Hannah Karim: d’Alep à Paris, le cinéma comme vecteur d'émotions

Le réalisateur syrien Hannah Karim (fournie)
Le réalisateur syrien Hannah Karim (fournie)
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Publié le Lundi 24 mai 2021

Hannah Karim: d’Alep à Paris, le cinéma comme vecteur d'émotions

  • «Je suis arrivé à Cannes directement depuis une ville meurtrie par la guerre. C'était irréel.»
  • Pour le réalisateur syrien Hannah Karim, «le cinéma est avant tout un langage»

PARIS: Il est difficile d'échapper à son destin. En 2012, alors que la guerre foudroie la ville d'Alep, Hannah Karim décide de s'accompagner d'une caméra pour filmer son quotidien. C'est ainsi que naît sa passion pour l'image. Et c'est ainsi que commence sa formidable aventure qui va l'amener à Cannes pour promouvoir son œuvre, et à Paris pour entreprendre des études cinématographiques. Son film de diplôme, Benicia, a été diffusé le 8 mai par la chaîne de télévision France 3.  

Animation du ciné-débats de la Sorbonne avec l'acteur français Jean-Pierre Darroussin devant le public, au Forum des images à Paris.
Animation du ciné-débats de la Sorbonne avec l'acteur français Jean-Pierre Darroussin devant le public, au Forum des images à Paris. (fournie)

Trajectoire irréelle

Sous la pression familiale, Hannah Karim avait commencé des études en économie et en anglais mais la guerre en Syrie va tout bouleverser. 2012 fut une année charnière. «La vie s'est interrompue. J'ai commencé à faire des activités que j'apprécie comme la photographie. Les choses se sont faites progressivement. À l'aide de mon appareil photo, j'ai commencé par photographier puis filmer la situation à Alep.»

Son documentaire sur la guerre à Alep, As Homing Pigeons (2015), a été remarqué par une critique parisienne de cinéma qui lui a conseillé de l'envoyer au Marché du Film-Short Film Corner (Cannes Court Métrage) du festival de Cannes. Sa demande a été reçue favorablement. Cet événement important de l'industrie cinématographique va permettre à Hannah Karim de se rendre en France en 2015. «Je suis arrivé à Cannes directement depuis une ville meurtrie par la guerre. C'était irréel. Je me suis rendu compte que je devais prendre mon travail. plus au sérieux J'ai décidé d'entreprendre des études de cinéma. C'était au départ inimaginable car je ne parlais pas un mot de français.»

Les études cinématographiques vont être pour lui un vecteur d'intégration important. «Mes études m'ont permis de rencontrer des réalisateurs et des directeurs de la photographie (DOP). Dans le cadre du cours d'atelier d'écriture de scénario, j'ai eu la chance de rencontrer et d'échanger avec plusieurs cinéastes français comme Mikhaël Hers, Olivier Assayas, et Bertrand Blier. J'ai également eu l'opportunité d'animer un ciné-débat avec l'acteur français Jean-Pierre Darroussin devant le public au Forum des images à Paris. L'université fut une période difficile mais j'ai beaucoup appris sur l'industrie du cinéma en France. Chaque pays a ses spécificités et ses codes.»

Le film de diplôme de Hannah Karim – Benicia – a été diffusé le 8 mai sur France 3.
Le film de diplôme de Hannah Karim – Benicia – a été diffusé le 8 mai sur France 3. (fournie)

Alep au cœur

Élève talentueux et brillant, il a intégré le prestigieux et sélectif master 2 «Scénario, réalisation, production» de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Sur les dix-huit élèves, cinq d'entre eux sont sélectionnés chaque année pour que leur film de diplômé soit produit par une agence de production avec la participation de France Télévisions. Pour sa promotion, le thème imposé pour le film de diplôme fut de collaborer avec des étudiants du Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD). Le projet de Hannah Karim a été retenu. Benicia, qui a été diffusé le 8 mai par France 3, met en lumière les péripéties d'une étudiante congolaise, en France depuis sept ans, mais sans papier. «Ces différentes expériences m'ont permis de comprendre que je pouvais faire tous types de film. Cela m'a rassuré. J'aime aussi toucher à tout. J'ai même réalisé un vidéoclip pour la chanteuse syrienne Faia Younan.»

Pour le réalisateur syrien Hannah Karim, le «cinéma est avant tout un langage» (fournie)
Pour le réalisateur syrien Hannah Karim, le «cinéma est avant tout un langage» (fournie)

Hannah Karim a toujours conservé Alep dans son cœur. Pendant le confinement, la Cinémathèque française a lancé un appel aux réalisateurs du monde entier pour diffuser leurs contributions. Son court métrage, Rabi', a été sélectionné. Il est actuellement disponible sur la plate-forme Vimeo. «L'idée était de mettre en rapport l'isolement pendant le confinement avec l'attaque chimique à Alep, quand les habitants ont été contraints de s'enfermer chez eux.»

Son prochain projet est de réaliser son premier long métrage. «Malgré les succès, j'ai ressenti que lorsque je faisais un film qui n'avait pas un lien avec ce que j'ai vécu en Syrie, je n'arrivais pas à y transposer mes émotions. Le cinéma est avant tout un langage. J'ai commencé à écrire mon premier long métrage. Le thème principal est Alep. Je souhaite faire un film artistique qui traite du quotidien des habitants et de la société. L'idée est de montrer des thèmes qui sont inconnus ou peu connus du grand public.»

Hannah Karim continue ainsi à écrire son destin.

 

 


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com