Epic Games contre Apple : l’éditeur de Fortnite contre-attaque en justice

« Plus de 116 millions d'utilisateurs inscrits (sur 350 millions, ndlr) ont accédé à Fortnite via iOS », indique Epic Games dans sa nouvelle plainte (Photo, Chris DELMAS/AFP).
« Plus de 116 millions d'utilisateurs inscrits (sur 350 millions, ndlr) ont accédé à Fortnite via iOS », indique Epic Games dans sa nouvelle plainte (Photo, Chris DELMAS/AFP).
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Publié le Lundi 07 septembre 2020

Epic Games contre Apple : l’éditeur de Fortnite contre-attaque en justice

  • Les deux sociétés américaines s'affrontent depuis plusieurs semaines sur la commission de 30% qu'Apple prélève sur les achats des consommateurs via l'App Store
  • « Le nombre de joueurs actifs quotidien sur iOS a baissé de 60% depuis le retrait de Fortnite de l'App Store. Epic ne reverra peut-être jamais ces utilisateurs » a déploré la société

SAN FRANCISCO : Epic Games ne s'avoue pas vaincu : son ultra populaire jeu Fortnite a été banni des iPhone et autres appareils d'Apple, mais l'éditeur tente de convaincre la juge californienne qui a approuvé cette mesure d'ordonner une réinstallation de l'appli en attendant le procès.

Si le jeu n'est pas remis sur l'App Store, l'incontournable plateforme de téléchargement d'applications sur les appareils d'Apple, « Epic est susceptible de subir des dommages irréparables », assurent les avocats de l'entreprise dans une nouvelle plainte remise au tribunal vendredi soir.

L'éditeur de Fortnite fait aussi valoir « l'intérêt du public » et soutient qu'il a toutes les chances, au final, de prouver qu'Apple a enfreint le droit de la concurrence.

Les deux sociétés américaines s'affrontent depuis plusieurs semaines sur la commission de 30% qu'Apple prélève sur les achats des consommateurs via l'App Store.

Le 24 août, la juge Yvonne Gonzalez Rogers a décidé qu'Apple ne pouvait pas exclure Epic Games de son programme pour les développeurs, mais lui a donné raison sur le retrait du jeu vidéo de l'App Store.

L'éditeur « semble s'être mis lui-même dans cette situation difficile », avait précisé la magistrate, puisqu'il a rompu les termes du contrat passé avec le géant des technologies, en essayant de contourner le système de paiement d'iOS (le logiciel d'exploitation d'Apple).

« Plus de 116 millions d'utilisateurs inscrits (sur 350 millions, ndlr) ont accédé à Fortnite via iOS », indique Epic Games dans sa nouvelle plainte.

« Le nombre de joueurs actifs quotidien sur iOS a baissé de 60% depuis le retrait de Fortnite de l'App Store. (...) Epic ne reverra peut-être jamais ces utilisateurs », continue la société.

Les adeptes du jeu vidéo utilisant des appareils de la marque à la pomme n'ont plus accès aux mises à jour (y compris la nouvelle saison sortie fin août) et ne peuvent plus jouer qu'entre eux. 

Mais Epic Games ne regrette rien, au nom du « long chemin pour libérer les consommateurs et les développeurs de l'emprise monopolistique d'Apple sur la distribution des applis et les paiements sous iOS ».

Apple, juge et partie sur l'App Store, se défend régulièrement de tout abus en expliquant que les commissions, d'un niveau standard sur d'autres magasins équivalents, servent à protéger les applications et leurs utilisateurs des pirates et des arnaques.

« La cour a recommandé qu'Epic se conforme aux règles de l'App Store en attendant la résolution de l'affaire judiciaire, des règles qu'ils ont suivies pendant des années jusqu'à ce qu'ils créent cette situation », avait déclaré le groupe californien le 28 août.


