France: une policière grièvement blessée à coups de couteau, mort de son agresseur

« Les gendarmes ont neutralisé l’individu suspecté de l’agression au couteau de la policière municipale de la Chapelle-sur-Erdre », a confirmé sur Twitter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui est attendu sur place. (AFP).
« Les gendarmes ont neutralisé l’individu suspecté de l’agression au couteau de la policière municipale de la Chapelle-sur-Erdre », a confirmé sur Twitter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui est attendu sur place. (AFP).
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Publié le Samedi 29 mai 2021

France: une policière grièvement blessée à coups de couteau, mort de son agresseur

  • Une policière municipale a été blessée vendredi matin dans une agression au couteau
  • Selon une source proche du dossier, son « pronostic vital est engagé »

NANTES: Une policière a été grièvement blessée au couteau vendredi dans l'ouest de la France par un homme mort de ses blessures après son arrestation, dernière d'une longue série d'attaques contre les forces de l'ordre dans le pays.

L'assaillant était fiché pour radicalisation, a indiqué sur place le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin. 

"Français né en France, d'une quarantaine d'années, connu des services de police, il sortait de prison et en 2016 avait été signalé pour une pratique rigoriste de l'islam pour radicalisation et ainsi inscrit au fichier" des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, a précisé le ministre. 

Blessé lors de l'arrestation, selon une source proche du dossier, l'homme avait été interpellé après un échange de coups de feu durant lequel deux gendarmes ont été blessés, notamment à la main et au bras.

Un témoin a indiqué à l'AFP avoir vu un homme en civil au sol entouré de gendarmes, près de la gendarmerie de La Chapelle-sur-Erdre, petite ville située près de Nantes, après un échange de tirs.

Il avait "un profil hybride, radicalisé et malade psychiatrique très lourd", a indiqué une source proche du dossier.

 

Un agresseur multirécidiviste, radicalisé et schizophrène

Multirécidiviste condamné à 19 reprises, Ndiaga Dieye, l'agresseur 

a passé presque la moitié de sa vie en prison, où il a été diagnostiqué schizophrène et s'est radicalisé.

Depuis sa dernière libération le 22 mars, après avoir purgé sa peine, cet homme de 39 ans avait retrouvé un emploi et un logement, grâce à une association d'insertion de cette commune paisible de la banlieue nantaise.

"C'était quelqu'un de très discret", décrit une voisine de palier du petit immeuble HLM où il habitait depuis deux mois. "Il était très calme, mais on l'entendait parler tout seul la nuit", ajoute Jimmy, le voisin du dessus, qui lui avait vendu sa voiture.

Ndiaga Dieye respectait une obligation de soins et n'avait plus fait parler de lui jusqu'à sa récidive vendredi, quand il a frappé au couteau une policière municipale, à moins d'un kilomètre de chez lui. Séquestrant une jeune femme pendant 2H30 durant sa fuite, l'agresseur a ensuite tiré sur les gendarmes, en blessant deux avant d'être abattu. 

 D'après un photographe de l'AFP présent sur les lieux, une dizaine de détonations en deux salves ont retenti près de la brigade de gendarmerie, dans une zone d'habitation.

"Les gendarmes ont neutralisé l’individu suspecté de l’agression au couteau de la policière municipale de la Chapelle-sur-Erdre", avait écrit auparavant sur Twitter le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui était attendu sur place.

La policière, dont les jours ne sont plus en danger, a été blessée au couteau dans les locaux de la police municipale de La Chapelle-sur-Erdre, au nord de Nantes.

Une vaste chasse à l'homme avait été lancée immédiatement après vers 10H30 (08H30 GMT). 80 gendarmes ont été déployés pour retrouver l'auteur des faits, qui avait pris la fuite avec l'arme de la policière.

 

Les Gendarmes ont neutralisé l’individu suspecté de l’agression au couteau de la policière municipale de la Chapelle-sur-Erdre. Merci à eux et pensées pour les gendarmes blessés lors de cette interpellation.

— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 28, 2021
nantes
Les gendarmes étaient à pied d'oeuvre à Nantes pour tenter de retrouver l'auteur du crime. (AFP).

«Les enfants au sol»

Deux hélicoptères ont survolé la zone et trois équipes cynophiles et un escadron de gendarmes mobiles participé aux recherches. La section de recherches de la gendarmerie de Nantes est chargée de l'enquête.

"Évitez le secteur et respectez strictement les consignes des #gendarmes", avait prévenu sur Twitter la gendarmerie nationale. 

Les écoles aux alentours ont été sécurisées, selon la gendarmerie.

"Les enfants sont confinés dans les écoles et collèges de la ville", a confirmé un responsable municipal à l’AFP.

 

#Nantes ? Commune et secteur #LaChapelleSurErdre (44)
➡️ Intervention des forces de l'ordre en cours
⚠️ Évitez le secteur et respectez strictement les consignes des #gendarmes
? RD 39 fermée pic.twitter.com/IhMP8PnQUw

— Gendarmerie nationale (@Gendarmerie) May 28, 2021

 

"On a tiré les rideaux et on a fait allonger les enfants au sol, ils sont comme ça depuis deux heures", a témoigné une enseignante d’école primaire dans un texto à l’AFP. 

Plusieurs membres des forces de l'ordre ont trouvé la mort depuis 2012 en France dans des attaques, le plus souvent commises au nom du jihad.

Cette attaque intervient quelques semaines après deux drames qui ont endeuillé la police française, alors que la sécurité s'impose comme l'un des principaux thèmes de campagne des élections régionales, dans un mois, et de l'élection présidentielle, dans un an.

Stéphanie Monfermé, une agente administrative, avait été assassinée en avril au commissariat de Rambouillet, en région parisienne, par un Tunisien qui se serait radicalisé. Quelques jours plus tard, un policier, Eric Masson, avait été tué sur un point de vente de drogue à Avignon (sud).

Ces deux drames avaient conduit les syndicats de policiers à appeler à un rassemblement, qui a mobilisé plusieurs milliers de personnes le 19 mai devant l'Assemblée nationale à Paris, pour dénoncer la violence croissante à laquelle sont confrontés les policiers et l'inadéquation de la réponse judiciaire. 

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et des responsables de l'ensemble du spectre politique en France à l'exception d'une partie de l'extrême gauche, s'y étaient rendus.

Un acte non isolé

Plusieurs membres des forces de l'ordre ont trouvé la mort depuis 2012 en France dans des attaques, le plus souvent commises au nom du jihad.

Le 3 octobre 2019, un informaticien travaillant à la Direction du renseignement, Mickaël Harpon, converti depuis une dizaine d'années à l'islam, avait poignardé à mort trois policiers et un agent administratif dans l'enceinte de la préfecture de police de Paris avant d'être tué. 

Auparavant le groupe Etat islamique (EI) avait revendiqué la mort en mars 2018 du lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame, 45 ans, mortellement blessé par le jihadiste Radouane Lakdim dans un supermarché de Trèbes (Aude) et du policier Xavier Jugelé en avril 2017 sur les Champs-Elysées.

En juin 2016, un policier et sa compagne, secrétaire au commissariat de Mantes-la-Jolie, avaient été tués à coups de couteau à Magnanville (Yvelines) par un homme affirmant agir au nom de l'EI.

Début mai, Éric Masson, 36 ans, appelé avec son équipe pour un attroupement sur un point de deal en centre-ville d'Avignon, avait été tué par balles par un homme qui est écroué.

Réactions politiques à l'agression d'une policière près de Nantes

- Xavier Bertrand, président (ex-LR) des Hauts-de-France et candidat déclaré à la présidentielle: "Toutes mes pensées vont vers la policière municipale lâchement agressée à La Chapelle-sur-Erdre, aux deux gendarmes du GIGN blessés (...). Reconnaissance aux forces de l’ordre qui ont maîtrisé l'auteur de cet acte insupportable".

