Wsselni Maak, l’application de covoiturage urbain, en incubation à la Station F à Paris

Dans cette combinaison d'images, Nizar Berdai est accolé à une capture d'écran de l'application mobile Wsselni Maak (Photo fournie)
Dans cette combinaison d'images, Nizar Berdai est accolé à une capture d'écran de l'application mobile Wsselni Maak (Photo fournie)
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Publié le Vendredi 21 mai 2021

Wsselni Maak, l’application de covoiturage urbain, en incubation à la Station F à Paris

  • Wsselni Maak propose, à la demande des utilisateurs, de nombreux autres services en exclusivité tels que le transport d'enfants
  • Nous avons été surpris par le nombre d’utilisateurs marocains qui se sont inscrits sur notre application en l’espace de trois mois

PARIS: Créée par Nizar Berdai, un jeune entrepreneur, diplômé en Stratégie et Finance de HEC Montréal et de l’Essec Business School Paris, Wsselni Maak, une plate-forme de covoiturage urbain au Maroc, est en incubation à la station F à Paris.

Intégrés dans le cadre du programme Afriquia 50 sprints au sein de l’incubateur HEC Paris à la Station F, les services de la start-up permettront de contribuer à la digitalisation des déplacements quotidiens des consommateurs marocains. L’application, qui compte, à ce jour, près de 5 000 utilisateurs actifs avec une moyenne de 212 offres et demandes quotidiennes, est déjà disponible dans plusieurs villes du royaume chérifien comme Rabat, Salé, Témara, Casablanca, Marrakech, Agadir et Fès. 

Wsselni Maak, appelée à se développer dans d’autres villes du Royaume, propose aussi, à la demande des utilisateurs, de nombreux autres services en exclusivité tels que le transport d'enfants et le covoiturage quotidien réservé uniquement aux femmes. 

Un jeune patron impliqué auprès de la jeunesse 

Wsselni Maak, qui propose des prix attractifs qui s’alignent sur celui des transports publics – un déplacement domicile-travail pour 6 dirhams (1dirham marocain = 0,093 euro) –, assure, selon sa direction, des services sécurisés et confortables. La start-up, qui s’engage dans la défense et la promotion du développement durable, a pour objectif de toucher un large public afin de le sensibiliser à la protection de l’environnement, et de le pousser à adopter la culture du covoiturage comme mode de transport économe et écologique dans la vie quotidienne. Cette offre de transport, alliant technologie et développement durable, permettra aux usagers de moins subir les conséquences de la congestion importante des villes, des routes, des problèmes de stationnement à la suite de l’augmentation toujours plus grande du parc automobile. L’objectif est également de réduire les embouteillages et la pollution. 

Très impliqué dans le monde associatif, Nizar Berdai a aussi participé à de nombreux séminaires et conférences au Canada, en France et aux États-Unis. En 2018, il rejoint le Parlement jeunesse du Québec (PJQ), dont il s’inspire pour lancer le Parlement jeunesse du Maroc (PJM). Il s’agit d’une simulation parlementaire apolitique qui permet aux jeunes marocaines et marocains, âgés de 17 à 27 ans, de comprendre de plus près le fonctionnement de l’appareil législatif et de proposer des actions concrètes pour participer au développement de leur pays. 

Sollicité par Arab News en français, Nizar Berdai, directeur de WeMash Digital, fondateur de Wsselni Maak et passionné par l’entrepreneuriat et la transformation digitale, répond à nos questions à propos de l’introduction de son application sur le marché et de ses perspectives de développement, notamment au sein de la Station F à Paris. 

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Une capture d'écran de l'application Wsselni Maak (Photo fournie)

Comment est née cette idée d’initier une application de covoiturage? 

À la suite d’une analyse de la situation actuelle des transports en commun classiques au Maroc, nous nous sommes rendu compte qu’il était impératif de trouver une solution alternative afin d’offrir un service de qualité aux usagers. Notre objectif était de réunir confort, sécurité, économie et écologie sur la même application. Nous souhaitons donc réinventer le transport quotidien au Maroc, et ce en digitalisant et en démocratisant la pratique du covoiturage en ville. Nous avons conçu l’application mobile qui permet de mettre en relation les meilleurs covoitureurs au bon moment pour des trajets plus rapides, moins coûteux et plus respectueux de l’environnement.

Quelles sont les perspectives de développement de WeMash? 

WeMash Digital est avant tout une start-up qui cherche à se développer petit à petit. Nous essayons au quotidien de nous ouvrir à de nouveaux marchés, d’apporter des solutions digitales avec une forte valeur ajoutée afin de se démarquer de la concurrence. Nous commençons à attirer progressivement des clients, de tous types, dans différents secteurs d’activité. Nous sommes conscients que ça nous prendra énormément de temps et d’efforts pour se positionner comme un des leaders au niveau national dans le domaine de la digitalisation. 

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Une capture d'écran de l'application Wsselni Maak (Photo fournie)

Quel est, selon vous, en tant que jeune entrepreneur, l'apport de l'intégration à la Station F dans le développement de votre start-up? 

Station F, ou tout autre incubateur de start-up, a toujours eu un grand impact sur la croissance et le développement des start-up, tous les chiffres le prouvent. Pour être plus précis, nous sommes aujourd’hui en incubation avec HEC Paris à Station F. 

Le programme d’accompagnement s’appuie sur de nombreux experts et professeurs d’HEC afin de nous permettre d’accélérer notre développement et notre croissance et surtout de gagner du temps. Ce programme nous permet également de rencontrer d’autres start-up qui sont à un stade un peu plus avancé et d’échanger avec elles sur différentes opportunités. 

