La romancière saoudienne Ghada Aboud nous parle d’identités

La romancière saoudienne Ghada Aboud, lauréate du prix AFAC, à l'affiche des rencontres littéraires internationales de la Villa Gillet (Capture d'écran/Villa Gillet)
La romancière saoudienne Ghada Aboud, lauréate du prix AFAC, à l'affiche des rencontres littéraires internationales de la Villa Gillet (Capture d'écran/Villa Gillet)
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La romancière saoudienne Ghada Aboud nous parle d’identités

  • L’auteure de l’excellent « Bipolar », un roman qui explore le thème de la bipolarité et son traitement dans les médias, partage avec Arab News en français ses projets et ses objectifs
  • Ghada Aboud attribue l’autonomisation des Saoudiennes au plan Vision 2030 «qui a donné à des femmes hautement qualifiées et hautement éduquées la chance qu'elles méritent »

BEYROUTH : Mardi dernier, 25 mai, trois brillantes jeunes auteures du Golfe, Ghada Aboud (Arabie saoudite), Laila Al-Motawa (Bahreïn) et Alia Bin Musabeh Al Shamsi (Émirats Arabes Unis), engageaient en direct un débat entre elles sur la thématique des « regards féminins ». L’échange avait démarré fort, avec un quasi rejet par les trois conférencières d’une quelconque écriture « féminine ». « Je crois que l'art franchit les frontières du genre, de l'ethnie, des origines pour nous unir sous la seule bannière de l’humanité. Il n'y a pas de catégorie connue sous l’appellation de ‘littérature masculine’, par conséquent, il n’y a pas lieu d’en parler non plus au féminin » a relevé Ghada Aboud.  Cette discussion avait lieu dans le cadre du célèbre festival littéraire international de la Villa Gillet à Lyon.

« Construire des ponts d’empathie »

La romancière saoudienne Ghada Aboud, lauréate du prix AFAC, avait été invitée par l'Alliance française d'Arabie saoudite à y participer. Par ailleurs consultante indépendante, journaliste et présentatrice d'une émission de télévision axée sur la promotion des artistes saoudiennes, l’auteure de l’excellent « Bipolar », un roman qui explore le thème de la bipolarité et son traitement dans les médias, partage avec Arab News en français ses projets et ses objectifs. Son nouveau roman qui traite de la problématique de l’identité en fait partie. « Mon objectif principal dans tous mes domaines d’activité est de créer une chance pour les connexions humaines et de construire des ponts d'empathie et de compréhension. J'aspire à sensibiliser notre communauté locale et le monde international au fait que, quelles que soient nos différences, nous partageons tous des valeurs humaines et nous pouvons nous relier les uns aux autres dans l'humanité. Ainsi, je travaille à ouvrir des portes et des canaux pour une compréhension mutuelle à travers une communication positive. Un autre objectif plus élevé pour moi est de jouer un rôle positif dans la présentation de Saoudiens créatifs, de toucher le monde et de faire connaître mon pays à travers son riche patrimoine artistique et culturel, et ses hautes valeurs humaines » affirme la romancière qui précise : «lorsque L’Alliance France en Arabie saoudite m'a contacté pour représenter les écrivains saoudiens au Festival international de littérature Villa Gillet, j'ai salué cette opportunité car elle correspond à ma volonté d'être présente en tant que voix saoudienne dans la communauté culturelle et artistique internationale, et de contribuer à y construire des ponts et promouvoir l’empathie ».