 

- Michel Barnier (LR), ancien négociateur pour le Brexit: "Partout l’émotion est grande (...) Plus que jamais l'autorité publique doit être restaurée et nos forces de l'ordre protégées".

 

- Marine Le Pen, présidente du RN et candidate à l'Elysée: "Je refuse que les agressions contre nos policiers deviennent notre quotidien. Il faut combattre enfin cette barbarie et ne jamais, absolument jamais s'y habituer".

 

- Sébastien Chenu, porte-parole du RN: "Toutes les semaines, nos forces de l'ordre sont agressées, cela suffit! Qu'attendent Darmanin et Dupond-Moretti pour réagir fermement? Il faut des peines exemplaires. Nos policiers ne sont pas des cibles!"

 

- Eric Ciotti, député LR des Alpes-Maritimes: "Pourquoi le gouvernement refuse de traiter le problème des radicalisés sortants de prison?"

 

- Jean Rottner, président LR de la région Grand Est: "Pas une semaine sans qu’un représentant de notre République soit abattu ou agressé? Les cérémonies et décorations posthumes ne suffisent plus. Nos forces de l’ordre méritent notre soutien, et des moyens". 

 

- Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI et candidat à l'Elysée: "Comment un malade atteint de schizophrénie a-t-il pu être abandonné sans accompagnement médical? 31.000 lits de psychiatrie de moins en 30 ans: voilà le résultat".

 

- Yannick Jadot, probable candidat à la primaire EELV: "Toutes mes pensées vont à la policière grièvement blessée à la Chapelle-sur-Erdre, sa famille et ses collègues, et aux gendarmes blessés lors de l'interpellation du terroriste".

 

- Olivier Faure, premier secrétaire du PS: "Tout mon soutien à la policière municipale de La Chapelle-sur-Erdre violemment attaquée dans l’exercice de ses fonctions".


Narcobanditisme: la porte-parole du gouvernement sera à la marche blanche samedi à Marseille

La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat". (AFP)
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  • "Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement
  • "Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi

PARIS: La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a annoncé vendredi qu'elle irait à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, soulignant que sa présence devait illustrer le "soutien de l'Etat".

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto, et la justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

"Le gouvernement sera présent et je me rendrai samedi à Marseille en compagnie de mon collègue Vincent Jeanbrun, qui est ministre de la Ville et du Logement", a déclaré Maud Bregeon sur TF1 vendredi, ajoutant que ce drame avait "profondément choqué tous nos concitoyens".

La porte-parole a assuré que son déplacement serait fait "humblement, avec la modestie et la pudeur que cet événement nécessite, sans communication sur place".

Il s'agit, selon elle, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

"Au-delà des actes forts et des engagements du ministre de l'Intérieur et du garde des Sceaux, l'État et singulièrement le gouvernement devaient marquer, symboliquement et humblement, leur soutien et leur solidarité lors de ce rassemblement où habitants, élus locaux et nationaux feront bloc contre le narcotrafic", a précisé l'entourage de Maud Bregeon à l'AFP.

La porte-parole retrouvera à Marseille de nombreuses autres personnalités politiques, dont beaucoup issues de gauche, comme Olivier Faure (PS) ou Marine Tondelier (les Ecologistes).

"Les réflexes partisans n'ont pas leur place dans une telle marche et dans un tel combat", a estimé Mme Bregeon, espérant que les participants seraient "le plus nombreux possible" samedi.

Si les courants politiques s'accordent sur le constat, ils s'opposent sur les voies à suivre pour contrer le narcotrafic.

Le député LFI du Nord Ugo Bernalicis a ainsi affirmé sur franceinfo que "ce qu'on demande au gouvernement, c'est pas tant la participation à cette marche, c'est de faire en sorte que les moyens soient à la hauteur des enjeux". Et "le compte n'y est pas", a-t-il dit.

Il a notamment appelé à s'attaquer au "cœur du problème" en légalisant le cannabis, dont la vente est "le moteur financier" des trafiquants, selon lui.

Le député insoumis des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, qui sera présent samedi, a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée" et "qu'on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française".


