Le Mucem, «c'est comme une boîte à sardines»: à Marseille, le musée s'offre aux quartiers

Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), à Marseille, le 30 mai 2021 (Photo, AFP)
Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), à Marseille, le 30 mai 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 30 mai 2021

Le Mucem, «c'est comme une boîte à sardines»: à Marseille, le musée s'offre aux quartiers

  • Médusée devant un tableau, Fadila Gueziz, habitante d'une cité de Marseille savoure cette journée passée au Musée des civilisations méditerranéennes grâce à un bus spécialement affrété
  • «A l'intérieur du Musée c'est comme la caserne d'Ali Baba, il y a plein d'objets de toutes les couleurs. Vous allez faire un voyage à travers la Méditerranée»

MARSEILLE: Médusée devant un tableau, Fadila Gueziz, habitante d'une cité de Marseille savoure cette journée passée au Musée des civilisations méditerranéennes grâce à un bus spécialement affrété qui chaque dimanche, vient chercher gratuitement les publics éloignés socialement et géographiquement du Mucem. 

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Un bus spécialement affrété qui chaque dimanche, vient chercher gratuitement les publics éloignés socialement et géographiquement du Mucem (Photo, AFP)

Pour les habitants des quartiers de la Viste, de Bougainville, de Plan d'Aou ou de la cité de La Castellane, situés sur les hauteurs de Marseille, le voyage dans le temps commence dès l'entrée dans le bus aux fauteuils orange des années 1970. 

Spécialement remis en service pour l'opération « Destination Mucem », l'autobus sillonne chaque dimanche à tour de rôle les quartiers nord, sud, est et nord-est de la tentaculaire deuxième ville de France, réputée pour ses lacunes en matière de transports en commun ainsi que pour les flagrantes disparités entre ses quartiers pauvres et riches. 

« On ne peut pas se résigner à ce que les Marseillais éloignés pour des raisons sociales et géographiques ne puissent pas venir » au Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), résume son directeur Jean-François Chougnet lors de ce dimanche d'inauguration. 

Fréquenté à 50% par des habitants de la région dont 30% de Marseillais, le musée entouré d'une fine dentelle de béton noir et situé dans le prolongement du Vieux-Port, enregistre une « surreprésentation » des visiteurs venant de quartiers à proximité ou d'arrondissements plus aisés que dans le reste de cette ville, selon M. Chougnet. 

« Ce n'est pas simple de leur dire de venir, il faut faire tomber les barrières alors c'est nous qui allons les chercher », commente Justine Brousse, la guide qui au cours de la demi-heure de trajet prépare ce public novice et le rassure afin qu'il s'approprie le lieu et les oeuvres hétéroclites qui le composent. 

« Ici, je respire! »  

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«La culture c'est pour tous, elle ne doit pas être réservée aux bobos», clame une employée (Photo, AFP)

« Un musée finalement, c'est comme cette boîte à sardines, cela sert à conserver des choses pour ne pas qu'elles s'abîment », explique-t-elle en brandissant la boîte en fer face aux plus jeunes très attentifs dont la plupart disent n'avoir jamais mis les pieds dans un musée. 

On peut « toucher mais qu'avec les yeux, danser, mais pas manger, ni boire. Pour cela, vous pourrez emprunter la passerelle qui relie le musée au Fort Saint-Jean entouré de ses terrasses et avec sa magnifique vue sur la mer », poursuit la jeune femme qui rassure Yanis inquiet de la solidité de la passerelle. 

« A l'intérieur du Musée c'est comme la caserne d'Ali Baba, il y a plein d'objets de toutes les couleurs. Vous allez faire un voyage à travers la Méditerranée: on va vous parler de conquête, de puissance, de richesse, de pirates, pour revenir à la période d'aujourd'hui », les appâte-t-elle avant de les laisser s'engouffrer dans les salles. 

Impatiente, Fadila Gueziz accompagnée de ses trois enfants n'est pas déçue: « Je n'arrive pas à décrocher mon regard de ce tableau, la lumière est tellement belle. Il raconte une histoire », s'émerveille-t-elle devant une toile représentant un bateau affrontant une tempête.   

Tirée par la manche par ses enfants tout aussi curieux, la mère de famille se désole déjà: « Il y a trop de choses à voir on n'aura jamais assez temps pour tout voir (...) ». « Ici, je respire », apprécie cette mère de famille qui trouve important que ses « enfants voient autre chose que le quartier ».  

« Je suis allée dans ce musée il y a très longtemps et je n'y suis pas retournée faute de temps alors quand ma fille est revenue de l'école maternelle en me disant ‘maman il faut qu'on aille au Mucem’, après une intervention en classe, j'ai sauté sur l'occasion », confie de son côté Manou, âgée d'une trentaine d'années. 

« La culture c'est pour tous, elle ne doit pas être réservée aux bobos », clame cette employée. 

Bassam Ali-Mahamoud qui n'avait jamais mis les pieds dans un musée est lui aussi conquis par sa visite et reste marqué par la sculpture du Homard de l'artiste contemporain Jeff Koons dont les oeuvres sont exposées jusqu'en octobre au dernier étage.  

« Je m'attendais à voir des trucs à l'ancienne, originaux mais pas à ce point », lance incrédule l'adolescent. 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.