats nationaux, les confédérations et tous les clubs qui constatent déjà l'épuisement des joueurs.

La 71e assemblée de l'instance du foot mondial, censée se tenir à Tokyo et rebasculée en visioconférence, ne touchera pas dès cette année à son joyau, qui se tient tous les quatre ans depuis 1928 chez les hommes et 1991 chez les femmes.

Mais le simple fait d'envisager "une étude de faisabilité sur les conséquences de l'organisation" de Mondiaux masculin et féminin "tous les deux ans", idée distillée depuis plusieurs semaines déjà, fait l'effet d'une petite bombe.

Bataille des droits TV

Car dès le 3 mars, le Français Arsène Wenger, directeur du développement au sein de l'instance mondiale, préconisait dans une interview au Parisien d'organiser "tous les deux ans" la Coupe du monde, l'Euro et les autres championnats continentaux, "et d'arrêter tout le reste".

Bien que l'idée ait aussitôt été jugée "irréaliste" par l'association European Leagues, qui regroupe une trentaine de championnats européens, elle figure aussi dans un rapport rendu la semaine dernière par le même Wenger, qui recommandait samedi "d'aboutir chaque fin d'année à une grande compétition".

Une telle refonte du calendrier sonnerait le glas des matches amicaux, réorganiserait les phases de qualification, décalerait les tournois continentaux programmés deux ans après le Mondial, et imposerait aux clubs de libérer leurs internationaux chaque été - donc de retarder leur reprise et d'assumer un risque supplémentaire de blessure.

L'impact économique est lui aussi incertain: "Attention au risque de rendre le produit moins rare, donc moins prestigieux" que le Mondial actuel, explique à l'AFP Raffaele Poli, responsable de l'Observatoire du football CIES à Neuchâtel.

Par ailleurs et comme "on ne peut pas faire payer le consommateur à l'infini", une telle multiplication des rendez-vous internationaux rongerait les droits TV des championnats et des tournois continentaux, bousculant tout l'équilibre actuel, ajoute le chercheur.

«Position de négociation»

Comme souvent, Gianni Infantino cultive lui le mystère sur ses intentions: fin mars, il assurait être "ouvert à tout" pour le calendrier international au-delà de 2024 et début mai, il promettait "des discussions intéressantes" sur les propositions d'Arsène Wenger.

Sa priorité reste de faire de la place à son Mondial des clubs élargi à 24 équipes, projet repoussé en raison de la pandémie, combattu depuis l'origine par l'UEFA et la Confédération sud-américaine de football (Conmebol), et qui permettrait à la Fifa de renforcer sa position dans le lucratif football de clubs.

Pour Raffaele Poli, l'idée d'un Mondial tous les deux ans peut d'ailleurs n'être qu'une "position de négociation" de l'instance pour décrocher un compromis plus favorable sur le calendrier international, en arrachant par exemple un accord sur son Mondial des clubs.

Après la réforme par l'UEFA de sa Ligue des champions au-delà de 2024, avec cent matches supplémentaires qu'il va falloir caser, la Fifa "montre qu'elle aussi peut saturer le calendrier", relève le responsable du CIES.

Reste à voir comment ces manoeuvres seront accueillies par les championnats, entraîneurs, joueurs ou supporters, las de n'être pas consultés sur des programmes toujours plus denses et déjà exaspérés par l'épisode Super Ligue, ce projet de compétition privée voulu par douze grands clubs dissidents et rapidement avorté face au tollé général.

"Peut-être devons-nous demander à l'UEFA et à la Fifa de prolonger l'année. Peut-être que nous pourrions avoir 400 jours par an", ironisait ainsi mi-avril Pep Guardiola, l'entraîneur de Manchester City.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.