Individualisme contemporain et obsession de la compétition

Quand on demande à Ghada Aboud ce qui a motivé l’écriture et le sujet de son roman « Bipolar », elle répond que, ne souffrant pas elle-même de bipolarité, elle a choisi cette thématique comme une métaphore. « J’ai toujours été intéressée par le bien-être mental, en tant que facteur de base qui reflète la valeur de notre vie quotidienne. J'étais préoccupée par l'individualisme contemporain et l’obsession de la compétition. La profusion d’ouvrages de développement personnel, les listes de ‘Top 10’ ne nous laissent aucune chance de mener une vie équilibrée. Les gens risquent de plus en plus de tomber en dépression ou de devenir maniaques pour maintenir leur succès et leur dignité. Je me suis mise à suspecter la vague de sensibilisation aux maladies mentales : s’agit-il vraiment de sensibiliser à ces maladies ou d’en faire le marketing ? Les personnes qui souffrent vraiment ont besoin d'un espace sûr de compréhension et d'expression qui ne commercialise pas leur lutte. ‘Bipolar’ est une tentative de trouver une réponse et lancer un appel à une réelle compréhension, à la compassion humaine sur ce sujet dans la course folle où nous sommes entrainés ». La réponse des lectrices et lecteurs ne s’est d’ailleurs pas faite attendre. Ghada Aboud se dit reconnaissante pour tous les messages qu’elle a reçus de différents pays arabes, d'Irak, d'Algérie ou d’Égypte : « Je suis très reconnaissante à tous les lecteurs qui sont venus me parler personnellement lors d'une conférence ou lors de salons du livre et m'ont dit combien ce roman exprimait de choses qu'ils voulaient dire, combien il leur a donné d’espoir et la confiance d’être dignes d'amour », ajoute-t-elle, heureuse aussi d’avoir été comprise par les lecteurs saoudiens,  familiers avec la littérature régionale et internationale.

Trois auteures du Golfe aux rencontres littéraires internationales de la Villa Gillet: Ghada Aboud (Arabie saoudite), Laila Al-Motawa (Bahreïn) et Alia Bin Musabeh Al Shamsi (Émirats Arabes Unis). (Capture d'écran/Villa Gillet)
Trois auteures du Golfe aux rencontres littéraires internationales de la Villa Gillet: Ghada Aboud (Arabie saoudite), Laila Al-Motawa (Bahreïn) et Alia Bin Musabeh Al Shamsi (Émirats Arabes Unis). (Capture d'écran/Villa Gillet)

L’auteure met cependant en garde contre la confusion entre romancier et psychologue : « L'écriture de ce roman m'a pris trois ans de recherches et d'entretiens. Je ne l'ai pas écrit sur une expérience personnelle. Je voulais adresser un message aux personnes souffrant de bipolarité ou de toute autre maladie mentale, leur dire qu'elles méritent d'être aimées, et aussi de sensibiliser les parents au rôle important que joue une famille dans les traumatismes infantiles et leurs conséquences » elle ajoute par ailleurs qu’elle voulait aussi attirer l’attention sur l'importance du diagnostic médical : « Il est impératif de s'abstenir de se diagnostiquer soi-même, au risque de s’identifier à sa star préférée qui aura annoncé sa lutte contre la maladie mentale ».

« Je suis reconnaissante envers Vision 2030 pour toute la diversité que nous voyons et intégrons dans notre société » affirme Ghada Aboud
« Je suis reconnaissante envers Vision 2030 pour toute la diversité que nous voyons et intégrons dans notre société », affirme Ghada Aboud

Un nouvel ouvrage sur l’importance des arts dans la définition d’une identité nationale

Animatrice d’une émission culturelle, Ghada Aboud nourrit aussi son écriture de ses rencontres avec des créatifs saoudiens de haut niveau. C’est cela qui la décide, quand elle décroche la bourse de littérature AFAC 2020, à explorer le thème de l’identité en mettant en avant « l’importance de l'art et de la littérature dans la définition de l'identité d'une nation », à l’heure où l’Arabie saoudite œuvre plus que jamais à valoriser son patrimoine culturel et artistique. « Le roman se déroule au début des années 80 et est un hommage aux grands artistes qui ont façonné notre patrimoine musical tels qu'Ibrahim Khafaji, Tarik Abdul Hakim, Fawzy Mahsoun, Omar Kadars qu’admire le célèbre chanteur Etab. Le roman décrit le parcours des artistes saoudiens et leur rôle clé dans la formation de l'identité saoudienne ainsi que les défis auxquels ils ont été confrontés dans les années 1980 ». Cet ouvrage, quasi achevé, cherche désormais son éditeur.

