Amazon poursuivi aux Etats-Unis pour abus de position dominante

Le géant du commerce en ligne, Amazon (Photo, AFP).
Le géant du commerce en ligne, Amazon (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 26 mai 2021

Amazon poursuivi aux Etats-Unis pour abus de position dominante

  • «Le comportement d'Amazon et sa part de marché prouvent son intention de bâtir un monopole, avec une dangereuse probabilité de succès»
  • La justice reproche au géant du e-commerce d'empêcher les entreprises de vendre leurs produits moins chers ailleurs que sur sa plateforme

SAN FRANCISCO: Le procureur de la capitale américaine Washington a lancé des poursuites mardi contre Amazon, qu'il accuse d'entrave à la concurrence dans le commerce en ligne.

« Le comportement d'Amazon et sa part de marché prouvent son intention de bâtir un monopole, avec une dangereuse probabilité de succès », détaille la plainte du procureur Karl Racine.

Il reproche au géant du e-commerce d'empêcher les entreprises de vendre leurs produits moins chers ailleurs que sur sa plateforme. Il réclame des dommages et intérêts ainsi que des mesures pour interdire ce genre de pratiques à l'avenir.

Le groupe de Seattle « maximise ses profits aux dépens des vendeurs et des consommateurs forcés de payer des prix artificiellement élevés, tout en nuisant à la compétition et à l'innovation », continue-t-il.

« C'est exactement l'inverse », a réagi un porte-parole d'Amazon. « Les commerçants déterminent leurs prix pour les produits qu'ils vendent dans notre magasin ». 

« Amazon est fier de proposer des prix bas sur une sélection large, et, comme n'importe quel magasin, nous nous réservons le droit de ne pas mettre en avant des offres dont le prix n'est pas compétitif », a-t-il ajouté.

« Capacité de nuire »

Le magistrat vise en particulier une clause dans les contrats avec les commerçants, qui leur interdisait de proposer leurs biens à des prix inférieurs sur d'autres sites. Amazon dit avoir arrêté cette pratique en 2019.

« En réalité, ils ont discrètement remplacé cette clause par une autre, équivalente, qui dit que les vendeurs tiers peuvent être sanctionnés ou renvoyés d'Amazon s'ils commercialisent leurs produits pour des prix moins élevés ailleurs », assure le juge.

Il mentionne aussi les « commissions élevées » prélevées par la firme, « jusqu'à 40% du prix du produit ».

La plainte demande de « retirer à Amazon la capacité de nuire à la compétition », y compris en ayant recours à des mesures structurelles, qui peuvent désigner un démantèlement.

« Les demandes du procureur général forceraient Amazon à afficher des prix plus élevés pour les clients, ce qui est paradoxalement contraire aux objectifs essentiels des lois antitrust », a commenté le porte-parole du groupe.

« Cela nuirait aussi aux PME, qui sont déjà suffisamment en difficulté en ce moment », a abondé Ryan Young, un analyste du centre de réflexion Competitive Enterprise Institute.

Il estime en outre qu'Amazon fait déjà face à de la compétition de la part de Walmart, qui a sa propre plateforme de e-commerce ouverte aux tiers, ainsi que d'autres sites comme Ebay, Etsy ou Shopify.

Juges et parties

La Commission européenne multiplie les attaques depuis des années contre les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon), dont les comportements sont jugés anti-concurrentiels.

Mais la pression monte aussi aux Etats-Unis. Google et Facebook font l'objet de poursuites lancées par des autorités fédérales et des coalitions d'Etats américains visant leurs « monopoles », notamment sur la publicité. 

Plusieurs enquêtes examinent également les pratiques d'Apple et Amazon, accusées d'être à la fois juges et parties sur leurs plateformes respectives.

Le gouvernement de Joe Biden semble décidé à remettre en cause le pouvoir qu'elles ont accumulé dans leurs secteurs, y compris à la faveur de la pandémie, qui a rendu leurs services encore plus prépondérants.

Le président a notamment fait part de son intention de nommer la juriste Lina Khan, connue pour son hostilité aux monopoles des géants de la tech, à la tête de l'agence américaine de la concurrence (FTC).

Cette universitaire s'était faite connaître dans le monde académique en 2017, alors qu'elle était encore étudiante, en publiant un article intitulé « Le paradoxe antitrust d'Amazon » dans la revue de droit de l'université de Yale. Elle y estimait que l'arsenal législatif américain était insuffisant pour lutter contre les pratiques monopolistiques de groupes comme le géant du commerce en ligne.

Le multi-milliardaire Jeff Bezos, fondateur et patron d'Amazon, affirme lui sa différence avec les sociétés de la Silicon Valley, en faisant valoir que son groupe « ne compte que pour 1% du marché mondial de la distribution, et 4% aux Etats-Unis ».

Le leader mondial du commerce en ligne et du cloud (informatique à distance) a plus que triplé son bénéfice net au premier trimestre, à plus de 8 milliards de dollars.


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
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  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
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  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com