Selon Moody's, la détresse des banques américaines ne se répercutera pas sur les banques du CCG

Selon l’agence de notation, les banques du CCG possèdent souvent d'importantes franchises auprès des banques de détail et des banques d'affaires. (Shutterstock)
Selon l’agence de notation, les banques du CCG possèdent souvent d'importantes franchises auprès des banques de détail et des banques d'affaires. (Shutterstock)
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  • Les importantes franchises des banques du CCG et la forte présence des gouvernements dans leurs bilans les rendraient plus résilientes
  • L'agence de notation précise par ailleurs que les banques saoudiennes privilégient les obligations à plus long terme

RIYAD: Les banques du Conseil de coopération du Golfe (CCG) sont étroitement liées à leurs États souverains; elles ne risquent donc pas de subir les contrecoups des faillites ayant touché dernièrement certaines banques américaines. Cette constatation émane de l'agence mondiale de notation Moody's. 

Selon un récent rapport de Moody's Investors Service, les importantes franchises des banques du CCG et la forte présence des gouvernements dans leurs bilans les rendent plus résilientes.

L'agence de notation fait remarquer que les banques de la région du CCG possèdent souvent d'importantes franchises auprès des banques de détail et des banques d'affaires. Les gouvernements de la région figurent dans les bilans des banques en tant qu'actionnaires majoritaires, emprunteurs et déposants. Cette tendance favorise la collaboration et l'interconnexion au sein des opérations bancaires.

Selon le rapport, les pays du Golfe possèdent des actions directes et indirectes dans le système bancaire par le biais des institutions publiques, des fonds de pension et des entreprises.

Ces derniers alimentent les banques grâce à des dépôts réguliers et de plus en plus importants grâce à la croissance des recettes tirées du pétrole en 2022.

Les gouvernements accordent également des prêts aux banques des pays du CCG. Ces prêts sont essentiels à la mise en œuvre de la diversification économique prévue par les gouvernements au sein des secteurs non pétroliers de l'économie – c’est-à-dire que les gouvernements accordent la majeure part des prêts à ces secteurs, qui jouissent du soutien de l'État grâce aux dépenses publiques, en particulier en Arabie saoudite. 

«Grâce à ces facteurs, les banques du Conseil de coopération du Golfe continuent à jouer un rôle central dans les économies régionales et à résister aux brusques secousses subies par le marché», peut-on lire dans le communiqué de l'agence de notation Moody's.  

En décembre 2022, les clients des banques du CCG ont effectué des dépôts fiables et peu onéreux qui couvrent la plus grande proportion des obligations non liées aux actions détenues par les banques du Golfe, ce qui représente près des trois quarts du total des obligations.  

Quant aux banques islamiques, elles connaissent une expansion rapide. Cela s’explique par des dépôts moins coûteux que ceux qui sont effectués auprès des banques traditionnelles. Ainsi les banques islamiques réalisent-elles des profits plus importants, notamment lorsque les taux d'intérêt atteignent des niveaux élevés.  

À la fin de l'année 2022, l'Arabie saoudite possédait la plus grande franchise de banque islamique; les dépôts effectués auprès de cette banque représentaient un coût quasi nul et correspondaient à 55% du total des dépôts (dans les banques islamiques et conventionnelles), selon le rapport de l'agence de notation.

D’après Moody's, les banques du Golfe possèdent des réserves de liquidités suffisantes et sont peu dépendantes des financements de marché peu crédibles.

«Nous prévoyons que les banques [du CCG, NDLR] maintiendront un niveau stable quant au recours aux financements plus volatils. En moyenne, ces financements représenteront environ 20% des actifs bancaires tangibles. L'Arabie saoudite sera toutefois le seul pays où les banques chercheront probablement à obtenir davantage de financements en raison de la forte demande de crédit», affirme Moody's.