Une centaine de personnes en soutien à un directeur d'école menacé de mort

Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme. (AFP)
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  • Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte
  • "On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement

RENNES: Un rassemblement de soutien d'environ 150 personnes se tenait vendredi matin devant une école maternelle située à Rennes, dans l'ouest de la France, dont le directeur a été menacé de mort par une famille refusant que leur fillette soit encadrée par un homme.

Cet enseignant a porté plainte le 14 octobre "pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre", a affirmé jeudi le procureur de la République de Rennes, Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Selon des sources syndicales, la famille n'aurait pas toléré que l'instituteur accompagne la fillette aux toilettes.

"On reproche simplement au collègue d'être un homme et d'encadrer des jeunes enfants", a déploré Mickaël Bézard, du syndicat Force Ouvrière (FO) des écoles, présent devant l'établissement.

"Il n'y a pas d'aspect religieux derrière tout ça" a insisté Fabrice Lerestif, un autre représentant de ce syndicat à l'échelle départementale, reprenant les termes du ministre français de l'Éducation, Édouard Geffray, en marge d’un déplacement la veille près de Lyon (centre-est).

Environ 150 personnes, dont des enseignants d'écoles voisines et une trentaine de parents d'élèves, étaient présents devant l'école, fermée pour la journée. "Soutien à notre collègue", "Parents unis! Respect et soutien total à nos enseignants", clamaient deux pancartes accrochées aux grilles.

Parmi les parents d'élèves, Pierre Yacger est venu avec ses enfants soutenir l'équipe éducative "en qui on a pleinement confiance". Concernant le directeur, "on n'a jamais eu de retour négatif", a-t-il affirmé.

Choqué, l'enseignant est depuis en arrêt de travail. Il est "meurtri par la situation" qui a "eu un impact fort sur l'ensemble de l'école", alors qu'il s'agit d'un établissement "où tout se passe bien", a précisé Mickaël Bézard.

Le corps enseignant demande que la fillette, toujours scolarisée dans cette école, soit changée d'établissement, "pour retrouver aussi un climat serein", a-t-il poursuivi.

"Cette enfant, peut-être, va être scolarisée ailleurs", a estimé Gaëlle Rougier, adjointe à l'éducation à la municipalité de Rennes. "Il va bien falloir poursuivre une médiation avec la famille", a-t-elle ajouté.


Le ministre Nicolas Forissier à Riad, pour renforcer le partenariat économique avec l’Arabie

Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume. Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre. (AFP)
Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume. Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre. (AFP)
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  • Ce déplacement, le premier dans la région depuis sa prise de fonctions, se veut, selon une source diplomatique, à la fois politique, économique et stratégique
  • Il vise à accélérer la relation bilatérale, à soutenir la présence française dans les grands projets saoudiens et à positionner la France comme partenaire clé des grands événements mondiaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années

PARIS: Dans un contexte de profondes transformations au Moyen-Orient, la France entend consolider sa position économique en Arabie saoudite et accompagner la dynamique de modernisation engagée par le Royaume.
Dans cette perspective, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur, Nicolas Forissier, effectue une visite de trois jours à Riyad, du 21 au 23 novembre.

Ce déplacement, le premier dans la région depuis sa prise de fonctions, se veut, selon une source diplomatique, à la fois politique, économique et stratégique.
Il vise à accélérer la relation bilatérale, à soutenir la présence française dans les grands projets saoudiens et à positionner la France comme partenaire clé des grands événements mondiaux que le Royaume accueillera dans les prochaines années.

Le voyage intervient également dans le prolongement de la dynamique ouverte par la visite d’État d’Emmanuel Macron en Arabie saoudite en 2024.
À cette occasion, près de 10 milliards d’euros de contrats et d’engagements commerciaux avaient été annoncés, accompagnés d’un traité bilatéral instaurant un Conseil de partenariat destiné à structurer la coopération franco-saoudienne sur le long terme.

Le déplacement de Forissier s’inscrit donc dans une phase de déploiement opérationnel de ces engagements, au moment où Riyad multiplie les initiatives pour diversifier son économie bien au-delà des hydrocarbures.

