L'Opep augmente sa production de brut alors que les économies se redressent

Le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré qu'il restait encore des «nuages à l'horizon» concernant la reprise et la demande d'énergie. (Capture d'écran)
Le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré qu'il restait encore des «nuages à l'horizon» concernant la reprise et la demande d'énergie. (Capture d'écran)
Short Url
Publié le Mercredi 02 juin 2021

L'Opep augmente sa production de brut alors que les économies se redressent

  • Le ministre saoudien de l’énergie a déclaré que les récentes évolutions du marché avaient confirmé que la décision de l’Opep d’augmenter progressivement la production était «la bonne décision»
  • L'Opep a confirmé mardi son intention de revenir à une production de 2,1 millions de barils par jour

FRANCFORT: Le cartel pétrolier de l'Opep et les pays producteurs alliés ont confirmé leur intention de revenir à une production de 2,1 millions de barils par jour, craignant que la poursuite de la pandémie de Covid-19 dans certains pays ne sape la demande croissante des économies en reprise dans le monde.

Les ministres de l'Énergie ont pris cette décision mardi, lors d'une réunion virtuelle.

Le ministre saoudien de l'Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a déclaré que les récents développements du marché confirmaient que la décision prise en avril d'augmenter progressivement la production était «la bonne décision». Il a cependant affirmé qu'il restait encore des «nuages ​​à l'horizon» concernant la reprise et la demande d'énergie.

La perspective d'un retour de la production pétrolière iranienne sur le marché international n'a pas été discutée lors de la brève réunion qui, a-t-il déclaré, a duré moins d'une demi-heure.

Le groupe, composé des membres de l’Opep+, dirigée par l'Arabie saoudite, et de non-membres – au premier rang desquels la Russie –, craint qu’une nouvelle flambée de Covid-19 dans des pays comme l'Inde, grand consommateur de pétrole, nuise à la demande mondiale, et influe sur les prix.

Les pays producteurs de pétrole ont effectué des réductions drastiques pour maintenir les prix du brut pendant la pire période du ralentissement dû à la pandémie en 2020. Ils doivent désormais évaluer la quantité supplémentaire de pétrole dont le marché a besoin, alors que les producteurs augmentent lentement leur production.

La reprise économique aux États-Unis, en Europe et en Asie devrait accroître la demande d'énergie au second semestre, car les personnes voyagent davantage, augmentant la consommation de carburant. La période estivale des grands déplacements en voiture aux États-Unis a commencé le week-end du Memorial Day, et un nombre croissant d'Américains ont été vaccinés, permettant une plus grande liberté de déplacement.

Mardi, le prix du brut a augmenté de 2,9%, passant à 68,28 dollars (un dollar = 0,82 euros) le baril à 12h00 GMT sur le New York Mercantile Exchange. Le Brent a pour sa part augmenté de 2,2%, passant à 70,85 dollars le baril.

Les analystes estiment que la réunion de l’Opep+ de mardi confirmera probablement les décisions prises lors des réunions précédentes qui avaient permis, de mai à juillet, d'augmenter la production du groupe de 2,1 millions de barils par jour. L’organisation planifiait d’augmenter la production de 350 000 barils par jour en juin, et de 440 000 barils par jour en juillet. Dans le même temps, l'Arabie saoudite augmente progressivement sa production d’un million de barils, à la suite des coupes volontaires qu'elle a effectuées, allant au-delà des engagements qu’elle avait pris auprès de l’Opep +.

Le retour possible sur le marché du pétrole iranien, en cas d’aboutissement des pourparlers sur le programme nucléaire iranien, constitue une autre source de complications. Paul Sheldon, analyste en chef des risques géopolitiques auprès de S&P Global Platts, affirme qu'il s'attend à ce qu'un accord-cadre sur le nucléaire soit conclu avant l’élection présidentielle iranienne du 18 juin, permettant aux Iraniens d'augmenter leur production de 1,05 million de barils par jour entre mai et décembre 2021.

Le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Sanusi Barkindo, a déclaré qu'il ne prévoyait pas de difficulté en cas de retour du pétrole iranien sur le marché international.

«L’Iran est un membre extrêmement important et apprécié de notre organisation», a-t-il affirmé lundi, à l’issue d’une réunion du comité technique conjoint de l’Opep. «Nous prévoyons que le retour  attendu de la production et des exportations iraniennes sur le marché mondial se fera de manière organisée et transparente, maintenant ainsi la stabilité pour laquelle nous avons durement travaillé.»

Sheldon précise qu'un retour plus lent des réductions de la production de l'Arabie saoudite est une issue possible, mais semble peu probable, étant donné que le Brent a atteint des niveaux d'environ 70 dollars le baril. Les prix du pétrole ont augmenté de plus de 30% depuis le début de l'année.

