La Commission saoudienne des bibliothèques lance une stratégie de développement

Le Dr Abdelrahman al-Asem, PDG de la Commission des bibliothèques d’Arabie saoudite, s’exprime lors du lancement d’une nouvelle stratégie à la Bibliothèque nationale du roi Fahd à Riyad. (Fourni)
Le Dr Abdelrahman al-Asem, PDG de la Commission des bibliothèques d’Arabie saoudite, s’exprime lors du lancement d’une nouvelle stratégie à la Bibliothèque nationale du roi Fahd à Riyad. (Fourni)
L’initiative verrait la promotion d’événements et d’activités spéciaux conçus pour mettre en avant le rôle traditionnel des bibliothèques dans l’augmentation du niveau d’alphabétisation. (Fourni)
L’initiative verrait la promotion d’événements et d’activités spéciaux conçus pour mettre en avant le rôle traditionnel des bibliothèques dans l’augmentation du niveau d’alphabétisation. (Fourni)
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Publié le Vendredi 28 mai 2021

La Commission saoudienne des bibliothèques lance une stratégie de développement

  • L’objectif n’est pas seulement de mettre à niveau les bibliothèques, mais de les transformer de simples centres d’information en plateformes culturelles complètes
  • La stratégie impliquera la mise en œuvre par étapes de 35 initiatives diverses visant à initier un développement durable du secteur des bibliothèques.

RIYAD: L’investissement, clé du succès des plans ambitieux révélés jeudi pour développer le secteur des bibliothèques saoudiennes.

En lançant la nouvelle stratégie à la Bibliothèque nationale du roi Fahd à Riyad, le Dr Abdelrahman al-Asem, directeur général de la Commission des bibliothèques du Royaume, a déclaré que l’objectif n’était pas seulement de mettre à niveau les bibliothèques, mais de les transformer de simples centres d’information en plateformes culturelles complètes.

S’exprimant lors d’une conférence de presse, il a précisé que l’initiative verrait la promotion d’événements et d’activités spécialement conçus pour appuyer le rôle traditionnel des bibliothèques, à savoir l’instauration d’habitudes de lecture, l’enrichissement des connaissances et la progression du niveau d’alphabétisation.

«La stratégie comprend de multiples initiatives au bénéfice du secteur, des partenaires et de la communauté en général et elle met en évidence le rôle central que jouent les bibliothèques dans la réalisation des objectifs du ministère de la Culture, et qui, selon la Vision 2030 du Royaume, doivent devenir des plateformes culturelles, participatives et de développement s’efforçant de développer les compétences et les entreprises, d’assurer la formation continue, l’innovation et le développement de la main-d’œuvre, en garantissant une coopération internationale et l’échange de connaissances», ajoute-t-il.

Et il souligne que l’investissement est essentiel au succès du programme de croissance.

En bref

La stratégie impliquera la mise en œuvre par étapes de 35 initiatives diverses visant à initier un développement durable du secteur des bibliothèques.

Ces initiatives comprennent la conception de bibliothèques publiques numériques et pour enfants, la création d’une plateforme électronique pour les bibliothèques privées, l’élaboration de normes, de directives et de réglementations, la création de bases de données pour le secteur des bibliothèques saoudiennes, la contribution à la planification nationale et la création d’un centre de recherche.

Lors de l’élaboration de sa stratégie, la commission a pris en compte la documentation de plus de 110 sources locales, régionales et internationales, acquise lors d’entretiens, d’ateliers et de groupes de discussion impliquant un grand nombre de parties prenantes internes et externes, en collaboration avec des experts et des spécialistes du secteur des bibliothèques.

En outre, des recherches ont été menées sur les systèmes de bibliothèques de 27 pays pour aider à développer une vision, une mission et des valeurs ainsi que des piliers stratégiques, des objectifs, des initiatives et des indicateurs de performance.

Al-Asem indique que la stratégie a été construite autour de trois piliers, le premier étant d’élargir le secteur par la planification, l’introduction de normes et de réglementations, la réalisation d’études, le financement, l’investissement et l’amélioration des compétences des employés.

Le renforcement de la participation communautaire grâce à des campagnes de sensibilisation sur la maîtrise de l’information et l’étendue des services de bibliothèque est le deuxième élément, suivi par des programmes visant à améliorer les compétences administratives et opérationnelles de la commission, à créer des environnements de travail positifs et à assurer un engagement efficace avec les parties prenantes locales et internationales.

Au total, la stratégie impliquera la mise en œuvre par étapes de 35 initiatives diverses visant à initier un développement durable du secteur des bibliothèques.

Celles-ci comprennent la conception de bibliothèques publiques numériques et pour enfants, la création d’une plateforme électronique pour les bibliothèques privées, l’élaboration de normes, de directives et de réglementations, la création de bases de données pour le secteur des bibliothèques saoudiennes, la contribution à la planification nationale et la création d’un centre de recherche.