La Vision 2030, une chance pour les Saoudiennes

Quant à la romancière, elle se réjouit de ce que les femmes arabes et saoudiennes aient pu faire leurs preuves dans des carrières de premier plan. « Les Saoudiennes travaillent et sont désormais indépendantes financièrement » rappelle-t-elle, avec un bémol cependant pour son propre domaine, celui de l’écriture « qui a une réalité différente pour les hommes et les femmes. Il est difficile de maintenir son indépendance financière dans le domaine de l'écriture. C'est un défi auquel tous les écrivains de la région sont confrontés ». Ghada Aboud attribue cette avancée vers l’autonomie féminine au plan Vision 2030 « qui a donné à des femmes hautement qualifiées et hautement éduquées la chance qu'elles méritent ». « Je suis reconnaissante à Vision 2030 pour toute la diversité que nous voyons et intégrons dans notre société », ajoute celle pour qui « les héros / héroïnes les plus puissants sont les plus vulnérables et les plus incertains, mais continuent à se réveiller tous les jours avec l'idée de faire de leur mieux, même si ce mieux n'est pas suffisant ».

Enfin, si elle pouvait faire une différence dans ce monde, Ghada Aboud affirme qu’elle demanderait aux entreprises de minimiser les heures de travail, de donner aux individus la possibilité de passer du temps avec leurs familles et de permettre aux gens de prendre le temps de veiller à leur bien-être. « J'empêcherais aussi les médias de masse et les médias sociaux de déchaîner ce comportement de consommation extrême axé sur l'image et le succès en vendant des illusions de vies parfaites ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Cate Blanchett sera à l’honneur au Festival du film d’El Gouna

Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
Cate Blanchett sera l'invitée d'honneur de cette année et recevra le prix Champion de l'humanité. (Getty Images)
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  • L’actrice australienne sera l’invitée d’honneur du festival égyptien et recevra le Champion of Humanity Award pour son engagement humanitaire auprès des réfugiés en tant qu’ambassadrice du HCR
  • Reconnue pour ses rôles marquants au cinéma et son implication sur scène, Blanchett est aussi saluée pour son action sur le terrain dans des camps de réfugiés, incarnant la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité

DUBAÏ : L’actrice et productrice australienne Cate Blanchett sera mise à l’honneur lors de la 8e édition du Festival du film d’El Gouna, en Égypte, qui se tiendra du 16 au 24 octobre.

Elle sera l’invitée d’honneur de cette édition et recevra le Champion of Humanity Award (Prix de la Championne de l’Humanité).

« De ses rôles emblématiques dans Elizabeth, Blue Jasmine et TÁR, à ses collaborations remarquables avec les plus grands réalisateurs, Cate Blanchett a laissé une empreinte indélébile sur le cinéma mondial », a publié le festival sur Instagram.

« Au-delà de son art, elle continue de défendre des causes humanitaires urgentes en tant qu’ambassadrice de bonne volonté mondiale pour le HCR, reflétant ainsi la vision du festival : le cinéma au service de l’humanité », ajoute le communiqué. « Pour saluer son engagement en faveur des réfugiés et des personnes déplacées de force, Cate Blanchett recevra le Champion of Humanity Award du Festival du film d’El Gouna. »

Cate Blanchett est également connue pour son travail sur scène, ayant été co-directrice artistique de la Sydney Theatre Company. Elle est aussi cofondatrice de Dirty Films, une société de production à l’origine de nombreux films et séries récompensés.

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Depuis 2016, elle occupe le rôle d’ambassadrice de bonne volonté pour le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. À ce titre, elle utilise sa notoriété pour sensibiliser à la cause des réfugiés et encourager le soutien international. Elle a visité des camps de réfugiés et des communautés hôtes dans des pays comme la Jordanie, le Liban, le Bangladesh, le Soudan du Sud, le Niger et le Brésil.

En 2018, elle a reçu le Crystal Award lors du Forum économique mondial en reconnaissance de son engagement humanitaire.

Amr Mansi, fondateur et directeur exécutif du Festival d’El Gouna, a déclaré : « C’est un immense honneur d’accueillir une artiste du calibre de Cate Blanchett. Son talent exceptionnel fascine le public depuis des décennies, et son engagement humanitaire à travers le HCR est véritablement inspirant.

Ce partenariat avec le HCR et la Fondation Sawiris, ainsi que sa venue, illustrent parfaitement la mission essentielle de notre festival : utiliser la force du cinéma pour promouvoir un changement positif et soutenir l’humanité. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.