L'agence de notation précise par ailleurs que les banques saoudiennes privilégient les obligations à plus long terme et que la majeure partie de leurs actifs détenus jusqu'à l'échéance se compose de titres à taux flottant.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'Arabie saoudite parmi les pays les plus performants en termes de préparation à la transformation numérique

La Vision 2030 a jeté les bases d'un secteur des télécommunications et des technologies de l'information solide et efficace. (Photo d'archive AFP)
La Vision 2030 a jeté les bases d'un secteur des télécommunications et des technologies de l'information solide et efficace. (Photo d'archive AFP)
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  • Cette déclaration a été faite par l'UIT, une agence spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication
  • Pour M. Al-Tamimi, la Vision 2030 a jeté les bases d'un secteur solide et efficace des télécommunications ainsi que des technologies de l'information

RIYAD: L'Arabie saoudite arrive en deuxième position parmi les pays du Groupe des Vingt (G20) et à la quatrième place au niveau mondial en termes de préparation à la transformation numérique. C'est ce qu'a révélé l'Union internationale des télécommunications (UIT), un organisme qui relève des Nations unies.

Ces résultats sont attribuables aux succès que le Royaume a remportés dans les domaines de la mise en place de réglementations durables et de la transition vers une réglementation numérique collaborative qui vise à renforcer l'économie numérique. Cette déclaration a été faite par l'UIT, une agence spécialisée dans les technologies de l'information et de la communication.

Mohammed ben Saoud al-Tamimi, gouverneur de la Commission saoudienne des communications et des technologies de l'information (CITC), estime que cette nouvelle réussite mondiale enregistrée par le Royaume est la conséquence du soutien inconditionnel que le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane accordent à ce secteur.

Pour M. Al-Tamimi, la Vision 2030 a jeté les bases d'un secteur solide et efficace des télécommunications ainsi que des technologies de l'information. Cela a abouti à l'élaboration d'une stratégie ambitieuse qui vise à assurer la transformation numérique en accord avec les tendances mondiales.

M. Al-Tamimi fait remarquer que la CITC a lancé plusieurs initiatives pour développer le secteur des télécommunications et des technologies de l'information au plus haut niveau avec la création de l'Académie nationale pour les systèmes numériques. Leur objectif est de fournir un environnement réglementaire attrayant et dynamique à divers secteurs, ce qui constitue une démarche stratégique qui a pour but d’attirer les investissements et d’accélérer la transformation numérique.

Selon M. Al-Tamimi, la commission a stimulé la compétitivité dans le pays grâce à la réglementation conjointe, mais aussi parce qu’elle incite tous les acteurs internationaux à s'impliquer dans les entreprises saoudiennes.

Il considère que le rapport de l'UIT met en exergue les défis auxquels sont confrontées les instances de régulation, notamment en ce qui concerne le contrôle des compétences et la croissance durable.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Banque de France plus optimiste pour l'économie française en 2023

Cette photographie prise le 6 décembre 2022 montre un piéton passant devant l'entrée principale du bâtiment de la Banque de France à Paris. (Photo Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Cette photographie prise le 6 décembre 2022 montre un piéton passant devant l'entrée principale du bâtiment de la Banque de France à Paris. (Photo Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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  • Sur le front de l'inflation, la banque centrale abaisse sa prévision pour 2023
  • Ces bonnes surprises sont toutefois contrebalancées par «l'environnement financier» du pays, les taux de change et les taux d'emprunt étant moins bien orientés qu'en décembre

PARIS: Regain d'optimisme à la Banque de France: dans ses dernières prévisions publiées lundi, l'institution a doublé sa prévision de croissance en France pour 2023 et table désormais sur une progression de 0,6% du produit intérieur brut (PIB), contre 0,3% envisagé jusqu'alors.

Sur le front de l'inflation, la banque centrale abaisse sa prévision pour 2023. "Il y a un peu plus de croissance et un peu moins d'inflation", a résumé le chef économiste de la banque centrale, Olivier Garnier.

Pour 2023, l'institution justifie le doublement de sa prévision de croissance par une inflation (en particulier énergétique) moins forte qu'attendu, et "une croissance plus élevée de la demande mondiale".

