La famille Lumumba prépare le retour au Congo de la «dépouille» du héros de l'indépendance

Photo de Patrice Lumumba datée des années 1950. Leader du Mouvement National Congolais, il fut le premier Premier ministre (1960) de la République démocratique du Congo, ancien Congo belge, rebaptisée Zaïre en 1971. Arrêté en novembre 1960 et destitué de son poste, il fut assassiné en janvier 1961 (Photo, AFP/ Archive)
Photo de Patrice Lumumba datée des années 1950. Leader du Mouvement National Congolais, il fut le premier Premier ministre (1960) de la République démocratique du Congo, ancien Congo belge, rebaptisée Zaïre en 1971. Arrêté en novembre 1960 et destitué de son poste, il fut assassiné en janvier 1961 (Photo, AFP/ Archive)
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Publié le Samedi 22 mai 2021

La famille Lumumba prépare le retour au Congo de la «dépouille» du héros de l'indépendance

  • Récupéré par la justice belge chez la fille d'un commissaire de police flamand ayant contribué à faire disparaître le corps, ce reste humain a valeur de «relique» pour les Congolais
  • Patrice Lumumba a été assassiné par des séparatistes katangais et des mercenaires belges le 17 janvier 1961 au Katanga

BRUXELLES: La Belgique va restituer à sa famille une « relique » de Patrice Lumumba lors d'une cérémonie officielle prévue fin juin à Bruxelles, avant le retour de la dépouille au Congo pour « terminer le deuil », 60 ans après l'assassinat du héros de la lutte anticoloniale, selon deux de ses fils. 

Dans un entretien à Bruxelles, François et Roland Lumumba, 69 et 63 ans, expliquent être venus cette semaine dans la capitale belge fixer le calendrier et les modalités des hommages officiels qui seront rendus à leur père à cette occasion. 

Il s'agit pour la Belgique, ancienne puissance coloniale au Congo, de restituer une dent du leader assassiné en 1961 au Katanga (province congolaise alors sécessionniste), dont le corps, dissous dans l'acide, n'a jamais été retrouvé. 

Récupéré par la justice belge chez la fille d'un commissaire de police flamand ayant contribué à faire disparaître le corps, ce reste humain a valeur de « relique » pour les Congolais. 

Il va permettre à sa famille et à son pays natal de célébrer enfin « des funérailles nationales » pour celui qui fut le premier Premier ministre du Congo indépendant. 

« Pour nous c'est sa dépouille, ça représente beaucoup », déclare Roland, troisième de la fratrie après François et Juliana - c'est elle qui avait réclamé l'an dernier cette restitution dans une lettre au roi des Belges Philippe. 

« En tant qu'Africains, on ne pouvait pas terminer notre deuil sans un reste de son corps chez nous. On est arrivés au terme d'un litige qui a duré soixante ans, on est satisfaits », poursuit Roland Lumumba. 

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Photo publiée le 18 décembre 1960 à Stanleyville (aujourd'hui Kisangani) de Congolais tenant une banderole revendiquant l'indépendance du Congo et soutenant le leader Lumumba (Photo, AFP/ Archive)

« Un soulagement »  

« C'est un soulagement, une nouvelle page s'ouvre », lâche à ses côtés son aîné François. 

Des cérémonies devraient se tenir les 21 et 22 juin à Bruxelles, selon eux: un premier jour pour la remise de « la dépouille » à la famille par les autorités belges, avant un hommage officiel le lendemain associant le pouvoir congolais, vraisemblablement le président Félix Tshisekedi. 

La famille souhaite aussi que « le cercueil recouvert du drapeau congolais » soit aussi exposé publiquement à Bruxelles pour un moment de recueillement ouvert à la diaspora africaine avant l'envol vers le Congo. 

« On est arrivé à harmoniser nos points de vue (avec les autorités belges) sur le déroulement des cérémonies », affirme François Lumumba. 

Selon deux sources officielles belges, il y a « encore des incertitudes » sur les dates. 

« Une délégation congolaise s'annonce à Bruxelles pour récupérer la dent », indique une autre source belge, peu avant l'hommage prévu à Kinshasa le 30 juin. 

En décembre 2020, le président Tshisekedi avait annoncé son intention d'organiser un hommage national à Patrice Lumumba le 30 juin 2021 pour le 61e anniversaire de l'indépendance, après le « rapatriement des reliques ». L'idée est de lui ériger un mausolée dans la capitale congolaise. 

L'exil en Egypte 

Perçu comme prosoviétique et gênant pour les intérêts économiques belges, Patrice Lumumba a été assassiné par des séparatistes katangais et des mercenaires belges le 17 janvier 1961 au Katanga (sud-est), pendant le chaos qui a suivi la proclamation de l'indépendance. 

L'ex-Premier ministre - de juin à septembre 1960 - avait 35 ans. En pleine guerre froide, sa famille a dû s'exiler un temps dans l'Egypte du président Gamal Abdel Nasser, se souviennent les fils, âgés de 10 et 3 ans à l'époque. 

Dans l'ex-puissance coloniale, une commission d'enquête du Parlement menée en 2000-2001 a conclu à la « responsabilité morale » de la Belgique dans l'assassinat. En 2002, le gouvernement belge a présenté les « excuses » du pays. 

Depuis dix ans la justice belge mène une enquête pour « crime de guerre » (imprescriptible) après avoir été saisie d'une plainte de François Lumumba. 

Selon son avocat Christophe Marchand, les investigations touchent à leur fin et « l'objectif est d'avoir une première audience devant une juridiction de renvoi à la fin de l'année », avant un possible procès d'assises. 

« Petit à petit, la Belgique fait face à son passé colonial très douloureux et criminel, et pose des actes », estime l'avocat. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.