Autonomiser le secteur tiers, créer une plate-forme numérique pour les opportunités d’investissement marketing, établir des modèles commerciaux pour les partenariats entre les secteurs public et privé, encourager l’innovation, attirer des sponsors, générer des revenus durables, créer des modèles de dotation et offrir des services de bibliothèque sur des lieux de rassemblement ainsi que mettre en place des bibliothèques mobiles font également partie de la feuille de route.

D’autres initiatives comprennent la mise en œuvre de présentations interactives, de techniques de lecture et de jeux pour les enfants et les jeunes adultes, l’organisation de concours nationaux pour les jeunes, des ateliers de maîtrise de l’information, le lancement d’une journée nationale des bibliothèques, l’organisation de spectacles participatifs pour les jeunes et les enfants, des activités sociales pour les employés, des enquêtes de satisfaction au travail, des cours de formation d’excellence, la création de partenariats et l’adhésion aux principales associations de bibliothèques régionales et internationales, ainsi que l’organisation de conférences et d’ateliers régionaux et mondiaux.

La Commission des bibliothèques a été créée en février 2020 et est l’une des 11 commissions culturelles affiliées au ministère saoudien de la Culture.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Le savoir-faire des artisans du Qassim mis à l’honneur

La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, notamment dans l'industrie de l'osier de palme. (SPA)
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  • Un art transmis de génération en génération continue de prospérer, alors que les artisans mêlent patrimoine culturel et créativité au Festival des dattes de Buraidah
  • Le tressage de palmes remonte à l’Antiquité, servant à l’origine aux besoins essentiels du foyer

RIYAD : La région de Qassim est réputée pour son artisanat traditionnel, en particulier dans le domaine du tressage de palmes. Cet art ancestral, transmis de génération en génération, continue de prospérer grâce aux artisans qui allient patrimoine culturel et créativité lors du Festival des dattes de Buraidah.

L'artisane Umm Abdullah a démontré le processus minutieux du tressage de palmes : les feuilles sont d’abord trempées et séchées, puis habilement transformées en divers objets comme des paniers, des nattes ou des sets de table.

Elle a expliqué que l’abondance de palmiers dans la région a fait de cet artisanat une source de revenus essentielle pour de nombreuses familles travaillant dans l’industrie artisanale locale, selon l’Agence de presse saoudienne.

Umm Abdullah a ajouté que les objets en feuilles de palmier sont très recherchés pour leur valeur culturelle et leur lien précieux avec le patrimoine.

Remontant à l’Antiquité, le tressage de palmes répondait aux besoins domestiques du quotidien. Avec le temps, l’innovation a permis de diversifier les produits et les designs, affirmant cet artisanat comme un véritable pilier du patrimoine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


De Cannes au Casino du Liban, le flûtiste Daniel Alhaiby revient au Liban

Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
Ce spectacle fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international. (Fichier/ Fourni)
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  • "Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré
  • "Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison

DUBAI : Flûte en main, Daniel Alhaiby, profondément attaché à l'Orient et à l'Occident, se prépare à donner son premier concert solo au Casino du Liban le 10 septembre.

Ce concert fait suite à ses années d'expérience dans des lieux et événements prestigieux, notamment le Festival de Cannes, où il a partagé sa musique avec un public international.
"Cannes, c'est de la magie à l'état pur. Chaque fois que je joue, j'ai l'impression de représenter non seulement moi-même, mais aussi toute une culture, toute une histoire", a déclaré M. Alhaiby à Arab News.

Le retour au Liban pour son concert solo est un moment profondément personnel pour Alhaiby.

"Se produire au Liban, c'est comme boucler la boucle pour moi. C'est là que tout a commencé, et c'est tellement important", a-t-il déclaré.


"Partager ma musique dans mon pays d'origine est comme une célébration de mon voyage, de Paris à la scène mondiale et de retour à la maison.

"Le Casino du Liban a toujours été un lieu de rêve pour moi... Le public peut s'attendre à une expérience vraiment spéciale. J'ai soigneusement élaboré la liste des morceaux pour les emmener dans un voyage musical qui mêle mes compositions originales à des classiques revisités."

Les influences musicales d'Alhaiby sont diverses, allant de Piazzolla et Rimsky-Korsakov à Fairuz, Hans Zimmer, Pink Floyd et Bach.

"Je suis plus influencé par l'émotion que par le genre. Tout ce qui me touche, qu'il s'agisse d'une partita de Bach ou d'une improvisation orientale, se retrouve dans ma musique", a-t-il déclaré.

Le musicien a expliqué qu'il avait été attiré par la flûte dès son "plus jeune âge" : "Sa sonorité a toujours été proche de mon âme, il y a quelque chose dans son souffle, dans sa tonalité expressive, qui se connecte profondément à mes émotions. Au fil du temps, elle est devenue plus qu'un simple instrument ; elle est devenue ma voix, ma façon d'exprimer tout ce que les mots ne peuvent pas exprimer".