"L'économie française se porte bien, la Banque de France vient de rehausser sa prévision de croissance, elle se rapproche de celle du gouvernement", a déclaré le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur BFM. Et "elle confirme que l'inflation devrait commencer à refluer à mi-2023", s'est-il également réjouit.

Ces bonnes surprises sont toutefois contrebalancées par "l'environnement financier" du pays, les taux de change et les taux d'emprunt étant moins bien orientés qu'en décembre.

Même rehaussée, la prévision de croissance pour 2023 reste inférieure à celles de l'OCDE (0,7%, relevée de 0,1 point vendredi) et du gouvernement (1%).

Autre enseignement: alors que l'inflation alimentaire a pris le relais de l'inflation énergétique comme principal moteur de la hausse des prix, elle devrait atteindre son pic "vers la fin du premier semestre", selon Matthieu Lemoine, un des auteurs des projections macro- économiques 2023-2025 publiées lundi.

Toutefois, il ne devrait pas y avoir "de mois rouge" même s'"il y a évidemment un point d'attention et il y a une période de prix alimentaires élevés qui est très sensible pour nos concitoyens", a déclaré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France sur France inter.

Les prix augmenteraient ensuite plus lentement, grâce à "la détente prévue sur le prix des intrants agricoles (...) et les prix internationaux des matières premières agricoles", explique l'institution. Mais "on ne prévoit pas de baisse des prix de l'alimentation à l'horizon de notre projection", c'est-à-dire 2025, avertit Matthieu Lemoine.

Tous biens et services compris, l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) - le baromètre de l'inflation qui fait référence au niveau européen et que la Banque de France utilise dans ses projections - s'établirait à 5,4% en moyenne annuelle en 2023, contre 6% attendu jusqu'ici.

L'IPCH reculerait ensuite à 2,4% en 2024 puis 1,9% en 2025, sous la barre des 2% que vise la Banque centrale européenne (BCE).

Pas de spirale inflationniste
Ces prévisions d'activité et d'inflation sont néanmoins dépendantes de "nombreux aléas".

"Les effets indirects de la récente volatilité bancaire et financière sont à suivre de près, comme l'ont rappelé les événements récents provoqués par la fermeture de la Silicon Valley Bank aux Etats-Unis ou l'incertitude autour du Credit Suisse", détaille-t-elle.

Les difficultés des banques américaine et helvétique ont en effet provoqué des séances chaotiques sur les places financières européennes dont la Bourse de Paris, les investisseurs craignant une crise financière d'ampleur.

Mais le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a redit vendredi matin sur BFM Business sa confiance dans la solidité des banques européennes, tout comme la Fédération bancaire française samedi pour les banques de l'Hexagone. Et l'institution ne croit pas davantage à un effet durable sur l'économie des tensions concernant la réforme des retraites.

"Il peut y avoir des effets temporaires d'un trimestre sur l'autre", a reconnu Olivier Garnier, mais "quand on raisonne à l'horizon pluriannuel (...) Ce n'est pas de nature à affecter significativement la projection".

Ces aléas mis de côté, la Banque de France table donc sur un net regain de croissance en 2024 (1,2% comme anticipé dans les précédentes prévisions) et en 2025 (1,7% contre 1,8%).

Ce redécollage serait notamment soutenu par un regain de consommation des ménages (+1,5% en 2024 et +1,6% en 2025), dont la rémunération devrait connaître une progression plus dynamique que ces dernières années.

Le salaire moyen par tête, qui englobe les heures supplémentaires et les primes, devrait croître de 6% en 2023, de 4,6% en 2024 et de 3,7% en 2025, sans que le pouvoir d'achat ne bondisse dans les mêmes proportions.

"Cette augmentation des salaires ne devrait pas engendrer de spirale inflationniste", précise la Banque de France.

En matière d'emploi, le taux de chômage connaîtrait une hausse "transitoire" en 2023 et 2024 avant de réamorcer une "décrue" dès 2025.