La remontée des prix a entraîné des coûts plus élevés pour les automobilistes aux États-Unis, où le brut représente environ la moitié du prix d'un gallon [3,8 litres] d'essence. Les vacanciers ont payé les prix d'essence les plus élevés depuis 2014, avec une moyenne nationale de 3,03 dollars le gallon, soit 1,12 dollar de plus que l'an dernier. Les prix dans les États de l’Ouest étaient encore plus élevés, les Californiens ayant payé 4,20 dollars le gallon.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Airbus: commande de 30 avions A320neo et 10 cargo A350F du loueur saoudien AviLease

Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease. (Photo fournie).
Short Url
  • L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris
  • Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat

LE BOURGET: Le constructeur aéronautique européen Airbus a annoncé lundi une commande de 30 avions A320neo et de dix appareils cargos A350, d'une valeur théorique de près de 7 milliards de dollars, conclue avec le loueur saoudien AviLease.

L'accord, qui prévoit la possibilité de porter le contrat à 22 avions cargo A350F et 55 appareils de la famille A320neo, a été signé devant la presse dès l'ouverture du salon aérospatial international du Bourget, au nord de Paris. Le montant est calculé d'après les prix catalogue de 2018, concept qu'Airbus a abandonné depuis en arguant que les prix de vente réels dépendent des spécificités de chaque contrat, de la version et de la configuration de l'appareil et qu'ils demeurent confidentiels.

 

 


Vision Golfe 2025 : Paris accueille une nouvelle étape dans le partenariat stratégique entre la France et le Golfe

Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Le quartier d'affaires de La Défense à Paris le 1er juin 2025. (AFP)
Short Url
  • Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des pays du
  • Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques

PARIS: Les 17 et 18 juin prochains, la troisième édition de Vision Golfe réunira à Paris des dirigeants gouvernementaux, des chefs d’entreprise et des décideurs économiques de premier plan venus de France et des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Ce forum de haut niveau, désormais incontournable, vise à transformer les visions stratégiques partagées en partenariats concrets, autour du thème : « Des visions audacieuses à l’impact concret : une nouvelle ère de coopération ».

Un programme structuré autour de dix axes stratégiques

Pendant deux jours, Vision Golfe 2025 mettra en lumière dix domaines clés de collaboration : transition énergétique, intelligence artificielle, santé, éducation, agroalimentaire, infrastructures intelligentes, luxe, sport, mobilité et environnement d’investissement.

Chaque thématique sera abordée à travers des panels, des ateliers B2B et des rencontres stratégiques.

Des figures majeures au programme

L’événement accueillera des ministres de haut rang de France et du Golfe, apportant une perspective politique de premier plan sur les grandes orientations bilatérales. Parmi les institutions représentées figurent notamment l’Université d’intelligence artificielle Mohammed ben Zayed  (MBZUAI) à Abou Dhabi et le Abu Dhabi Investment Office (ADIO), tous deux engagés dans la construction de ponts technologiques et économiques entre les deux régions.

Une ambition européenne portée par la France

En tant que première destination des investissements étrangers en Europe en 2024, la France joue un rôle de passerelle vers le marché européen pour les fonds souverains, les investisseurs privés et les start-ups innovantes du Golfe.

Vision Golfe 2025 s’inscrit dans cette dynamique en offrant une plateforme stratégique pour explorer de nouvelles synergies économiques.

Bilan positif et continuité

La précédente édition avait permis la signature d’accords marquants, notamment entre la Saudi Ports Authority (MAWANI) et le Grand Port Maritime de Marseille Fos, ainsi que la création du France Lab au sein de la MBZUAI — véritable symbole de coopération en matière d’intelligence artificielle.

Vers un partenariat durable et multidimensionnel

Dans un contexte de croissance continue des échanges — estimés à 20,9 milliards d’euros entre la France et le CCG en 2024, dont 8,5 milliards avec les Émirats arabes unis et 7,6 milliards avec l’Arabie saoudite — Vision Golfe 2025 ambitionne de consolider un partenariat structuré autour de trois piliers :

  • l’innovation industrielle,
  • les échanges académiques et culturels,
  • les projets d’investissement stratégique.

La session ministérielle « Blueprints for 2030 » et le panel « Innover pour la durabilité » promettent d’ouvrir la voie à des coopérations concrètes et orientées vers des résultats mesurables.

Vision Golfe 2025 s’impose comme un carrefour stratégique, où ambitions partagées et réalisations concrètes convergent pour dessiner l’avenir des relations entre la France et les pays du Golfe.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
Short Url
  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com