Essence de grands parfums, le jasmin égyptien se fane sous le réchauffement

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  • Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations
  • De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense

CHOBRA BELOULA: Depuis des années, Wael al-Sayed sillonne les champs du delta du Nil pour récolter les fleurs de jasmin qui finiront dans les flacons des grandes maisons de parfum. Mais ces derniers étés, les pétales se raréfient et leur parfum s'évanouit.

"C'est la chaleur", soupire M. al-Sayed, 45 ans, qui cultive depuis près de dix ans le jasmin à Chobra Beloula, village du delta du Nil à une centaine de kilomètres au nord du Caire et haut lieu de cette production en Egypte.

A mesure que les températures grimpent, explique-t-il, les floraisons se raréfient. En deux ans, sa récolte quotidienne est passée de six kilos à seulement deux ou trois.

Dans cette région fertile, le jasmin fait vivre des milliers de familles depuis des générations. De juin à octobre, elles se rendent dans les champs entre minuit et l'aube, quand les fleurs exhalent leur parfum le plus intense.

Mais les vagues de chaleur, les sécheresses prolongées et la prolifération de parasites liés au dérèglement climatique menacent cet héritage. Confrontés à des récoltes de plus en plus maigres, certains finissent par renoncer.

D'autres, comme M. al-Sayed, s'accrochent. Cette année, il a dû faire appel à sa femme et deux de ses enfants – âgés de neuf et dix ans – pour l'aider sur leur parcelle de 350 m². "On n’a pas le choix", explique-t-il, résigné.

Trop chaud pour fleurir 

Selon A. Fakhry & Co, principal transformateur du pays, l'Egypte fournit près de la moitié de la concrète de jasmin produite dans le monde, cette pâte cireuse qui entre dans la composition des plus grands parfums de luxe.

Dans les années 1970, le pays en produisait 11 tonnes par an, selon la Fédération Internationale des Huiles Essentielles. Aujourd’hui, la production plafonne à 6,5 tonnes, affirme A. Fakhry & Co.

Ali Emara, 78 ans, cueille le jasmin depuis l’âge de 12 ans. "Les étés étaient chauds, mais pas comme maintenant", dit-il.

Mohamed Bassiouny, 56 ans, et ses quatre fils ont vu leur récolte fondre de 15 à 7 kilos, malgré des journées de plus de huit heures.

Le jasmin de la région est particulièrement sensible à la chaleur et à l’humidité, explique Karim Elgendy, du Carboun Institute, un think tank néerlandais spécialisé dans le climat et l’énergie. "Les températures élevées peuvent perturber la floraison, altérer la concentration en huile essentielle  (...) et diminuer le rendement", explique-t-il.

Un rapport de l’Agence Internationale de l’Énergie, publié en 2023, révèle que la température moyenne en Égypte a augmenté de 0,38°C par décennie entre 2000 et 2020 – soit plus vite que la moyenne mondiale.

La chaleur émousse la puissance olfactive du jasmin, dépréciant l'huile précieuse qui en est extraite, explique Badr Atef, directeur chez A. Fakhry & Co. Dans le même temps, les nuisibles – acariens et vers des feuilles – prolifèrent sous ces températures extrêmes, aggravant encore la situation.

A Grasse (France), capitale mondiale du parfum, Alexandre Levet, PDG de la French Fragrance House, constate lui aussi l'ampleur des dégâts: "Des dizaines d'ingrédients naturels souffrent déjà du dérèglement climatique", explique-t-il à l'AFP, ajoutant que de nouveaux terroirs émergent à mesure que les anciens deviennent incertains.

Revenus dérisoires 

Le delta du Nil se révèle particulièrement exposé: la montée de la Méditerranée modifie la salinité des sols, plaçant les cultivateurs de jasmin en première ligne.

Ces derniers sont "complètement livrés à eux-mêmes", dénonce le sociologue Saker El Nour. Ils n’ont "aucun pouvoir" dans une industrie qui dépend pourtant entièrement de leur travail.

Alors que les grandes maisons de parfum écoulent le kilo d’absolue de jasmin – une huile essentielle pure – à plus de 5.000 euros, les cueilleurs égyptiens, eux, ne reçoivent que 105 livres égyptiennes, soit à peine deux euros, pour chaque kilo de fleurs récoltées. Or il faut près d’une tonne de pétales pour extraire seulement 2 à 3 kilos de concrète, et une quantité plus infime encore d’huile essentielle.

"Que valent 100 livres aujourd’hui ? Rien", tranche M. al-Sayed.

Depuis 2022, la livre égyptienne a perdu plus des deux tiers de sa valeur, entraînant une flambée des prix et plongeant plusieurs familles dans une précarité extrême.

En juin, les cueilleurs ont mené une grève inédite pour exiger que leur rémunération soit portée à 150 livres égyptiennes par kilo. Mais face à des prix verrouillés par une poignée de transformateurs privés, ils n’ont arraché qu'une maigre augmentation de 10 livres.

D'année en année, les revenus s'érodent, tandis que le réchauffement climatique menace l'existence même de cette communauté. "Des villages entiers pourraient devenir invivables", prévient M. Elgendy.