Une pilule anti-Covid bientôt sur les étagères des pharmacies?

Plusieurs années seront nécessaires afin que les vaccins soient disponibles partout. Et même une fois qu'ils seront largement diffusés, certaines personnes refuseront toujours la piqûre (Photo, AFP).
Plusieurs années seront nécessaires afin que les vaccins soient disponibles partout. Et même une fois qu'ils seront largement diffusés, certaines personnes refuseront toujours la piqûre (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 27 mai 2021

Une pilule anti-Covid bientôt sur les étagères des pharmacies?

  • Après les vaccins, les entreprises pharmaceutiques sont sur les rangs pour développer un traitement à avaler simplement chez soi
  • Deux projets sont actuellement relativement avancés, chez Merck et Roche, et testés sur plus d'un millier de personnes

WASHINGTON: Les pharmacies compteront-elles bientôt sur leurs étagères des boîtes de médicaments anti-Covid ? Après les vaccins, les entreprises pharmaceutiques sont sur les rangs pour développer un traitement à avaler simplement chez soi, avec un grand verre d'eau, en cas d'apparition de symptômes.

Car même s'il vaut mieux prévenir que guérir, comme le dit le proverbe, savoir guérir reste crucial.

Plusieurs années seront nécessaires afin que les vaccins soient disponibles partout. Et même une fois qu'ils seront largement diffusés, certaines personnes refuseront toujours la piqûre. Enfin, un très petit nombre de personnes vaccinées tombent malgré tout malades.

Qu'est-ce qu'un antiviral ?

Des antiviraux existent déjà contre d'autres virus, par exemple le VIH responsable du sida, ou celui de la grippe (prescriptions de tamiflu). 

Au début de la pandémie, les financements et la recherche se sont concentrés sur le développement des vaccins, expliquant en partie le retard pris pour mettre au point des antiviraux contre le coronavirus.

Comment fonctionnent-ils ? « Les virus sont des petites machines, qui ont besoin de certains composants pour se répliquer », explique Daria Hazuda, biochimiste travaillant sur ces traitements depuis des années. « Les antiviraux sont généralement de petites molécules chimiques, développées pour interférer avec cette machinerie ». 

« Ils introduisent une mutation dans le virus, et lorsque cela se produit plusieurs fois, ces mutations diminuent la capacité du virus à se répliquer », résume-t-elle. 

La maladie ainsi freinée, les cas graves, les hospitalisations et les décès peuvent être évités. 

Les projets en cours

Deux projets sont actuellement relativement avancés, testés sur plus d'un millier de personnes (essais cliniques de « phase 3 »). 

Le premier est celui du laboratoire pharmaceutique américain Merck, en partenariat avec la société de biotechnologies Ridgeback Biotherapeutics. 

Le produit s'appelle Molnupiravir. D'abord développé contre la grippe, il a été modifié pour pouvoir être mis sous forme de pilule. Celle-ci doit être prise deux fois par jour, pendant cinq jours.

Le traitement a été très bien toléré par les quelques centaines de personnes l'ayant déjà reçu. Des analyses sur plusieurs dizaines d'entre elles ont montré que le virus n'était plus détectable au bout de 5 jours pour toutes celles traitées au Molnupiravir, mais il l'était toujours chez 26% du groupe placebo.

Les résultats d'essais chez 1 450 adultes supplémentaires sont attendus à l'automne.

Le second projet est celui de l'entreprise pharmaceutique suisse Roche, en partenariat avec l'Américaine Atea Pharmaceuticals. Appelé AT-527, le traitement est testé chez environ 1 400 participants en Europe et au Japon, cette fois dès 12 ans.

« Nous nous attendons à demander un autorisation aux régulateurs d'ici la fin de l'année et à lancer le médicament en 2022 », a déclaré Jean-Pierre Sommadossi, PDG d'Atea. 

Un troisième projet, moins avancé, est développé par Pfizer. Contrairement aux autres, le traitement appelé PF-07321332 n'a pas été réadapté mais développé spécifiquement contre le SARS-CoV-2, le virus causant le Covid-19. Il est testé chez environ 60 adultes, avec des résultats attendus d'ici fin juin.

Un défi: être pris vite

Chez Merck comme chez Roche, le médicament doit être pris cinq jours maximum après l'apparition de symptômes. 

En effet, la réplication du virus est maximale durant la première semaine.

« Le plus tôt vous soignez avec un antiviral, meilleure sera l'issue », explique Daria Hazuda, qui dirige les recherches pour le médicament de Merck. 

C'est ce qui explique le relatif échec du Remdesivir, seul antiviral contre la Covid-19 autorisé jusqu'ici. Produit par le laboratoire américain Gilead Sciences, il doit être administré par intraveineuse à l'hôpital. Les patients sont ainsi trop avancés dans la maladie pour en tirer un vrai bénéfice.

Une fois les pilules disponibles, le principal défi sera donc de diagnostiquer les patients très tôt.

Afin d'accélérer le processus, « les tests à domicile vont devenir de plus en plus importants », prédit Jean-Pierre Sommadossi. 

Avantages: prévention et variants

Mais ces antiviraux devraient aussi pouvoir être utilisés en prévention: par exemple, lorsqu'un membre d'une famille se trouve infecté, les autres pourront prendre le traitement afin d'éviter de développer la maladie à leur tour. Contre la grippe, les scientifiques savent que cette utilisation du tamiflu est très efficace. 

Enfin, les experts sont confiants dans la capacité des antiviraux à rester efficaces contre les variants, ainsi que contre d'autres coronavirus -- y compris, potentiellement, certains encore inconnus.

C'est un avantage conséquent comparé à un autre traitement existant, les anticorps de synthèse. En plus d'être contraignants car injectés par intraveineuse, les anticorps sont très spécifiques au virus qu'ils combattent, et ont donc peu de chances d'être efficaces contre de futurs coronavirus.

Des avancées porteuses d'espoir, selon Daria Hazuda : « On peut imaginer un avenir où (un antiviral) pourrait être utilisé largement, indépendamment du diagnostic, pour soigner et empêcher de multiples infections respiratoires. »


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.