Apple assure que sans son contrôle sur les applis mobiles, ce serait le «bazar»

Le PDG d'Apple, Tim Cook, quitte le tribunal avec l'avocate générale de la firme, Kate Adams (à droite), à ​​la suite de son témoignage devant le tribunal du district d'Oakland, en Californie. (Photo, AFP)
Le PDG d'Apple, Tim Cook, quitte le tribunal avec l'avocate générale de la firme, Kate Adams (à droite), à ​​la suite de son témoignage devant le tribunal du district d'Oakland, en Californie. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 22 mai 2021

Apple assure que sans son contrôle sur les applis mobiles, ce serait le «bazar»

  • Le procès en droit de la concurrence intenté par l'éditeur du jeu Fortnite doit se conclure lundi, après trois semaines de débats techniques
  • Epic Games a demandé à la juge Yvonne Rogers de déclarer que les règlements d'Apple enfreignent les lois antitrust

SAN FRANCISCO : Epic Games réclame un système plus ouvert pour les applications mobiles, mais l'App Store, l'incontournable plateforme de téléchargement sur les iPhone, deviendrait alors "un grand bazar" selon Tim Cook, le patron d'Apple, qui a défendu bec et ongles son modèle économique vendredi.

Le procès en droit de la concurrence intenté par l'éditeur du jeu phénomène Fortnite à la marque à la pomme doit se conclure lundi, après trois semaines de débats techniques pour déterminer si Apple abuse de sa position dominante ou non. 

Et, conséquemment, si le lucratif fonctionnement des plateformes numériques utilisées par des milliards de personnes doit être revu de fond en comble.

Epic Games a demandé à la juge Yvonne Rogers de déclarer que les règlements d'Apple enfreignent les lois antitrust. Une telle décision forcerait la firme à autoriser des magasins alternatifs et à simplifier l'accès aux appareils mobiles pour les développeurs d'application.

Dans ce scénario, "nous ne pourrions plus garantir la protection de la confidentialité et de la sécurité" des données des utilisateurs, a assuré Tim Cook.

Sans le processus de vérification des applications, l'App Store deviendrait "un grand bazar aux effets délétères", a-t-il ajouté. "Ce serait aussi terrible pour les développeurs, qui ont besoin que le magasin soit un lieu sûr et de confiance".

Le patron témoignait pour la première fois dans le procès qui se tient dans un tribunal d'Oakland, une ville de la baie de San Francisco.

Apple «profite»

Les deux sociétés s'affrontent depuis août, quand Epic Games a rompu son contrat avec Apple. Sa mise à jour de Fortnite offrait aux joueurs un moyen de contourner le système de paiement de l'App Store, et ainsi échapper au prélèvement automatique d'une commission de 30%.

Apple avait immédiatement éjecté le jeu de la plateforme, et l'éditeur avait engagé des poursuites.

Epic Games voit dans l'App Store un "jardin emmuré" ("walled garden"). Cette métaphore critique des grandes plateformes désigne leurs écosystèmes, où elles peuvent fixer les règles, privilégier leurs propres produits, attirer et "piéger" les utilisateurs et les développeurs, qui n'ont pas d'alternatives s'ils veulent accéder à ce marché juteux.

Le géant de l'électronique compte un milliard d'iPhone actifs dans le monde, et l'App Store propose 1,8 million d'applications.

Tim Cook a répété que les joueurs pouvaient accéder à Fortnite ailleurs (sur les consoles ou PC, par exemple).

Il a aussi défendu l'interdiction faite aux développeurs d'afficher un lien dans leurs applis vers d'autres moyens de paiement pour des abonnements, des jetons pour les jeux ou d'autres services numériques.

"Ce serait comme si Best Buy faisait de la publicité pour le magasin Apple Store dans la rue d'en face", a-t-il remarqué.

Mais la juge a estimé que les jeux vidéo "subventionnent" les autres programmes, en payant systématiquement la commission sur les transactions dans les jeux, alors que de nombreuses autres applications, comme celles des banques, n'en payent pas.

"Cela semble disproportionné", a-t-elle dit à Tim Cook. "Je comprends bien qu'Apple ramène des utilisateurs aux jeux. Mais après cette première interaction, c'est le développeur qui garde les joueurs intéressés. Apple ne fait qu'en profiter".

«Rien à voir avec l'argent» 

Le procès est suivi de près par l'industrie car il pourrait définir, sur le long terme, le modèle économique des applications mobiles. 

De nombreux autres éditeurs se plaignent de la "taxe Apple" et différents régulateurs américains enquêtent sur les pratiques du groupe, souvent considéré comme juge et partie sur sa plateforme.

Fin avril, l'Union européenne, saisie d'une plainte de Spotify, a estimé qu'Apple avait bien "faussé la concurrence" pour évincer ses rivaux, notamment grâce à des commissions "très élevées" dont ses propres applications sont de facto exemptées.

Depuis le 1er janvier 2021, Apple applique un taux réduit de 15% pour les nouveaux venus et les développeurs ayant réalisé moins d'un million de dollars de revenus (après commission) l'année précédente. 

Une mesure prise pour les aider pendant la pandémie, mais aussi pour tenter d'apaiser les régulateurs, a reconnu Tim Cook vendredi.

Epic Games a insisté pendant le procès sur les profits immenses que l'App Store génère pour la société de Cupertino.

Selon les avocats du studio, l'App Store réalise des marges proches de 80%. Un calcul contesté par Apple, mais les détails financiers sont restés confidentiels.

"Nous mettons l'utilisateur au centre de tout ce que nous faisons", a affirmé Tim Cook. "Cela n'a rien à voir avec l'argent".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Short Url
  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
Short Url
  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Short Url
  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

--
L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

--
Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

--
Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

--
L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

--
"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.