Comment a été accueillie l'application par les usagers au Maroc? 

Comme vous le savez, la culture du covoiturage n’est toujours pas généralisée et connue auprès de tous les consommateurs marocains. Nous travaillons, au quotidien, pour la développer. Nous avons quand même été surpris par le nombre d’utilisateurs qui se sont inscrits sur notre application en l’espace de trois mois. Nous avons d’ailleurs franchi aujourd’hui la barre des 5 000 utilisateurs.

 


Centre de coordination militaro-civile pour Gaza: beaucoup de discussions, peu de résultats

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  • "Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore" ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés
  • "Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix"

JERUSALEM: Lancé par les Etats-Unis dans le sillage du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas pour surveiller la trêve et favoriser l'afflux d'aide humanitaire, le Centre de coordination militaro-civile (CMCC) pour Gaza peine à tenir ses promesses.

"Au départ, personne ne savait ce que c'était, mais tout le monde voulait en être", raconte un diplomate européen à l'AFP, "maintenant les gens déchantent un peu, ils trouvent que rien n'avance, mais on n'a pas le choix, il n'y a aucune autre initiative, c'est ça ou continuer à discuter dans le vent avec des Israéliens".

"Il y a des moments où on se dit qu'on a touché le fond mais qu'on creuse encore", ironise un humanitaire qui s'y est rendu plusieurs fois pour parler des abris fournis aux centaines de milliers de Palestiniens de Gaza déplacés par la campagne militaire israélienne.

Le CMCC doit permettre d'amorcer la suite des étapes du plan de paix pour Gaza après plus de deux ans d'une guerre dévastatrice déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien Hamas sur Israël.

"Lorsque nous l'avons ouvert, nous avons clairement indiqué qu'il se concentrait sur deux choses: faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, logistique et sécuritaire vers Gaza et aider à surveiller en temps réel la mise en oeuvre de l'accord", insiste le capitaine Tim Hawkins, porte-parole du Commandement militaire central américain (Centcom), couvrant notamment le Moyen-Orient.

L'initiative a été présentée aux acteurs (ONG, agences des Nations unies, diplomates...) comme un générateur d'idées totalement inédites.

Frustrés par leurs difficultés avec les autorités israéliennes, de nombreux pays et acteurs humanitaires disent s'être jetés dans le projet, impatients d'avoir un nouvel interlocuteur se disant enclin à trouver des solutions: les Etats-Unis.

"Rien n'a changé" 

"Au début, les Américains nous ont dit qu'ils découvraient qu'Israël interdisaient l'entrée de tout un tas de choses dans Gaza, la fameuse liste des biens à double usage, ils avaient l'air choqués et on se disait qu'enfin on allait franchir cet obstacle", raconte un ingénieur humanitaire, "mais force est de constater que strictement rien n'a changé".

Deux mois après l'ouverture, nombre d'humanitaires et diplomates contactés par l'AFP jugent, sous couvert de l'anonymat, que la capacité ou la volonté américaines à contraindre Israël est limitée.

Les visiteurs réguliers ou occasionnels des lieux ont décrit à l'AFP le grand hangar occupé par le CMCC à Kiryat Gat (sud d'Israël), comme un entrepôt où de nombreux militaires, israéliens et américains principalement, rencontrent des humanitaires, diplomates, et consultants.

Le premier des trois étages du bâtiment est réservé aux Israéliens, et le dernier aux troupes américaines. Tous deux sont interdits d'accès aux visiteurs.

Le deuxième, recouvert de gazon artificiel, sert d'espace de rencontres avec le monde extérieur.

"On dirait un espace de coworking, mais avec des gens en uniforme", s'amuse une diplomate qui raconte y croiser des "GIs qui boivent de la bière" au milieu d'une sorte d'open-space, avec des panneaux récapitulant les principaux points du plan Trump.

Plusieurs personnes ont dit à l'AFP avoir vu un tableau blanc barré de l'inscription "What is Hamas?" ("Qu'est-ce que le Hamas?") en lettres capitales, sans éléments de réponse.

"Il y a des tables rondes sur des sujets qui vont de la distribution d'eau ou de nourriture à la sécurité", raconte un humanitaire, "en gros on nous écoute décrire ce qu'on veut faire, et quels problèmes on a rencontrés depuis deux ans".

"Boussole du droit" 

Mais "ce n'est pas là que les décisions sont prises", tranche un diplomate qui cite des canaux de discussions parallèles, notamment une équipe supervisée par Arieh Lighstone, un collaborateur de l'émissaire américain Steve Witkoff, à Tel-Aviv.

Plusieurs diplomates regrettent l'absence d'officiels palestiniens dans les murs.

Un autre problème réside dans l'émergence de concepts largement rejetés par la communauté internationale, notamment celui des "Alternative Safe Communities" (ASC), visant à regrouper des civils "vérifiés", non affiliés au Hamas, dans des communautés créées ex nihilo dans une zone de la bande de Gaza sous contrôle militaire israélien, et où les services de base seraient dispensés.

"On a perdu la boussole du droit", commente une diplomate.

Mais le reproche qui revient le plus souvent est le fait que les questions politiques (gouvernance, maintien de l'ordre...) sont évacuées au profit de questions techniques.

"Ils discutent d'où mettre les stations d'épuration, pas de qui les exploitera ni de qui paiera les employés", résume un autre.

Concédant "certaines frictions", sans plus de détail, le capitaine Hawkins, du Centcom, met en avant certaines avancées comme l'ouverture de nouveaux points de passage pour l'aide à destination de Gaza. "Nous progressons, assure-t-il, tout en reconnaissant pleinement qu'il reste encore beaucoup à faire."


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.