L'Arabie saoudite, une transformation sans précédent

D’après la source diplomatique, le ministre arrive à un moment charnière : portée par la Vision 2030, l’Arabie saoudite engage une transformation sans précédent de ses secteurs économiques — énergie, transports, infrastructures, tourisme, technologies, divertissement ou encore ville intelligente.

Dans chacun de ces domaines, les entreprises françaises sont déjà présentes et reconnues, affirme la source, qui cite parmi les réalisations majeures le fait qu’Alstom a construit six lignes du métro de Riyad et se positionne pour la construction de la septième.
La RATP doit, pour sa part, participer à l’exploitation du réseau, tandis que Bouygues Construction est engagée dans la réalisation du gigantesque parc de loisirs Qiddiya, et que le groupe Accor, ainsi que d’autres acteurs du tourisme, contribue au développement d’AlUla.

La France dispose ainsi d’un capital de confiance solide auprès des autorités saoudiennes, et pour Paris, l’enjeu est désormais de passer à l’échelle supérieure, alors que le pays s’apprête à accueillir l’Exposition universelle 2030, puis la Coupe du monde de football 2034.
Pour ces deux événements, la France entend faire valoir des atouts uniques : la réussite internationale de l’organisation des JO 2024, l’expertise éprouvée de ses entreprises à l’export et son soutien constant à la candidature saoudienne à l’Expo 2030.

En 2024, les échanges bilatéraux de biens (hors matériel militaire) ont atteint 7,6 milliards d’euros, confirmant la vigueur de la coopération commerciale.
Par ailleurs, la France se classe troisième investisseur étranger en Arabie saoudite, tandis que le stock d’investissements directs français atteignait, selon le ministère saoudien de l’Investissement, 17,4 milliards de dollars en 2023.
Autant d’indicateurs attestant du dynamisme de la relation et de son potentiel de croissance.

Séance de travail avec CMA-CGM, Lagardère, Air Liquide, Veolia et d’autres 

Le déplacement de Nicolas Forissier s’articule autour de trois axes : des rencontres institutionnelles, l’animation d’un forum économique et la valorisation des succès français sur le terrain.
Selon le ministère français des Affaires étrangères, la première journée sera marquée par des rencontres avec les acteurs clés des grands projets saoudiens, dont le ministre des Transports, élargies à plusieurs entreprises françaises du secteur.

Il participera ensuite à une séance de travail élargie regroupant CMA-CGM, Lagardère, Air Liquide, Veolia et d’autres groupes majeurs, puis effectuera une visite au parc d’attractions Qiddiya, considéré comme un projet emblématique de la Vision 2030, en présence de Bouygues Construction.

Suivra également une visite du métro de Riyad, développé par Alstom, puis un entretien en format restreint avec Mohamed Ben Laden, président du comité d’affaires France–Arabie saoudite.
Ces séquences, indique la source diplomatique, permettront au ministre de souligner le rôle déterminant joué par les entreprises françaises et leur capacité à accompagner les ambitions du Royaume.

Le lendemain, Forissier coprésidera, avec son homologue, le ministre saoudien du Commerce Majid Al-Qassabi, un forum d’affaires d’envergure, le premier en Arabie saoudite spécifiquement consacré aux grands projets urbains de Riyad, à la préparation de l’Expo 2030 et à la Coupe du monde 2034.
Ce forum réunira des institutions saoudiennes, des décideurs publics et des acteurs économiques français afin d’identifier les opportunités concrètes pour les groupes tricolores.

Des entretiens bilatéraux sont prévus avec le ministre du Commerce, Majid Al-Qassabi, le ministre de l’Investissement, Khalid Al-Falih, ainsi que Tariq Al-Faris, président de la Royal Commission for Riyadh City, et Talal Al-Mari, CEO de l’Expo 2030 Riyad.
Ces échanges doivent permettre d’approfondir le dialogue politique et de préparer la conclusion de nouveaux contrats, dont plusieurs sont en cours de finalisation.