Nouveau départ pour le train de nuit Paris-Nice

Parti de la gare d'Austerlitz, le train de nuit aura besoin de six heures de trajet de plus qu'en train à grande vitesse pour rallier la Côte d'Azur. Le train de nuit, « c'est aussi le retour de la +slow life+, on prend son temps et on retrouve le goût du voyage, c'est comme une petite croisière », alors que « la crise sanitaire a aussi accéléré la prise de conscience climatique » a lancé le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, avant de monter dans le train. (Photo, AFP)
Parti de la gare d'Austerlitz, le train de nuit aura besoin de six heures de trajet de plus qu'en train à grande vitesse pour rallier la Côte d'Azur. Le train de nuit, « c'est aussi le retour de la +slow life+, on prend son temps et on retrouve le goût du voyage, c'est comme une petite croisière », alors que « la crise sanitaire a aussi accéléré la prise de conscience climatique » a lancé le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, avant de monter dans le train. (Photo, AFP)
Passionné de trains depuis les Toulouse-Paris nocturnes de sa jeunesse, le Premier ministre Jean Castex profite de cette inauguration pour se rendre à Nice en couchette. (Photo, AFP)
Passionné de trains depuis les Toulouse-Paris nocturnes de sa jeunesse, le Premier ministre Jean Castex profite de cette inauguration pour se rendre à Nice en couchette. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 21 mai 2021

Nouveau départ pour le train de nuit Paris-Nice

  • Après l'arrêt fin 2017 du Paris-Nice, héritier du prestigieux « Train bleu » lancé en 1886, un appel à manifestation d'intérêt pour trouver un repreneur avait été lancé, en vain
  • Castex veut mettre en lumière une « concrétisation rapide du plan de relance » français, qui consacre 5,3 milliards au secteur ferroviaire, dont 100 millions pour les trains de nuit

PARIS : « Nous rouvrons ce soir des choses qu'on avait peut-être un peu trop rapidement sacrifiées », a lancé Jean Castex en montant dans le train de nuit Paris-Nice, reparti jeudi soir après plus de trois ans d'arrêt.

Passionné de trains depuis les Toulouse-Paris nocturnes de sa jeunesse, le Premier ministre profite de cette inauguration pour se rendre à Nice en couchette.

Parti à l'heure de la gare d'Austerlitz à 20H52, le train doit arriver à 09H11 vendredi sur la Côte d'Azur. Soit six heures de trajet de plus qu'en train à grande vitesse.

Avec cette échappée nocturne de 1088 kilomètres dans son agenda, Jean Castex veut mettre en lumière une « concrétisation rapide du plan de relance » français, qui consacre 5,3 milliards au secteur ferroviaire, dont 100 millions pour les trains de nuit.

Le gouvernement veut aussi relancer le Paris-Tarbes et un Paris-Vienne à la fin de l'année.

« Ce premier train de nuit est un symbole fort, qui signifie la renaissance de ce mode de transport que certains jugeaient obsolète », a lancé le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou, avant de monter aussi dans le train.

Le train de nuit, « c'est aussi le retour de la +slow life+, on prend son temps et on retrouve le goût du voyage, c'est comme une petite croisière », alors que « la crise sanitaire a aussi accéléré la prise de conscience climatique », a poursuivi M. Farandou.

L'Intercités Paris-Nice, dont l'exploitation avait cessé en décembre 2017 faute de rentabilité, reliera tous les jours et dans les deux sens Paris-Austerlitz et Nice-Ville, avec six arrêts dont Marseille, Toulon et Cannes.

 

train bleu
Le Paris-Nice est l'héritier du prestigieux « Train bleu » lancé en 1886. (Affiche des Années 30')

Train bleu

Ce premier Paris-Nice affichait complet mais était loin d'être bondé: pour cause de pandémie, l’occupation des compartiments couchettes est limitée à quatre voyageurs au lieu de six en seconde classe. « En position « tête bêche » afin de maximiser les distances entre les voyageurs », a précisé la SNCF.

S'ils ont été rafraîchis, les compartiments sont dans leur jus, avec des prises dans le couloir, et pas une barre de wifi.

« C'est exactement le même confort que quand je prenais le train dans les années 1970 pour aller à Berlin », lance Christiane Dupart, de la Fédération nationale de usagers des transports. Si elle se félicite de la reprise de ce trajet, qui représente un « autre art de voyager », elle souhaite aussi que la SNCF développe les Intercités de jour, pour relier les territoires.

Nicolas Forien et Alice Billon, du collectif « Oui au train de nuit », ne cachent pas leur plaisir. « C'est idéal pour voyager en Europe. Il y a beaucoup de jeunes motivés pour ne plus voyager en avion », soulignent les deux Marseillais.

Après l'arrêt fin 2017 du Paris-Nice, héritier du prestigieux « Train bleu » lancé en 1886, un appel à manifestation d'intérêt pour trouver un repreneur avait été lancé, en vain.

La liaison relancée pourrait être la première d'une nouvelle série de lignes nocturnes.

Emmanuel Macron avait provoqué la surprise en juillet 2020 en annonçant « une politique de promotion et de redynamisation des trains de nuit ».

Le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a désormais pour ambition d'avoir « une dizaine de trains de nuit en 2030 ».

Il n'y avait plus -hors arrêts liés à la pandémie ou à des travaux- que deux lignes de trains de nuit en France, de Paris à Briançon, et de Paris à Rodez, Cerbère et Latour-de-Carol (Pyrénées-Orientales). Les voitures de ces lignes rescapées doivent être entièrement rénovées d'ici 2023, pour 44 millions d'euros.

 

Comme l'Autriche

Suivront peut-être un jour des liaisons nocturnes Dijon-Marseille, Bordeaux-Marseille, Paris-Toulouse et Tours-Lyon, selon une version d'un rapport gouvernemental qui a fuité mardi dans la lettre d'information Mobilettre.

Les rapporteurs prennent pour modèle la réussite de la compagnie autrichienne ÖBB avec la constitution d'un véritable réseau (Vienne-Amsterdam ou Munich-Rome, entre autres).

Ce rapport sur « le développement de nouvelles lignes de trains d’équilibre du territoire » a été transmis au Parlement, a annoncé jeudi soir le ministère des Transports.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.